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Il me semble quand même que le joli numéro d'équilibriste de M.Poux sur le sujet autorise quelques espoirs de déblocage , il y aurait comme une vague contradiction entre son ouvrage Sur Les Traces De César - Militaria Tardo-Républicains En Contexte Gaulois qui prétend clore définitivement les polémiques en comparant les trouvailles faites au puy d'Issolu et celles de Merdogne-Alise , les artefacts retrouvés s'apparentant tous plus ou moins à la période républicaine tardive .
Et ses conclusions issues des études de Corent -Merdogne Gondole qui tendraient à prouver que le site de Merdogne n'a pas été occupé ( ou très anecdoctiquement ) avant le milieu du 1er siècle av JC .
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Il est fort possible que M.Poux qui a osé soulever le lièvre de la non-occupation de Merdogne à l'époque de la guerre des Gaules , en ait subi les conséquences avec l'arrêt immédiat des fouilles à Corent , depuis il est devenu plus prudent ; mais pour autant les conclusions demeurent , et d'après les études archéologiques que j'ai lu sur Merdogne , il va être bien difficile de revenir en arrière .
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Là par contre je partage votre opinion: Mathieu Poux a sûrement "payé" pour ses propos qui égratignaient le dogme "Gergovie-Merdogne" puis est rentré dans le rang en signant l'armistice, a fait "allégeance", dans un communiqué signé en commun avec l'ARAFA.
Effectivement ses conclusions demeurent...
Hem...
Mis en cause à plusieurs reprises dans les messages postés sur ce forum en début d'année, je tiens à effectuer une brève mise au point quant à ma position sur "l'affaire" de Gergovie, qui continue visiblement à faire couler beaucoup d'encre (virtuelle). Contrairement à ce qui est prétendu dans les citations reproduites ci-dessus, elle n'a jamais dévié depuis que je me suis emparé du sujet, dans le cadre de ma thèse d'habilitation débutée en 2003 et soutenue en 2005 à l'université de Provence.
Pour l'exprimer simplement :
La localisation du siège de 52 en contrebas du massif de Gergovie (toponyme attesté depuis le 10e siècle sur ses piédroits, sous la forme
Gergoia !) ne fait plus aucun doute pour la communauté des chercheurs. Elle est corroborée à la fois : par la présence d'ouvrages défensifs caractéristiques de ceux mis en oeuvre par l'armée romaine à la fin de la République, bien datés par des marqueurs céramiques et métalliques du milieu du 1er siècle avant notre ère (cf. article de Y. Deberge et V. Guichard paru en 2000 dans la Revue Archéologique du Centre, qui fait toujours référence) ; par la découverte, au sommet comme en contrebas du plateau, de nombreuses pièces d'armement (pointes de flèche unipennes, armatures de trait de catapulte, clous de
caligae,
tribuli, umbo de bouclier...) identiques à celles exhumées sur les sites de bataille d'Alésia ou d'Uxellodunum et conformes, sur le plan typologique, à l'équipement militaire en usage durant l'époque césarienne (Sur les traces de César,
passim).
Seule une réfutation approfondie de l'ensemble de ces arguments, menée point par point, pièce par pièce, peut emporter l'adhésion. Procéder, comme au 19e siècle, par considérations topographiques savantes, mais déconnectées des faits archéologiques, écarter le travail des archéologues par des propos péremptoires et superficiels dignes du café du commerce, n'a d'autre effet que de brouiller les cartes au détriment du débat scientifique. Certains médias s'en sont fait une spécialité (en particulier en Auvergne), en caricaturant nos positions à seule fin d'attiser une polémique qui n'a plus lieu d'être.
Le seul point de discussion qui m'oppose à certains collègues concerne l'existence d'un centre urbain important sur le plateau de Gergovie, dont l'absence devient de plus en plus patente au fil des fouilles, en regard des découvertes effectuées parallèlement à Gondole et Corent. Mon hypothèse d'un vaste espace urbain englobant la totalité des sites compris dans ce secteur a le mérite de mettre tout le monde d'accord ! Je renvoie, à ce sujet, à la présentation qui en est faite dans la notice de Wikipedia consacrée à la bataille :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_GergovieLa possibilité d'une translation de la bataille dans un secteur de la ville (plateau de Gergovie) moins densément occupé que d'autres (Le Cendre, Gondole, Corent, Le Bay) s'accorde bien avec le texte de César (troupes de Vercingétorix établies "à côté" de l'oppidum) et permet de concilier, sans la moindre contradiction, l'ensemble des données archéologiques exposées plus haut.
Ce genre de débat contradictoire, mené dans le respect des règles académiques, est non seulement inévitable, mais salutaire pour l'avancée de nos recherches. D'où la position commune que nous avons adoptée, avec l'ARAFA, pour répondre à la vaine polémique relancée par un journaliste local : laissons le se poursuivre sereinement, à l'abri des passions partisanes et des querelles de clocher !
L'interruption (momentanée ?) de nos fouilles à Corent relève d'un tout autre problème. Elle n'a rien à voir avec un quelconque débat scientifique et relève plutôt de bisbilles internes à notre petite communauté. Les articles parus dans différents articles de presse, avant comme après l'arrêté publié en juin 2009, sont là pour en témoigner : je n'ai jamais mâché mes mots à l'égard du ministère de la Culture et de ses instantes consultatives, dont le pouvoir se limite à la délivrance de nos autorisations de fouille annuelles. Dépendant d'une autre tutelle (Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche), je conserve toute ma liberté de parole et ne me priverai pas d'en user.
A bon entendeur...