Merci beaucoup pour cette analyse du « où ? » et du « pourquoi ? ». Les deux questions m’intéressent…
Je connais quelque peu cette partie des Cévennes constituée par le « goulet » de Villefort, qui fut de tout temps et même encore aujourd’hui un point de passage obligatoire pour qui veut rejoindre Mende depuis Aubenas ou rejoindre Le Puy depuis Nîmes… Plusieurs routes y arrivent du Nord et du Sud. Plusieurs « places fortes » y ont été construites au cours des siècles, chacune d’elles étant construite sur les ruines d’une place forte plus ancienne… Mais quelles étaient celles mises en place par les Celtes puis par les Romains il y a deux mille ans ?
Par ailleurs Villefort, se situe entre la haute vallée de l’Allier et la haute vallée de la Cèze, les sources de ces deux affluents, l’un de la Loire, l’autre du Rhône, se situant à moins de 20 km, de part et d’autre de Villefort…
Ce qui est probable, c’est que La Régordane qui a longtemps relié Nîmes à Clermont, via Villefort, a été construite sur une voie certainement secondaire du temps des romains, mais à l’époque elle était probablement plus qu’une succession de sentiers (dixit César qui dit s’être frayé « un chemin sur ces sentiers »).
J’apprécie également les approches théoriques de Paul M. Martin mais j’apprécie également les suppositions pleines de bon sens qu’il arrive à en déduire…
Je me suis permis d’émettre une hypothèse bien que non-historien : C’est que César, lors de sa traversée des Cévennes l’hiver 52 avant JC, ait pu emprunter cette ancien chemin passant par Villefort… Je voudrais bien que mes interlocuteurs de ce Forum m’aide à confirmer ou infirmer cette hypothèse…et/ou qu’ils m’indiquent les ouvrages que je pourrais consulter à ce sujet...
Jibe a écrit le 06 Oct 2009 8:12
Vous êtes dans l'erreur : après son passage des Cévennes, César est allé vers le nord, dans le Berry, et ce n'est qu'après la chute d'Avaricum qu'il est redescendu vers le sud en suivant Vercingétorix à Gergovie, le long de l'Allier.
48jbm38 a noté ce qui suit : écrit par Paul M. Martin dans son livre « Vercingétorix » :
P.107 : « La réussite fut due à l’effet de surprise. Les Arvernes s’attendaient à tout sauf à voir descendre des hauteurs de la Lozère, par un froid de loup, des troupes romaines dans leur dos…………………………… « Cette arrivée inattendue les laisse stupéfaits : ils s’estimaient protégés par les Cévennes comme par un mur, et jamais quiconque, même seul en cette saison, n’avait pu se frayer un chemin sur ces sentiers » (cf.César, Guerre des Gaules). A plus forte raison, une troupe entière, de Romains en plus, avec de la cavalerie qui, à peine arrivée, répand la terreur en plein cœur du pays arverne……………Vercingétorix se replie sur l’intérieur du Massif Central………. » P.108 : « Sans s’occuper d’eux, César, au lieu de continuer tout droit vers ses légions pour faire jonction avec elles, suit une route apparemment aberrante . Il oblique vers Vienne, …… en marchant jour et nuit ………. La raison de ce crochet par Vienne, qui note-t-il avec un sourire, « étonne grandement son escorte » ? César nous la donne : « Aller chercher des renforts et de la cavalerie »… ».
Jibe a écrit par ailleurs le 09 Oct 2009 6:42
César et ses légions ne constituaient pas un "équipement léger". C'est une masse de 50 000 personnes (légionnaires, auxiliaires artisans, commerçants, femmes et enfants) qui se déplace, accompagnée d'au moins 12 000 chevaux et mulets, de chariots transportant le matériel, les vivres, les machines de guerre, N'imaginez pas cette armée avec les vues simplistes des "reconstitueurs", c'est une énorme mécanique à l'américaine où la logistique est plus importante que les combattants.
S’agissant de la traversée des Cévennes par César l’hiver de l’An 52 avant JC, 48jbm38 a noté ce qui suit : écrit par Paul M. Martin dans son livre « Vercingétorix » P.106 : il cite Plutarque et surtout Florus… confirmant la rapidité de César… "la troupe qu’il utilisa ne s’était pas encombrée de bagages, mais de ce fait se trouvait sans appui arrière, sans intendance ni train d’équipages. Une opération de commando, en somme, extrêmement risquée. »
Je voudrais bien savoir de quoi était composée cette troupe de César qui s’est engagée dans les Cévennes en plein hiver de l’An 52 avant JC. Avait-elle été constituée à Nîmes ou Narbonne, ou à Marseille ou à Arles ? compte tenu de l’urgence de l’intervention ?
En vous remerciant pour votre aide…
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