B.G. XLIV : "Au milieu de ses pensées, il (César) estima qu'une occasion de vaincre s'offrait à lui. Inspectant les ouvrages du petit camp, son attention se porta sur une COLLINE qui se trouvait dégarnie de la multitude de gaulois qui l'occupait précedemment. Etonné, il apprend de transfuges qui rejoignaient quotidiennement ses lignes ce qu'il savait déjà par ses éclaireurs. Le revers de cette partie du IUGUM était presque plat, boisé et étroit par où on accédait à l'autre côté de l'oppidum. L'ennemi ayant déjà perdu une colline (celle du petit camp) comprenait que s'il perdait celle-là il serait presque enveloppé et ne pourrait sortir et fourrager librement. Vercingétorix avait déplacé les troupes qui l'occupaient pour édifier des retranchements".
Donc :
- L'altitude de la colline du petit camp doit être à peu près égal ou plus haute que la colline dégarnie de troupes, sinon César ne pourrait voir que la crête de cette colline et non la totalité ou une grande partie de son sommet.
- Les deux collines ne peuvent être très éloignées.
Aux Côtes de Clermont :
- Le puy de Chanturgue (le petit camp) 557 m ; le puy de Var (la colline dégarnie) 566 m Les deux collines ont à peu près la même altitude et sont éloignées d'environ 1 km. Une visite sur place, au sommet de Chanturgue, permet de vérifier que les écrits césariens correspondent parfaitement.
A Merdogne (Gergovie officielle) :
- La colline de la Roche Blanche (le petit camp) 558 m ; le puy de Jussat (la colline dégarnie) 660 m Les deux sommets sont à moins d'1 km mais la différence d'altitude de 100 m empêche de voir quoi que ce soit au sommet du puy de jussat à partir de la colline de la Roche Blanche (Pour voir quelque chose, César aurait dû grimper sur la montagne de la Serre).
A Corent (Gergovie Jibé) :
- Jibé place la colline dégarnie (il en fait également le QG de vercingétorix) sur le "puy de Corent" qu'il distingue du "plateau de Corent" (en réalité la dénomination du puy de Corent s'applique à l'ensemble du plateau - les géologues font peut-être cette différence mais pour tout autre observateur le "puy" ou le "plateau" de Corent forme une même hauteur bien individualiséé).
Au "puy de Corent" (la colline dégarnie) - la crête nord-ouest est environ à la cote 610, le point culminant à 621 m. Du puy de Monton (584 m), à 2km et demi, on ne peut voir quoi que ce soit (de toute façon, pour Jibé, ce n'est pas là que se trouve le petit camp). A côté (sud-ouest) du puy de Monton se trouve le petit puy de Redadoux mais sa faible altitude (490 m) le condamne. En fait, de ce côté-ci de l'Allier, aucune hauteur ne permet de distinguer à l'oeil nu le sommet du puy de Corent. Pour cela, il faut aller sur la rive droite de la rivière au dessus de St-Maurice sur les pentes du puy Saint-Romain (qui culmine à 781 m). Là, malgré l'éloignement de 4 km, on distingue tout le sommet de la hauteur de Corent. Aucune colline ne peut donc convenir pour le petit camp de César.
De plus, le texte césarien montre bien que LA COLLINE DÉGARNIE FAIT PARTIE DU IUGUM.
Le site de Corent ne peut donc avoir accueilli la bataille de Gergovie.
|