Harrachi78 a écrit :
Ma foi, le déclin à commencé l'année d'après l'apogée. Si on arrive à identifier clairement cet apogée et ce qui l'a fait, la suite coulera de source ...
(...) arriver à un apogée c'est atteindre les limites maximales (pas toujours conscientes il va sans dire) de ce qu'un système peut offrir en terme d'ėfficacité et de rėsultat. Le contexte continue naturellement à ėvoluer tandis que le système en question se fige tout aussi naturellement dans son ėtat d'excellence puis, au fil des gėnerations, l'ėcart se creuse de plus en plus entre le système, jadis optimal, ou que delui-ci s'adapte de plus en plus mal aux nouvelles donnes, c'est le long dėclin (pas forcément conscient non plus), jusqu'au jour ou un ėvenement ou qu'une sėrie d'ėvénements le dėtruisent irrémédiablement.
Il est vrai que la discussion a été lancée avec cette question du "commencement" du déclin de l'Empire romain. Il s'agit de savoir comment (et à quelle période) l'Empire romain est devenu tellement fragile que son effondrement était inévitable. Bien sûr il faut éviter toute forme de "déterminisme" mais il y a sans des facteurs qui ont précipité cette "chute" ou cette "disparition".
Pour éviter de discourir dans le vide, pourquoi ne pas confronter les points de vue : Peter Brown ; Henri-Irénée Marrou ; Heather ; Ward-Perkins ; Harper ? Et même Jaeghere (en restant prudent
viewtopic.php?f=39&t=11598&start=210#p559753 ).
Les titres des ouvrages de certains auteurs laissent penser que c'était réellement une "chute" contrairement à la thèse de Marrou.
"The Fall of Rome and the End of Civilisation" by Bryan Ward-Perkins (Oxford University Press, 2005)
"The Fall of the Roman Empire" by Peter Heather (Macmillan, 2005)
Pour connaitre le point de vue de Michel De Jaeghere :
Citer :
Les derniers jours - La fin de l'empire romain d'Occident
Sans doute l'effondrement de la civilisation romaine n'eut-il ni l'uniformité ni la fulgurance dont se plut à le parer l'imagerie romantique. La disparition de l'empire d'Occident n'en fut pas moins le résultat d'une submersion violente du territoire romain par des populations qui désiraient jouir de ses richesses sans adopter ses disciplines. Elle se traduisit, pour ses contemporains, par un désastre comme l'histoire en offre peu d'exemples.
t Au dl d'un récit plein de drames, de fureurs, de retournements, d'où émergent les grandes figures de 'Théodose, de Stilicon, d'Alarir, de Galla Placidia, d'Attila, d'Aetius, Michel De Jaeghere fait revivre le siècle décisif qui sépare l'irruption des Goths, en 376, de la déposition, cent ans plus tard, de Romulus Augustule. Brossant le portrait de la société et des institutions de l'Antiquité tardive : comme celui des peuples barbares qui se pressaient alors aux portes de l'empire, il analyse sur la longue durée le processus qui vit la montée en puissance des populations germaniques à l'intérieur du monde romain, en ne négligeant ni l'histoire militaire, ni les circonstances politiques, économiques et sociales qui réduisirent les autorités romaines à l'impuissance.
Il inscrit, surtout, l'ensemble de son livre dans une double réflexion sur la grandeur et les limites de la civilisation antique et sur les causes de la mort des empires.