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 Sujet du message : Les légions républicaines
Message Publié : 18 Avr 2004 18:43 
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Grégoire de Tours
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Après l'assassinat de César, comment les Républicains ont-ils formé leurs armées ? Se sont-ils contenté de rallier à leur cause des légions en poste en Orient (ainsi les 4 légions envoyées d'Egypte par Cléopâtre aux césariens, mais qui rejoignirent les Républicains) ?
Ou bien ont-ils aussi levé de nouvelles légions: mais alors où ? Seulement en Italie ou ailleurs ?

D'une façon plus générale, quels furent les réservoirs d'hommes qui fournirent leurs effectifs aux légions des guerres civiles ? Exclusivement des Italiens et des citoyens ou non ?


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 03 Oct 2008 2:55 
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Le topic est vieux, mais la réponse est toujours d'actualité.

Brutus et Cassius, les plus célèbres des assassins de César, ont bénéficié d'une immunité qui leur a permis d'obtenir le gouvernement de provinces de faible importance comme la Cyrénaïque et la Crète. Ils n'ont pas été mêlés aux premiers conflits et ont pu facilement mettre sur pied une armée en Orient, car l'essentiel des troupes appartenant à leurs adversaires se trouvaient en Occident. Peu après la mort de César, Décimus Brutus, l'un des conjurés, a obtenu la Gaule Cisalpine avec une armée comprenant deux légions. Sentant que les hostilités n'allaient pas tarder à recommencer, il a mené une campagne dans les Alpes afin de renforcer ses troupes et a levé une troisième légion dans sa province. Les Cisalpins étaient citoyens romains et pouvaient donc être enrôlés dans les légions.

Le Sénat disposait donc de trois légions en Cisalpine, ainsi que d'autres unités réparties dans diverses provinces (trois lui étaient fidèles en Afrique). Devant la menace constituée par Antoine et ses légions rapatriées de Macédoine, le Sénat s'est largement appuyé sur les troupes rassemblées par Octavien (futur Auguste) : deux légions de Macédoine qu'il s'est attiré par son argent ainsi que 3000 vétérans de César qui avaient été établis en Campanie. La guerre s'est déclarée suite au refus de Décimus Brutus de quitter la Cisalpine, alors qu'Antoine venait d'obtenir cette province en faisant appel au peuple. Lors du siège de Modène, le Sénat a chargé les deux nouveaux consuls de mener la guerre contre Antoine. Hirtius, accompagné d'Octavien et de ses troupes, ont été envoyés à la rencontre d'Antoine, tandis que Pansa est resté en arrière pour lever des troupes. Quatre légions ont alors été mobilisées contre Antoine et une cinquième est restée à Rome pour défendre la capitale.

En Occident, suite à la guerre de Modène, l'armée du Sénat a été complètement absorbée par les héritiers politiques de César, qu'il s'agisse des légions de Décimus Brutus, de Pansa, ou même des deux légions rapatriées d'Afrique. Mais le Sénat, ayant déclaré Antoine et Dolabella ennemis publics, s'est empressé d'attribuer les provinces les plus importantes à Brutus et Cassius (Macédoine et Illyrie pour l'un, Syrie pour l'autre) afin de réorganiser leurs forces en Orient.

Pour comprendre comment les Républicains ont réussi à rassembler une armée aussi importante, il faut revenir à des faits antérieurs qui sont très bien décrits par Appien dans le troisième livre des Guerres Civiles (paragraphes 77-79). César avait laissé une légion en Syrie, en prévision de la guerre contre les Parthes. Le commandement de cette unité avait été confié à Caecilius Bassus, qui se trouvait sous l'autorité de Sextus Iulius, un parent de César. Ce dernier, en raison de son comportement outrageant, a provoqué la colère des soldats, qui n'ont pas hésité à le mettre à mort. Craignant la réaction de César, Bassus et ses hommes ont levé une seconde légion sur place afin de se défendre si nécessaire. César a alors envoyé trois légions contre eux, mais ces troupes se sont révélées insuffisantes. Trois autres légions provenant de Bithynie sont arrivées pour leur prêter main forte. Or c'est justement au moment ou les deux légions révoltées étaient assiégées par les six autres que le Sénat a attribué de nouvelles provinces à Cassius et Brutus, proclamant en même temps que tous les gouverneurs de provinces et toutes les armées se trouvant à l'est de l'Adriatique devraient obéir aux ordres de ces derniers. Cassius, mettant fin au siège, en a profité pour intégrer les huits légions à son armée. De plus, il a réussi à prendre par surprise et à incorporer dans ses troupes quatre légions d'Egypte qui avaient été amenées en Palestine par un lieutenant de Dolabella (césarien), ce qui le plaçait à la tête d'un total de douze légions.

