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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 15 Oct 2009 11:35 
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Hérodote
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Inscription : 03 Oct 2009 19:12
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Bonjour,

Merci pour les multiples infos que je reçois.
Pour répondre à bellovese qui situe l’itinéraire de César sur l’axe « Aubenas – Le Puy », je rapporterais ci-après un extrait de l’histoire de la Lozère ….

Après avoir laissé des garnisons à Narbonne et dans la Province, César franchit les Cévennes et campa dans le pays des Cabales avant de pénétrer dans l'Arvernie. C'est, dit-on, dans la plaine de Montbel, près de la forêt de Mercoire, que le général romain fit reposer ses légions. Surpris de cette brusque apparition, les Gabales se lèvent en armes, forcent les Helviens leurs voisins, qui s'étaient déclarés pour César, à rentrer dans leurs murs (intra oppida murosque) ; puis ils vont se joindre à l'armée nationale, rassemblée par Vercingétorix…


Il semble donc que César soit d’abord allé vers ses places fortes Narbonne et Nîmes, pour ensuite progresser vers Alès, Chamborigaud, Villefort, puis la forêt de Mercoire, où les troupes romaines auraient installé leur camp avant de progresser pour rencontrer Vercingétorix….

Cette partie d’itinéraire était relativement bien sécurisé et équipée de chemins assez larges pour amener un minimum d’artillerie…
Cet itinéraire pratiqué bien avant -52 avant JC, par les romains pour exploiter les mines de fer… en notant que la Céze qui prend sa source à Villefort, fournissait de l’or aux romains…
Un tel itinéraire permettait également de changer les chevaux et mulets fatigués par la rapidité de la progression…, car il devait y avoir de nombreux relais…
Cet itinéraire utilisé pour des besoins commerciaux depuis plus d’un siècle, était peuplé d’une population relativement « légitimiste »… qui n’hésitait pas à aider les troupes romaines dans leur progression…

En ce qui concerne les chutes de neiges :
Villefort est au centre d’un petit cercle dans lequel on trouve les sources de la Cèze, de l’Ardèche, de l’Allier, du Lot et du Tarn … ce qui s’explique par le fait que la hauteur des eaux de pluie peut atteindre plus de quatre mètres par an…un record en Europe ! de sorte qu’il est possible de trouver des hauteurs de 2m. de neige à Villefort (le l’ai vu !) ex. : en Décembre 2008, il y a eu 54 cm de chute d’eau de pluie en 24 h. !

Pour en revenir à l’itinéraire de César cet hiver de l’An -52 avant JC, il faudrait savoir si ses troupes ont été constituées à Narbonne et Nîmes… pour aller rejoindre la vallée de l’Allier près de Villefort, plutôt que d’aller rechercher un axe de pénétration en Auvergne, via un itinéraire plus à l’est, Aubenas-Le Puy ?

Une autre infos allant dans le sens de l’itinéraire ouest via Villefort retrouvée dans l’histoire de l’Allier :
L'Allier prend sa source en Lozère, au Moure de la Gardille, c’est au cœur d’une hêtraie proche du village de Chasseradès à une altitude de 1450 mètres (environ)
Au détour d’une boucle sur un piton rocheux tout proche d’Alleyras, il reste un pan du château de Rochefort.
Cependant d’après les « dires locaux », il existe également une petite histoire qui attribue la construction de ce château aux Romains. En effet, sur la rive droite de l’Allier des documents anciens signalent la présence d’une voie romaine entre Mazemblard et le Bouchet st Nicolas alors que sur la rive gauche sur les hauteurs toutes proches, existait une autre voie Romaine. Il est bien possible qu’un pont fut établi en cet endroit juste au dessous du château et que cette forteresse fut construite pour en surveiller le passage. Il y eut un pont c’est certain puisque rive gauche une pile avec l’amorce d’une voûte est encore visible. Les légions Romaines ont-elles circulé dans ses gorges profondes ? On peut le penser, car la voie Apia en provenance de Toulouse, et la voie Regordane en provenance de Nîmes se croisaient non loin de là à Chapeauroux. La conquête de la Gaule aurait elle suivi l’Allier ?...

