Yannbzh a écrit :
Sait-on que deviennent ces grandes familles sous l'Empire ? Jusqu'à quelle date jouent-elles un rôle sous l'Empire ? Sont-elles décimées par les mesures antisénatoriales de certains empereurs ? Jusqu'à quelle date peut-on suivre leur trace ? Certaines ont-elles survécu à la fin de l'Empire romain ?
Si vous suivez les fastes consulaires, vous verrez qu'on trouve des Claudii y compris au 2ème siècle. Et même deux empereurs : l'un rival malheureux de Septime Sévère, l'autre au 3ème siècle : Claude II le gothique.
Cependant, il est certain que ces Claudii au Clodii n'ont aucun lien de parenté avec la gens Claudia.
Le dernier descendant masculin des Claudii, c'est semble-t-il l'empereur Néron qui ne descendait en fait des Claudii que par Livie et qui, Domitius de naissance (par son père), ne devait son nom de Claudius Nero que grâce à son adoption par l'empereur Claude.
Le lien le plus probable est la reprise du gentilice du patron romain grâce auquel leur famille a obtenu la citoyenneté romaine.
L'autre origine de ces Claudii, Cornelii, Valerii, Julii dont on sait qu'ils ne sont pas les derniers descendants des vieilles gentes patriciennes romaines, c'est la simple homonymie. Ces noms étaient à l'origine des noms claniques et tribaux, et il y a eu, dès l'époque républicaine, une foultitude de Claudii, Cornelii, Claudii, Fabii, Valerii, Aemilii et autres qui n'avaient aucun lien de parenté avec les grandes familles de la noblesse romaine.
Ne croyez pas cependant que toutes ces grandes familles se sont éteintes de mort violentes. Un certain nombre d'entre elles ont effectivement été "éteintes" violemment par des empereurs ou lors de guerres civiles. Bien d'autres ont simplement été ruinées ou se sont éteintes naturellement, du fait de décès naturels, de l'absence de descendance ou du décès prématuré de leurs enfants (n'oublions en effet pas que la mortalité infantile était forte aussi dans l'aristocratie).
Pour ce qui est du mariage d'Auguste avec Livie, les chroniqueurs antiques aimaient les embellissements édifiants. Il est quasiment impossible qu'Auguste ait pu être le père de Drusus dans la mesure où Tiberius Claudius Nero et sa jeune épouse Livie ont fui l'Italie à l'occasion de la guerre de Pérouse et ne sont rentrés à Rome qu'en 39, dans la foulée de la paix de Brindes.
Drusus était bel et bien déjà conçu.
Si coup de foudre il y a eu, ce n'est pas seulement parce que Livie était une femme séduisante. Cela a aussi du être parce que celle-ci présentait un pedigree aristocratique auquel le jeune Octavien pouvait difficilement résister.
Si vous additionnez ses ascendances génétiques et adoptives, Livia était à la fois apparentée aux Claudii et aux Livii.
En effet, son père était était un Claudius patricien adopté par Marcus Livius Drusus, le fameux tribun dont l'échec et l'assassinat fut le point de départ de la guerre sociale.
Les Claudii ont été, tout au long de la république, ce qu'on a appelé une des 5 gentes patriciennes majeures.
Les Livii, à la fin de la république, étaient au coeur d'un réseau d'alliances familiales tout à fait exceptionnel qui constituait le groupe politique le plus influent dans les dernières décennies de la république. Ils descendaient des Cornelii Scipiones. Y étaient aussi liés les Servilii Caepiones (dont Servilia, la mère de Brutus et la maîtresse de César), les Porcii Catones (Caton d'Utique était demi-frère de Servilia), Catulus, Lucullus, les Domitii Ahenobarni, ou encore les Marcii Philippi (le beau-père d'Octavien), Lucullus et Hortensius.
N'importe quel ambitieux aurait craqué pour un tel mariage. Surtout si on voulait se donner des airs de bon républicain qui pourrait restaurer la république (cf. le lien symbolique avec Caton).
L'alliance avec Scribonia n'était qu'une alliance de circonstance visant à éviter que Sextus Pompée ne s'allie avec Antoine contre Octavien à l'issue de la guerre de Pérouse. Une fois la paix assurée de ce côté et l'alliance avec Antoine rétablie, Octavien a sèchement répudié Scribonia pour se précipiter sur Livie qui présentait des atouts bien plus avantageux.
Ca explique que même si n'en asurvécu aucun enfant, ce mariage n'ait jamais été dissout.