Brutus disposait quant à lui de cinq légions, dont trois se trouvaient en Illyrie lorsque le Sénat lui a confié la province. Les deux autres semblent avoir été formées à partir de soldats pompéiens restés en Orient après la défaite de Pharsale ainsi que de volontaires venus d'Italie. Cette armée lui a permis de soumettre facilement la seule légion dont disposait Caius Antonius (frère d'Antoine) en Macédoine. Brutus, qui avait alors six unités, a porté le nombre de ses légions à huit en recrutant deux légions de Macédoniens.

Bref, les unités dont disposaient les Républicains lors de la bataille de Philippes étaient en fait pour la plupart d'anciennes légions de César, recrutées entre 49 et 46 av. J.-C. et stationnées en Orient lors des ides de mars : c'est le cas de quinze légions sur les vingt alignées face à Antoine et Octave. L'une des cinq autres légions a été levée en Syrie, probablement parmi des citoyens établis dans la province, deux autres ont été reconstituées à partir des anciens soldats de Pompée qui se trouvaient encore en Grèce et les deux dernières ont été formées à partir de provinciaux.


Pour répondre à ta deuxième question, je dirais que la plupart des soldats recrutés pendant les guerres civiles (contrairement à ce qui peut être lu dans un certain nombre d'ouvrages) étaient des citoyens romains. Les sources mentionnent de nombreux recrutement dans les provinces, ce qui est une nouveauté puisque jusque là toutes les levées avaient été effectuées en Italie. Or deux cas ont laissé penser aux historiens que des légions avaient probablement été constituées à partir de non-citoyens : celui de la légion Vernacula, recrutée en Espagne par les lieutenants de Pompée en 49, et la "légion" des Alouettes, soi-disant levée en Transalpine par César lors de la guerre des Gaules. A partir de ces deux cas isolés, ils ont formulé tout un tas d'hypothèses au sujet du recrutement de non-citoyens dans les légions vers la fin de la République. En gros, chaque fois qu'une sources évoquait une légion levée dans une province, ils partaient du principe qu'elle était composée de non-citoyens (ou pérégrins).

Dans les années 1970, plusieurs chercheurs ont montré que la légion Vernacula était en fait la première légion romaine à avoir été levée parmi des citoyens romains établis dans une province. L'idée est largement admise depuis, mais de nombreux historiens continuent de penser que les généraux ont levé de nombreuses légions de non-citoyens vers la fin de la République, pour subitement revenir à des légions de citoyens avec l'Empire. Le seul cas sur lequel ils s'appuient pour émettre leurs hypothèses, c'est la "légion" des Alouettes, une mystérieuse légion composée de Gaulois dont César ne parle jamais dans ses Commentaires et qui n'est d'ailleurs évoquée comme telle dans aucune source avant Suétone (120 ap. J.-C.). D'ailleurs, le contexte de recrutement de cette "légion", celui de la guerre des Gaules, n'a pas grand chose à voir avec celui des guerres civiles. Bref, autant dire que les théories émises au sujet de l'enrôlement en masse de non-citoyens dans les légions ne reposent sur pas grand chose.

L'enrôlement de Macédoniens par Brutus est à ma connaissance l'un des seuls cas attestés par les sources de recours à des non-citoyens pour lever des légions. Cnéus Pompée (le fils) a peut-être usé du même procédé en Espagne en 45, mais ce n'est pas sûr. En revanche, Antoine a sans doute été forcé de ne pas être trop regardant quant à la citoyenneté de ses soldats lorsqu'il se trouvait en Orient, n'ayant plus accès à l'Italie pour lever de nouvelles légions. Bref, ce procédé a pu être utilisé en dernier recours, lorsque les généraux n'avaient plus le choix, mais son ampleur a sans doute été exagérée par les historiens.