Voici une info supplémentaire soumise à votre réflexion...
Car parlant de Gergovie, beaucoup d’historiens, archéologues, Professeurs ou simples passionnés de ces disciplines se sont posés les questions, Où ? et Quand ? , mais je ne trouve pas beaucoup d’infos sur Comment ? les moyens utilisés en personnels et en matériels, leurs provenances, etc…

Dans l’attente de nouvelles infos à ce sujet…


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 15 Oct 2009 12:33 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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L'expédition de César n'a vraiment suivi l'Allier que d'Avaricum (Bourges) à Gergovie, puis, en remontant, de Gergovie jusqu'aux environs de Vichy avant de bifurquer vers la vallée de la Saône et Alésia.

Dans la première partie du trajet, venant des "Cévennes" et du Velay, César - qui se dirigeait vers Orléans puis vers Sens, avant de redescendre vers Avaricum - a suivi les grands itinéraires commerciaux gaulois, donc d'abord la Loire, via Nevers.

Allier et Loire ayant un trafic de batellerie gauloise très important, étaient de plus longés par des voies sur berge permettant éventuellement le halage et les déplacements d'une troupe armée.

Ne pas oublier que, lorsqu'une armée comporte un grand nombre de chevaux et de mulets, elle a aussi besoin d'être toujours proche d'un point d'eau important, surtout à l'étape du soir.

C'est pourquoi suivre un cours d'eau est un atout.

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 16 Oct 2009 22:06 
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Hérodote
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Merci à bellovese et à jibe pour leurs remarques intéressantes à propos de l’itinéraire qu’aurait suivi César et ses légions pour traverser les Cévennes l’hiver de l’An 52 avant JC.

Voici deux infos qui apportent des précisions supplémentaires. Elles sont extraites l’une de l’histoire d’Alès et du Gard, l’autre extraite de l’histoire d’ Aubenas et de l’Ardèche…

1°/ Extrait de l’histoire du Gard et d’Alès :
« Les Volques s’allièrent aux romains pour résister aux Arvernes. Avec la Guerre des Gaules, la Gaule fut définitivement conquise. Ce serait aux environs d’Alest que Jules César aurait réuni ses légions et qu’avec 600 volontaires alésiens pour dégager la neige, il aurait franchi les Cévennes afin de surprendre les Arvernes. Ce passage est cependant contesté. Cette entrée dans le monde romain ouvrit un demi millénaire d’expansion, de défrichements et d’implantations de villages.
La ville fut de tout temps un nœud de communication, une zone de passage entre le Rhône, la mer et les Cévennes.
Le nom d’Alès dériverait de deux mots celtiques : AL signifiant hauteur et ES signifiant région ou territoire. Le mot désignerait donc un territoire élevé par rapport à la plaine de Nîmes.
Avec la « Pax Romana », les habitants descendirent des collines alentour pour s’installer dans la vallée, autour de l’actuelle place Saint Jean, créant les prémices gallo-romains de la ville… »

2°/ Extrait de l’histoire de l’Ardèche :
« Deux excellents locaux : mon ami Joseph Thibon, ancien maire des Vans, comme l'abbé Jean-Paul Roux qui consacra de longues recherches à l'histoire de Barjac, pensaient que César et ses légions avaient pu emprunter cette voie pour accéder à l'Auvergne, avant d'affronter, en 52 avant J-C, Vercingétorix et ses troupes lors de la révolte gauloise. Mais ils étaient prudents dans leurs jugements et ne furent jamais catégoriques. Nous essayerons peut-être un jour d'examiner leurs arguments qui peuvent nous faire penser que les légions traversèrent le quartier de Granzon et Chibasse. Mais on a déjà noirci d'innombrables pages sur ce sujet sans y apporter une réponse définitive. César, lui-même, dans les Commentaires qu'il a fait sur la Guerre des Gaules, a passé cet itinéraire sous silence.
En tout cas, le tracé qui reliait la basse vallée du Rhône aux Cévennes, à la Régordane et à l'Auvergne depuis Pont-Saint-Esprit, par Laval-Saint-Roman, Barjac et les Vans, reste aujourd'hui imprécis et quelque peu oublié. Les historiens du Vivarais négligent généralement cette transversale du talus cévenol parce qu'elle se trouva, et se trouve toujours, sur une marge géographique. »


De ces deux EXTRAITS il ressort qu’il est plus probable que l’itinéraire de César passe par Alès puis par Villefort, plutôt que par Les Vans puis Villefort...,
Car César dut nécessairement se rendre à Narbonne menacé par Vercingétorix avant de s’engager dans la traversée des Cévennes…

Dans l’attente de vos avis sur ces deux extraits…


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 17 Oct 2009 7:42 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Personnellement, le tracé par Alès-Villefort me semble le plus probable. César ne donne JAMAiS de détails sur ses itinéraires, parce que souvent il a commis d'énormes erreurs géographiques ayant eu des conséquences militaires, et tente de les masquer en mettant en exergue un dénouement final heureux. J'en ai vu de nombreux exemples.

