La crucifixion n'est pas une pratique de torture née à l'époque romaine ; elle apparaît bien plus tôt dans l'histoire humaine, notamment chez les Perses, à l'époque de Darius (VIème s. av. J. C.), comme en atteste Hérodote. Elle devient une pratique romaine à partir du IIIème s. av. J.C. La société romaine réserve alors ce châtiment aux brigands, aux prisonniers, aux pirates ou encore aux esclaves. C'est une torture infamante, réservée aux non-citoyens, issue de pratiques "barbares" qui, dans des cas exceptionnels, peut être appliquée à des citoyens en disgrâce, déchus de leurs droits civiques.
Selon Martin Hengel (1981), la pratique devient de plus en plus courant au cours des IIème et Ier s. av. J. C., y compris dans la sphère domestique où le maître châtie ses esclaves. Elle sera essentiellement usée entre le Ier s. av. J.C. et le Ier s. ap. J.C., dans l'ensemble du monde romain. Le châtiment se codifie tout au long de cette période, avec un vocabulaire propre (crux comissa, crux decussata, crux imissa) et des règles locales (comme la proportionnalité de la hauteur de la croix à la gravité de la faute). L'exemple le plus célèbre est la crucifixion des 6000 partisans de Spartacus, en 71 av. J.C., racontée par Appien.
La crucifixition est finalement interdite sous l'Empire romain, en 320, par l'empereur Constantin qui, suite à une révélation, interdit ce châtiment lié aux souffrances du Christ.
_________________ « But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)
|