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 23 Oct 2008 1:23 
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Jean Froissart
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Batiste, vous évoquez dans votre post Decimus Brutus.

Cela me pousse à poser la question qui tue (c'est le cas de le dire) : à qui César aurait-il dit "tu quoque, mi fili" ?
Je sais, il l'aurait, paraît-il, dit en grec, en supposant qu'il en ait eu le temps, mais bref ..

A Marcus Junius Brutus, ou à Lucius Decimus Brutus ?

lol

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 23 Oct 2008 2:14 
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La situation est d'autant plus compliquée que nos deux Brutus faisaient partie des conjurés !

L. Decimus Brutus était l'un des lieutenants de César pendant la guerre des Gaules. Le général le mentionne à plusieurs reprises en utilisant l'expression "le jeune Brutus". Au tout début de l'année 52, il l'a placé à la tête des renforts ramenés de Cisalpine (probablement la VIe légion) et lui a confié la mission de faire des incursions de cavalerie en territoire arverne, de façon à ce que lui-même puisse rejoindre ses légions. Il était donc un des hommes de confiance de César, qui lui a plus tard confié le gouvernement de provinces comme la Transalpine et la Cisalpine. Decimus Brutus figurait d'ailleurs parmi les premiers noms dans son testament, comme bon nombre de conjurés.

M. Junius Brutus est "le Brutus" le plus célèbre, celui qui était le plus proche de César et à qui le dictateur mourant aurait prononcé cette fameuse phrase en grec. César lui a pardonné son engagement aux côtés des pompéiens lors de la guerre civile, allant même jusqu'à lui attribuer des charges importantes, comme gouverneur de la Cisalpine et préteur urbain. Ce Brutus là, fils de la maîtresse de César, était considéré comme le descendant du Brutus qui avait renversé Tarquin le Superbe, le père de la République en quelque sorte.

Le fait que César ait prononcé ses derniers mots en grec est tout à fait plausible, car les Romains cultivés (les plus favorisés) maîtrisaient parfaitement cette langue et l'employaient couramment. Après, il n'est pas impossible que les auteurs anciens aient voulu accentuer le côté dramatique de la situation en plaçant cette phrase dans la bouche de César... Cet article de Wikipedia vous renseignera certainement mieux que je ne suis en mesure de le faire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tu_quoque_mi_fili


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 23 Oct 2008 6:24 
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Philippe de Commines
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Et cependant, qui a pu recueillir ces mots prétés à César ?

Ce sont les conjurés qui l'ont entouré, lardé de 23 coups, puis laissé là. Les autres sénateurs ont fui dans un mouvement de panique et de confusion. Est-il vraisemblable qu'un des conjurés ait écouté et/ou rapporté ces propos ?

Ca me paraît douteux.


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 23 Oct 2008 11:15 
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Je suis d'accord, d'où ma réserve au sujet des auteurs qui nous ont transmis cette phrase. Mais à la limite, il suffirait que les derniers mots de César (si derniers mots il y a eu) aient été entendus par un seul des conjurés, que celui-ci les ait répétés à une connaissance indiscrète, et ça suffisait pour les faire entrer dans la postérité. Rien n'est impossible, mais nous avons effectivement de bonnes raisons de douter de l'authenticité de telles informations. Enfin, de doute façon, que César ait vraiment prononcé ou non ces mots n'est pas d'une très grande importance historique ! Là aussi, il s'agit d'une belle image d'Epinal. :wink:


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 23 Oct 2008 20:32 
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Jean Froissart
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Bon, j'avoue : cette question n'est pas de moi : elle est évoquée, avec beaucoup d'esprit, dans la biographie de Brutus (Marcus Junius) d'Anne Bernet, éditée chez Perrin.

:oops:

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 29 Oct 2008 1:52 
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Jean Froissart
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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J'ai eu le plaisir dernièrement de rencontrer une MCF de Lyon, spécialisée en histoire romaine.

Et j'ai eu la stupéfaction de l'entendre m'expliquer que, bien évidemment, les légions romaines n'avaient rien de romain, et que les armées étaient composées de tout, sauf de latins ou d'italiotes.
Ayant cru mal comprendre, ou supposant qu'elle évoquait les armées du IVème siècle, j'ai essayé, avec une certaine timidité je l'avoue, de revenir sur la question : j'ai été renvoyé brutalement dans mes buts; selon elle, la question ne se pose même pas, et les légions d'orient, par exemple, étaient exclusivement composées d'orientaux. D'ailleurs, ce sont ces "supplétifs" (si j'ose dire) qui auraient fait tout le boulot.