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 17 Oct 2009 10:11 
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Plutarque
Plutarque

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L'avantage de passer par Villefort , Langogne et Pradelles c'est qu'on évite l'auberge rouge de Peyrebeille ... 8-| lol

Sinon pour revenir dans le sujet , il n'y a de toute façon pas trente six itinéraires , c'est donc dans ce secteur là que doit être recherché l'itinéraire de César , maintenant contrairement à un siège qui peut avoir laissé des traces , nous ne saurons probablement jamais par où est passé Jules .

L'avantage du passage par Alès c'est sa logique par rapport à la position de César , les jours précédant cette marche , ceci dit César n'était pas toujours prévisible dans ses déplacements ( souvent non décrits comme relevé par Jibe ) , et il a parfois bénéficié d'un effet de surprise grâce à des stratégies audacieuses .

Vercingétorix pouvait s'attendre à une remontée de son adversaire par la vallée du Rhône , notamment par Vienne comme d'habitude , César a très bien pu prendre cet itinéraire , l'avantage étant de ne pas éveiller les soupçons d'éventuels espions , puis au niveau d'Aubenas de bifurquer brusquement vers l'ouest en franchissant la barre des Cévennes en quelques heures , l'effet de surprise est à ce moment là imparable .

Pour ce qui concerne le passage par Villefort , je ne doute pas que des chutes de neige importantes aient pu se produire au pied du mont Lozère mais malgré tout l'altitude est quand même faible à cet endroit puisqu'on dépasse rarement les 800 m d'altitude , par contre après Langogne la route s'élève brusquement pour atteindre 1200 m d'altitude ( on rejoint d'ailleurs là , la route venant d'Aubenas ) avant de redescendre sur le Puy , César a très bien pu rencontrer des congères dans ce secteur .


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 17 Oct 2009 12:02 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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En Auvergne et même dans le Velay, ou en Lozère et en Ardèche, il est courant d'avoir des congères de 2 m entre 1000 et 1 200 m. Tout est affaire de vent, et non pas d'enneigement moyen en rapport avec l'altitude. Villefort sous la neige peut-être redoutable, y compris en ce moment !
http://www.zoom43.fr/actu/ACT_detail.asp?strId=27881&strArtTypId=5

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 18 Oct 2009 21:51 
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Hérodote
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Inscription : 03 Oct 2009 19:12
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Merci à jibe et à bellovese pour leurs remarques.

Villefort est une cuvette au climat méditerranéens (châtaigniers…) située côté sud de la ligne de partage des eaux qui se situe à environ 10 à 15 km…Côté nord-ouest de cette ligne, on trouve les sources de l’Allier, du Lot et du Tarn…les cols situés sur cette ligne se trouvant entre 1000m et 1400m.
Côté sud , en sortie de Villefort, côté sud, un petit col étroit (le Collet) surplombant la source de la Cèze, à 700m d’altitude a toujours été une position de places fortes qui contrôlaient les accès du sud au nord…
Au moyen âge, à cet emplacement se situait le « castrum de Montisfortis »….passage de La Régordane…

Villefort étant sujet à de fortes précipitations… (un cm d’eau = 7 cm de neige), il est courant qu’il y tombe 20 à 30 cm d’eau en 24 heures. Lorsqu’il s’agit de chutes de neige la hauteur de neige peut approcher les 2 mètres dont parle César…
(A relever qu’en décembre 2008, il est tombé 54 cm d’eau en 24 heures !)

Un enneigement qui n’a rien à voir avec celui rencontré l’hiver entre l’Auberge de Peyrebelles ( !) et Costaros… un plateau balayé par le vent qui formait des congères…
Il était préférable à l’époque de suivre la vallée de l’Allier en contrebas, niveau Langogne, plutôt que de rejoindre les chemins situés sur le plateau…

A noter qu’une chute importante de neige à Villefort (600m d’altitude) pouvait être signalée rapidement à Alès (une journée à cheval)…

Donc le passage des troupes de César par Villefort paraît probable…

Ceci étant, je voudrais bien savoir :

1°/ Comment les rédacteurs de l’histoire d’Alès ont pu écrire que « Ce serait aux environs d’Alest que Jules César aurait réuni ses légions et qu’avec 600 volontaires alésiens pour dégager la neige, il aurait franchi les Cévennes afin de surprendre les Arvernes ».
Quelle a pu être leur source concernant les « 600 volontaires » ?

2°/ Lorsque ces rédacteurs écrivent que « Ce serait aux environs d’Alest que Jules César aurait réuni ses légions… », s’agirait-il de légions aussi nombreuses que celles dont parle jibe dans son envoi du 13-10-2009, à savoir que « même s'il n'avait que deux légions (le minimum) pour le passage précis dans la neige, cela représente 8 à 10 000 hommes (auxquels il faut un mulet pour dix : ils lui confient les tentes, piquets et autres équipements lourds).
Sans compter les troupes auxiliaires, les inévitables accompagnants (esclaves, artisans, bourreliers, forgerons, femmes et enfants, etc.) et un peu de cavalerie, renforcée plus tard. » ?

3°/ Ces légions avaient dû être formées à Narbonne ou à Nîmes ?
En avait-il amené d’Italie (Ravenne ? plaine du Pô ?)
Utilisait-il des soldats d’origine « volques » ? proches des habitants de la région d’Alès ?


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 19 Oct 2009 1:15 
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48jbm38 a écrit :
1°/ Comment les rédacteurs de l’histoire d’Alès ont pu écrire que « Ce serait aux environs d’Alest que Jules César aurait réuni ses légions et qu’avec 600 volontaires alésiens pour dégager la neige, il aurait franchi les Cévennes afin de surprendre les Arvernes ».
Quelle a pu être leur source concernant les « 600 volontaires » ?
Je pense qu'ils les ont tout simplement inventés : à ma connaissance, aucune source ne parle de ces volontaires.

48jbm38 a écrit :
2°/ Lorsque ces rédacteurs écrivent que « Ce serait aux environs d’Alest que Jules César aurait réuni ses légions… », s’agirait-il de légions aussi nombreuses que celles dont parle jibe dans son envoi du 13-10-2009, à savoir que « même s'il n'avait que deux légions (le minimum) pour le passage précis dans la neige, cela représente 8 à 10 000 hommes (auxquels il faut un mulet pour dix : ils lui confient les tentes, piquets et autres équipements lourds). Sans compter les troupes auxiliaires, les inévitables accompagnants (esclaves, artisans, bourreliers, forgerons, femmes et enfants, etc.) et un peu de cavalerie, renforcée plus tard. » ?
Lors de cette traversée, César disposait d'une seule légion (fraîchement levée), d'un petit effectif de cavalerie, ainsi que de troupes levées en Transalpine dont les effectifs ne peuvent être déterminés. Ces Transalpins ont été recrutés en même temps que les 22 cohortes laissées sur place pour défendre la Province des alliés de Vercingétorix. On peut raisonnablement penser qu'ils représentaient le potentiel d'une légion, même si ça reste purement hypothétique. Jibe a raison d'insister sur l'importance du train qui accompagnait nécessairement les soldats.

48jbm38 a écrit :
3°/ Ces légions avaient dû être formées à Narbonne ou à Nîmes ?
En avait-il amené d’Italie (Ravenne ? plaine du Pô ?)
Utilisait-il des soldats d’origine « volques » ? proches des habitants de la région d’Alès ?
La légion dont dispose César au tout début de l'année 52 vient d'être levée par ses soins en Cisalpine. Compte tenu des données à notre disposition, il est possible de déterminer qu'il s'agit certainement de la VIe légion. César indique qu'il a profité d'un sénatus-consulte pour lever des troupes "dans toute sa province", c'est-à-dire en Cisalpine. Normalement César ne pouvait recruter ses légionnaires qu'au sud du Pô, mais il semble avoir dérogé à la règle en utilisant une ambiguïté contenue dans le sénatus-consulte, qui préconisait d'enrôler en masse toute la jeunesse d'Italie. Pour César, il ne fait aucun doute que les Transpadans (Cisalpins habitant au nord du Pô) sont des Italiens. Cette légion a donc sans doute été formée de soldats provenant de l'ensemble de la Cisalpine. Pour plus de détails sur ce point, voir cet autre topic.

Pour ce qui est des Volques, je renvoie au récit de César (BG, VII, 7, 3-5) :
À cette nouvelle, César crut devoir préférablement à tout partir pour cette Province. Il y arrive, rassure les peuples effrayés, établit des postes chez ceux des Rutènes qui dépendent de la province, chez les Volques Arécomiques, chez les Tolosates et autour de Narbonne, lieux qui tous étaient voisins de l'ennemi. En même temps, il donne ordre à une partie des troupes de la province, et au renfort qu'il avait amené de l'Italie, de se réunir chez les Helviens, qui sont limitrophes des Arvernes.

César a pu emmener des Volques avec lui en territoire Arverne (après être passé par celui des Helviens) mais ils ne constituaient sans doute pas l'essentiel du corps expéditionnaire, puisque le général n'avait aucun intérêt à trop dégarnir leur territoire de troupes : il s'agit de l'un des trois secteurs stratégiques où il a établi des garnisons. Nous savons grâce à d'autres passages que les "troupes de la province" restées sur place représentent 22 cohortes. Le renfort d'Italie correspond à la légion dont je parlais plus haut. César ne dit pas combien de ces Transalpins l'ont accompagné en territoire arverne, ni à quel peuple ils appartiennent. La présence de cavalerie se déduit de cet autre passage, lorsque César est passé en territoire arverne : "Il laisse le commandement des troupes au jeune Brutus, et lui recommande de pousser en tous sens et le plus loin possible des partis de cavalerie" (BG, VII, 9, 2).


Pour en savoir plus sur les événements qui vous intéressent je vous incite à relire les paragraphes 6 à 9 du septième livre de la Guerre des Gaules, si possible dans une bonne traduction (pas comme celle que je cite, qui provient d'internet). Cela vaut toujours mieux que de lire des commentaires approximatifs, parfois peu scrupuleux par rapport aux sources.


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 19 Oct 2009 7:05 
Batiste a écrit :
si possible dans une bonne traduction (pas comme celle que je cite, qui provient d'internet).
A ce propos, devant un jour dépanner ma fille pour une version latine (César, justement), et mon propre latin étant fort enfoui, j'ai cédé à la tentation internet (oui, je sais... :oops: ) et je me suis rendu compte qu'on trouvait bien une traduction, mais pas littérale, juste le sens général, et je présume que c'est précisément pour décourager les pompages...


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 19 Oct 2009 8:06 
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Pierre de L'Estoile
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Paradoxalement la traduction de César la plus exacte est la plus littérale et très ancienne (datant de 1840). Les autres ont cédé à la tentation de faire de belles phrases, donc de la littérature et, ce faisant, elles ont trahi le texte.

Je peux vous dire d'expérience que cela a donné les pires résultats, notamment pour Gergovie, les traducteurs en chambre ignorant totalement de quels lieux ils parlaient et donc "imaginant" le site d'après LEURS phrases.

Sans parler du fait que César bâtit parfois son récit sur des faits ou des lieux qu'il connaît mais qu'il n'explique que bien plus loin : pour une traduction compréhensible, il faut donc remettre les choses dans un ordre logique et non suivre aveuglément le déroulement du récit originel...

C'est justement le sujet du livre que je finalise et qui risque d'en déranger plus d'un, mais ce qui sera dit sera juste à 100% sur le terrain. Tant pis : il faut bien un jour parvenir à la vérité !

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 19 Oct 2009 14:35 
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Inscription : 02 Oct 2008 23:21
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Localisation : Franche-Comté
Jean R a écrit :
A ce propos, devant un jour dépanner ma fille pour une version latine (César, justement), et mon propre latin étant fort enfoui, j'ai cédé à la tentation internet (oui, je sais... :oops: ) et je me suis rendu compte qu'on trouvait bien une traduction, mais pas littérale, juste le sens général, et je présume que c'est précisément pour décourager les pompages...
En général les traductions que l'on trouve sur internet sont de vieilles éditions du XIXe siècles (Nisard, Firmin Didot, etc) qui sont recopiées en intégralité, car leur ancienneté fait qu'elles sont libres de droit.


jibe a écrit :
Paradoxalement la traduction de César la plus exacte est la plus littérale et très ancienne (datant de 1840). Les autres ont cédé à la tentation de faire de belles phrases, donc de la littérature et, ce faisant, elles ont trahi le texte.
C'est peut-être vrai sur certains points très précis, mais je doute que cela puisse être généralisé à l'ensemble du Bellum Gallicum. Il est vrai que les traductions des Belles Lettres ne sont pas toujours très pointilleuses, en particulier lorsqu'elles datent des années 1920-1930 comme c'est le cas pour l'ouvrage qui nous intéresse, mais la remarque de "Jean R" au sujet des traductions disponibles sur internet montre que les vieilles éditions du XIXe siècle ont elles aussi pas mal de défauts. C'est souvent encore plus approximatif. En fait ça dépend bien plus du traducteur que de l'époque : la volonté de faire des belles phrases, ça n'a pas attendu le XXe siècle. De plus, certaines traductions des Belles Lettres suivent tout de même le texte de très près, au point d'en être pratiquement illisibles. En ce qui me concerne j'ai déjà trouvé de meilleures tournures dans des bouquins très anciens, mais il arrive que les choix de traduction ne soient pas toujours heureux. D'autre part les vieilles éditions ont souvent été établies à partir d'un nombre réduit de manuscrits, ce qui fait qu'il y manque des corrections modernes. Par exemple je me souviens m'être planté dans le numéro d'une légion en utilisant la traduction sur le net, parce que les manuscrits employés pour établir le texte donnaient un chiffre contestable, remis en cause à juste titre par les éditeurs modernes. Les traductions récentes ont le mérite d'avoir été élaborées à partir de tous les manuscrits connus et de disposer d'un apparat critique, qui permet de vérifier la pertinence de tel ou tel choix. Personnellement, il m'arrive de ne pas être d'accord avec certains d'entre eux et de les remettre en cause.

Le mieux, ça reste tout de même de s'appuyer sur le texte latin. Pour les traductions je préconise les Belles Lettres, éventuellement comparées à celles de la Loeb Classical Library (édition de référence en anglais) et pourquoi pas à des éditions du XIXe (en restant toutefois assez prudent), afin de voir s'il existe des différences d'interprétation et si elles sont justifiées ou non.

jibe a écrit :
Je peux vous dire d'expérience que cela a donné les pires résultats, notamment pour Gergovie, les traducteurs en chambre ignorant totalement de quels lieux ils parlaient et donc "imaginant" le site d'après LEURS phrases. (...) C'est justement le sujet du livre que je finalise et qui risque d'en déranger plus d'un, mais ce qui sera dit sera juste à 100% sur le terrain. Tant pis : il faut bien un jour parvenir à la vérité !
Je ne veux pas surinterpréter vos propos, mais à mes yeux il est préférable de traduire un texte pour lui-même, sans hypothèses préconçues, plutôt que de traduire la description d'un lieu en partant de l'idée qu'on sait où il se trouve, alors qu'il n'est pas exclu que l'on se soit trompé. Bref d'abord établir une traduction la plus fidèle possible, et ensuite seulement on regarde le terrain, à condition bien sûr de s'intéresser à cette question, ce qui n'est pas mon cas. Dans tous les cas, je considère qu'il vaut mieux traduire les phrases littéralement plutôt que le faire en ayant un paysage précis en tête.


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 21 Oct 2009 1:20 
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Jean Froissart
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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Que les administrateurs me pardonnent : revenant de Bourgogne ou j'ai pris quelques kilos (miam) et goûter quelques splendeurs (glous), j'ai eu aussi l'occasion et l'immense plaisir d'arpenter le Mont-Beuvray (Bibracte), exceptionnel site naturel et exceptionnel site archéologique, m'a t'il semblé.

Peu de jours avant, nous avons visité l'abbaye de Fontenay, une merveille (ou furent tournées les dernières scènes du Cyrano avec Depardieu) et, de la, nous atterrimes à Alise Sainte Reine.

Avant que tout le monde s'engueule à nouveau, que le sujet soit fermé et moi banni jusqu'en 2074, je tiens à vous conseiller "le cheval blanc" à Alise, ou l'on se restaure de façon dangereusement délicieuse à un prix dangereusement faisable !

Bref ...

Pavenu sur le site de l'oppidum (en supposant qu'il ait existé), j'ai récupéré au petit musée local le livre publié par Michel Reddé, et je l'ai lu, parce que je n'étais pas venu que pour découvrir la Romanée-Conti (quoique !)

J'ai donc, à mon retour, fait en sorte de me procurer l'ouvrage apparemment de base pour la thèse adverse la plus assurée de nos jours, livre co-écrit par le professeur Berthier et l'abbé André Wartelle. Monsieur Berthier était l'archéologue de renom que l'on sait pour ses recherches couronnées de succès en Afrique du Nord, et l'abbé Wartelle, philologue distingué et doyen honoraire de l'institut catholique de Paris, étaient tous deux d'honnêtes hommes au sens du XVIIème siècle, et de brillants universitaires.

Michel Reddé, pour sa part, est au plus haut niveau du CNRA, et présente l'intérêt, rare dans une université française qui se crispe à l'idée de la pluridisciplinarité, d'être lui-même philologue et archéologue (si je ne me trompe pas). Monsieur Le Gall, qui le précéda sur le site D'Alise, ne semble pas avoir été considéré comme un aimable amateur.

Et pourtant, des uns et des autres, et, pire encore, de leurs thuriféraires, j'ai découvert le pire dans la recherche historique : les attaques ad hominem, l'injure ou la moquerie injurieuse à peine masquée, la mise en cause de la qualité des uns par les autres et réciproquement, des arguments parfois atrocement tirés par les cheveux (par exemple, et sans prendre parti, lorsque Madame Antoinette Brenet, professeur de lettres classiques à l'institution de la légion d'honneur, justifie la détermination en latin des azimuts intermédiaires en citant des textes se référant à la marine et aux vents dominants, appelés non par leur direction mais par leur nom, précisément)

Pendant ce temps, Monsieur Reddé, avec un humour d'une rare méchanceté, cite systématiquement "Bouvard et Pécuchet" avant de présenter les analyses des tenants de Syam-La Chaux-des-Crotenay: le décor est campé : les gugusses sont aimables mais n'ont rien d'autre à faire.

Jai lu des engueulades ahurissantes quand à savoir la capacité de tel ou tel oppidum à recevoir des effectifs si impressionnants qu'en fait on en ignore totalement la réalité.

J'ai appris qu'un site (Alise Sainte Reine en l'espèce) s'il pouvait approvisionner en eau potable un population de 10 000 civils supposés en temps de paix, était dans l'incapacité d'approvisionner une armée en campagne pendant deux mois, armée dont les effectifs oscillent au gré des différents tenants qui font subir au texte de César d'incroyables tractions : de 80 000 à 35 000 hommes, quand le temps le permet ...

J'ai appris que la plaine qui était face à l'oppidum ne l'était pas vraiment (en face), à condition d'être de la bonne taille, ou parfaitement dans l'axe à condition d'être plus petite.

J'ai compris que personne ne connaîtra jamais les effectifs réels ou approchants des trois armées concernées : celle de Vercingétorix, celle de César lui-même en fait, et celle de l'armée de secours commandée par Vercassivellaunos et Commios.

En, revanche, parmi tous ces règlements de comptes, je n'ai pas lu - ou je n'ai pas tout lu, ce qui est certain - la raison d'être des découvertes archéologiques liées aux lignes et fortifications romaines autour d'Alise : si en effet Alise n'est pas Alesia, à quoi correspondent tous ces éléments (sauf à considérer qu'on les a inventé ou recréé, ce qui représente quand même beaucoup d'efforts habilement dissimulés).

Mon intérêt pour le second empire m'a alors amené à me poser la question subsidiaire : lorque Napoléon III décidé de faire procéder à des recherches cartographiques de la guerre des Gaules, il fit appel au service topographique de l'armée, dont le fameux colonel Stoffel. Mais, avant de se transformer en archéologues-amateurs pour l'empereur, ces officiers étaient avant tout des topographes, science d'état-major mise au point sous Napoléon Ier par Bacler d'Albe, au sein de l'état-major du maréchal Berthier. Ces officiers étaient avant tout de formation géographe et scientifique. De César à Napoléon III, la marche d'une armée n'avait guère changé dans ses contraintes. On marche toujours à pied ou à cheval.

Se seraient-ils donc trompé à ce point, et sur ce point précis, alors que le reste de leurs analyses a été considéré comme cohérent et vraisemblable ?

Enfin, il semblerait qu'il existe encore aujourd'hui seize cites concurrents pour Alesia.

Alors ... je rejoins in fine, avec la sympathie que j'éprouve pour lui et qu'il connaît, Batiste, qui refuse fort sagement de se laisser embarquer dans cette étrange folie dont le pire à mon sens est la véritable hystérie, et je pèse mes mots, qui saisit les tenants de l'une ou l'autre (ou les autres) thèses.

Quelle misère ...

_________________
"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 23 Oct 2009 4:16 
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Inscription : 13 Mars 2006 10:38
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Localisation : Lorraine
La discussion sur Alésia qui était devenue plus qu'une "parenthèse" dans ce sujet sur Gergovie a été sauvée en raison de la retenue des participants, mais déplacée dans le sujet sur Alésia, qui lui, reste fermé.

_________________
Tous les désespoirs sont permis


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 23 Oct 2009 17:14 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 30 Juil 2003 21:44
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Localisation : Lorraine
Le message de Batiste sur Corent (près Gergovie) trouverait une meilleure place ici, que dans celui sur Alésia.


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 23 Oct 2009 21:34 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 15 Nov 2008 14:37
Message(s) : 185
Pour rebondir sur le message de Batiste , la richesse archéologique de Corent est indéniable et incroyable, je pense qu'on a pas fini d'y faire des découvertes essentielles sur la culture Celte et sans aucun doute sur l'histoire Arverne .

Il faudra encore de longues années pour arriver au bout de cette recherche car le site est grand et les moyens limités , mais on y verra sans aucun doute un peu plus clair sur l'environnement immédiat de Gergovie .

Pour passer rapidement sur la suspension des fouilles à Corent , il est possible qu'il se soit agit d'un mouvement d'humeur de certaines autorités archéologiques qui voyaient dans les thèses audacieuses ( et un peu précipitées ? ) de Matthieu Poux , une remise en cause de la Gergovie officielle ...
Il semblerait qu'avec cette découverte inopinée , il ait obtenu une assurance sur la reprise des fouilles l'année prochaine .

Précision , Matthieu Poux n'a jamais affirmé qu'il n'y avait rien de gaulois à Gergovie-Merdogne , disons qu'il est plus nuancé que ses autorités de tutelles :

Citer :
Pour ma part, je n'ai jamais affirmé qu'il n'y avait "rien de gaulois à Gergovie". Les fouilles menées depuis le 19e siècle sur le plateau y ont mis au jour une grande ville datée de La Tène D2b (contemporaine de la conquête), au sein de laquelle ont été découverts des objets isolés attribuables à la phase antérieure mais qui ne suffisent pas, à mon sens, à situer sur le plateau la grande capitale arverne mentionnée dans les textes. Nuance !


Pour revenir sur l'interprétation des monnaies Arvernes trouvées à Alésia , ou potentiellement partout ailleurs où il pourrait être mené des fouilles de la même ampleur , il suffit de lire César .
Juste après Gergovie les Arvernes ont arrosé de manière large et sans doute très généreuse , tous les peuples qu'ils pouvaient rallier à leur cause , et ce de toute évidence dans l'urgence de la situation , de quoi fournir aussi quelques explications , non ?

La nouvelle dé la défection des Héduens propagea la guerre. Des députations sont envoyées sur tous les points ; crédit, autorité, argent , tout est mis en usage pour gagner les différents états. Nantis des otages que César avait déposés chez eux, ils menacent de les faire périr pour effrayer ceux qui hésitent. Les Héduens invitent Vercingétorix à venir conférer avec eux sur les moyens de faire la guerre. II se rend à leur prière ; mais ils prétendent qu'on leur défère le commandement en chef ; et comme il leur est disputé, on convoque une assemblée de toute la Gaule à Bibracte.On s'y rend en foule de toutes parts. La question est soumise aux suffrages de la multitude, et tous confirment le choix de Vercingétorix comme généralissime.7.63


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