Je ne peux que m'associer à la remarque de Jean-Claude :
Jean-Claude a écrit :
Ce coefficient me semble particulièrement mal adapté à une société romaine dans laquelle les hommes ne sont plus (depuis longtemps d'ailleurs) majoritairement des soldats.
Si c'est un coefficient admis par les spécialistes de la question, je veux bien m'y ranger, mais ça me semble très contestable de mettre sur le même plan les peuples "barbares" et les habitants de l'Empire romain sur ce point.
et même prendre le risque zéro d'aller plus loin en affirmant que ce critère n'est absolument pas pertinent.
Tous les Etats n'ont pas le même pourcentage de soldats dans leur population. Il n'y a aucun lien entre ces 2 critères. Sauf en un point qui est plutôt l'inverse de celui évoqué : c'est que tout Etat qui veut compter a effectivement un seuil minimum et donc plus un Etat a une population faible, plus son effort militaire démographique a des chances d'être élevé en termes de pourcentage. En tout cas plus élevé que dans les Etats ou peuples à faible population, à faible spécialisations/différenciations sociales.
J'ajoute que l'Europe médiévale, qui au 13ème siècle comptait, toutes choses géographiques égales par ailleurs, une population sensiblement supérieure à celle de l'empire romain à son apogée, et avait pourtant un niveau de mobilisation militaire bien plus faible (en valeur absolue et donc a fortiori en valeur relative vu que sa population était plus importante).
Et si on prend le cas précis de l'empire romain, on sait que les effectifs militaires étaient nettement plus élevés au 3ème siècle sous les Sévères et sous leurs successeurs que sous le haut-empire, alors même que toutes les études font état d'une crise démographique au 3ème siècle et permettent d'affirmer que la population était alors sensiblement moins élevée qu'à l'époque de Trajan ou Hadrien.
Pour revenir au sujet de la discussion initiale, il me paraît beaucoup plus sûr d'extrapoler un potentiel démographique militaire à partir de notre connaissance d'une population globale que d'extrapoler une population globale à partir d'un très hypothétique effectif militaire supposé.