J'en reste encore un peu renversé.

Je n'ai rien compris, Le Bohec n'écrit que des imbécillités, ou alors, comme je le suppose, j'ai rencontré une enseignante d'une mauvaise foi blindée, convaincue que l'armée romaine doit être envisagée selon les schémas de l'armée coloniale française.

Sauf qu'elle, elle enseigne la question à des étudiants.

Comment est-il possible que des enseignants-chercheurs puissent ainsi asséner de telles choses ? Ou alors c'est vrai et les armées romaines n'avaient de romaines que le nom ? Mais alors comment se seraient-elles différenciées de leurs adversaires ?

Tout cela me dépasse un peu ...

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Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 29 Oct 2008 7:22 
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Philippe de Commines
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Inscription : 17 Mars 2004 23:16
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Je crois qu'il faut surtout bien prendre en compte le rôle des sources antiques.

Les sources antiques ne sont pas des ouvrages construits dans le respect des prescriptions de la recherche historique actuellement en vigueur.
Ce sont des oeuvres de chroniqueurs, de gens qui ont participé à l'exercice du pouvoir ou qui évoluaient dans le sillage de ceux qui exerçaient le pouvoir.

Enfin et surtout, ce sont, pardon de la lapalissade, des gens qui écrivaient pour un public. Je veux bien sûr dire pour un public bien déterminé. Et donc, ce qui les intéressait, c'était de rendre compte du rôle militaire des citoyens romains.

Cela fait donc fort longtemps que les historiens contemporains ont parfaitement compris que les historiens rendent essentiellement compte du rôle des soldats citoyens, accessoirement de celui de la cavalerie alliée, ...etc.

Outre la cavalerie qui dès l'époque républicaine a eu recours à des non citoyens et des non italiens (les cavaliers numides, gaulois et germains), il y avait les auxiliaires qui étaient notamment composés d'archers (crétois), de frondeurs (baléares).
Et surtout, ceux dont on ne parlera quasiment jamais, sauf quand il est question d'un camp romain pris par l'ennemi ou ayant manqué d'être pris par l'ennemi : ceux que j'appelerai les "valets d'armes" qui, dès le 2ème siècle avant notre ère, n'avaient aucune chance d'être des citoyens romains et très peu de chances d'être des italiens.


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 01 Nov 2008 10:19 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Cher la saussaye,

paul petit dans son histoire générale de l'Empire romain donne des chffres précis sur la composition des légions (d'où les tient il ? des inscriptions funéraires je crois) : majorité d'Italiens jusqu'en 68 - nette montée du recrutement local après de sorte qu'au 2è s les légions sont massivement de recrutement local.

Il avance une raison : après la guerre civile Vespasien aurait préféré recruter des provinciaux "bien élevés" (petits paysans libres par exemple) plutôt que des prolétaires italiens (prompts à la guerre civile).

Je n'ai jamais relu cette théorie ailleurs.

par ailleurs les recrutés locaux étaient ils des descendants de romains installés dans les provinces ? des provinciaux romanisés ? en voie de l'être ?

je ne ferai pas de commentaires sur l'enseignante que vous avez croisée - de peur d'être "modéré" par des modérateurs peu modérés ...


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 05 Nov 2008 1:14 
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Inscription : 02 Oct 2008 23:21
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Soit les légions romaines étaient composées de romains, soit les spécialistes qui ont rédigé les bouquins accumulés dans ma bibliothèque (assez fournie en ce qui concerne l'armée romaine) se sont tous plantés et elle seule détient la vérité. lol

Je suis formel en ce qui concerne les légions républicaines : à cette époque les Romains étaient bien trop attachés au prestige de la légion pour y intégrer des étrangers se battant côté à côte avec des citoyens.


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 05 Nov 2008 1:38 
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Il est parfois possible de déterminer l'origine des soldats grâce aux inscriptions funéraires. Voici un tableau établi à partir d'environ 2000 de ces inscriptions :

Image

Le tableau est reproduit par G. