Je n'ai pas l'impression qu'il y ait des scientifiques mobilisables pour des fouilles à Chanturgue ou aux Côtes, et c'est dommage pour la connaissance. A Merdogne, les fouilles continuent mais on n'a jamais rien trouvé de gaulois : tout est postérieur à César. A Corent, il y a encore 99% du plateau à fouiller et sans doute quelques découvertes sensationnelles à la clef, surtout à l'est. Et il ne faut pas oublier Gondole, tout proche.

A mon avis, il y a aussi des investigations souhaitables aux emplacements proches du plateau que je présume être ceux du Grand camp, du Petit camp, et des tranchées de liaison, y compris par des photos d'archéologie aérienne à la saison favorable. Question d'argent et de volonté politique.
Bref, encore du pain sur la planche. Mais on l'a bien fait ailleurs...

Quant aux thèses ACTUELLES, à ma connaissance personne ne se hasarde plus à argumenter (je dis bien : argumenter) sur les Côtes, ni sur Merdogne : on soutient simplement les schémas connus déjà avancés, sans rien apporter de neuf, et je m'intéresse seul à un schéma basé sur Corent.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

La question des fouilles archéologiques sur le bassin Clermontois ne devrait pas se poser en termes de confrontation mais de complémentarité.

Dans l'idéal, les différents sites devraient être traités de façon scientifiquement objective avec des moyens sinon équivalents en tout cas suffisants à la bonne compréhension de chacun (ce qui vaut bien entendu pour le site des Côtes mais également du Puy de Mur, par exemple).

Les différents sites ne sont pas isolés les uns des autres et tous se complètent pour avancer dans la connaissance de la protohistoire auvergnate et les débuts de la romanisation.

Aussi, au bout d'un certain nombre de campagnes de fouille, la vérité évidente apparaitrait.

Ensuite, libre à chacun de "mettre" la bataille de Gergovie où il veut. Personnellement, je suis contre toute officialisation qui empêche tout débat car se transformant en dogme absolu.

Néanmoins, le problème de Gergovie DOIT être abordé car il pourrit tout le débat scientifique sur le second âge du Fer en Auvergne, et même au-delà...

Ce n'est même pas un problème scientifique mais politique, et certaines obédiences ayant jurées fidélité à la mémoire de notre génial "Imperator" Napoléon III n'y sont pas pour rien.

On pourrait cependant espérer que le débat politique pèse moins lourd que dans le cas d'Alésia ? Dans ce dernier cas, le problème est que le site alternatif au site officiel n'est pas dans le même département, ni dans la même région. Du coup, il est plus "logique", d'un point de vue politico-économique, de voir les élus locaux se raidir autour d'Alise : la perte de cet atout touristique, dans ce coin perdu, serait un coup terrible.
Dans le cas de Gergovie, c'est un petit village qui perdrait le site au profit d'un quasi-voisin ! Mener à bien le programme de fouilles complet qui, entre tous les autres apports qu'on peut en attendre, trancherait la question, n'aurait donc rien d'une catastrophe économique locale...
C'est triste, quand même ! Le naïf de mon acabit ne peut vraiment rien se dire d'autre que "et ben, on n'a qu'à fouiller partout où il faut, et on saura, cré bon sang !" Et on fouille pas !
J'imagine des historiens en présence de quelques gros livres posés sur une étagère, tellement usés que le titre ne se lit plus guère sur la tranche, et cherchant à savoir lequel s'intitule Gergovie - mais avec interdiction formelle de prendre les livres et de les ouvrir !

Absolument d'accord avec Gargantua. La précipitation napoléonienne nous a mis dans le caca et tous les oppida sont intéressants. Quant au problème de la bataille, j'ai déjà dit que seule vaut une solution qui respecte le compte-rendu de César et qu'il faut trouver des confirmations archéologiques supplémentaires.

Mais il n'est pas facile de "pacifier" la question : voir ce qui se passe pour Alésia, Bibracte, Uxellodunum et autres.

Etrangement, les archéologues français déploient beaucoup plus de moyens techniques (magnétomètres, radars etc), grâce à des "sponsors", sur des sites syriens, jordaniens, irakiens ou pakistanais que chez nous.

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Et j'imagine qu'il n'est pas possible de dépassionner le débat en déclarant s'attaquer à un site "de l'âge du Fer" sans prononcer le mot qui fâche, la ficelle serait un peu grosse...
Vous n'avez pas des bonnes nouvelles ? les personnes qui verrouillent le truc n'avancent-elles pas en âge ? sont-elles amatrices de champignons ? ont-elles un sèche-cheveux branché qui traîne dans la salle de bains ?
rooooh

Malheureusement, Cuchlainn, ces personnes se "reproduisent" de génération en génération depuis bientôt un siècle et demi.

Et le pire c'est qu'elles sont aussi bien de droite que de gauche. C'est pourquoi je crois à la manière forte et à un détonateur d'opinion publique !

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Je ne crois pas qu'un quelconque livre de nature historique, archéologique ou scientifique puisse réellement faire bouger les choses.

Seul un ouvrage dénonçant les connivences entre certains politiques, décideurs locaux et journalistes (ou plutôt maisons de presse), et nous expliquant où se trouvent les blocages qui durent depuis des lustres, pourrait servir de "détonateur".

Mais pour cela, il faudrait quelqu'un qui soit très bien informé et courageux !

J'ai l'information et le courage mais, malheureusement, la loi étant ce qu'elle est, impossible d'incriminer nommément des gens ou de citer des faits. Cependant, un livre sans langue de bois peut pousser quelques politiques plus clairvoyants (et surtout à ce moment précis) ou quelques universitaires moins timorés à se dire que le double langage et le double jeu, cela suffit; qu'il faut prendre les problèmes à bras le corps, pour un traitement d'ensemble.
Ils commencent aussi à réaliser que nous sommes regardés par nos voisins et que les blocages français ont des répercussions sur certaines recherches archéologiques allemandes, britanniques ou d'Europe centrale.

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Avez-vous essayé de semer des potins arvernes aux endroits que vous souhaitez voir fouillés ?

J'avais lu "essayé de semer des petits arvernes". Ouille, aïe aïe aïe aïe.

Il vaudrait mieux semer des euros, vu la disette de crédits des chercheurs. Ceci dit, la zone à laquelle je pense, riche en vestiges dont la découverte a même été mondialement saluée (casque gaulois, tombes intactes du 2ème siècle, moulin à eau industriel gallo-romain) n'a été fouillée "sérieusement" - avec les moyens de l'époque et très partiellement ! - qu'au 19ème siècle. Depuis, les chercheurs "se débrouillent", en comptant sur la chance.

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Votre livre sort quand ? (je manque de courage, moi, même de fouiller les 15 dernières pages )

D'ici à un mois j'espère ! (éditeur débordé). Je dois dire qu'on voit que la crise a fait des dégâts car j'ai écrit d'autres bouquins et les délais étaient alors très courts. Mais aujourd'hui, plein d'éditeurs ont replié les voiles, aussi ceux qui restent sont très courus.

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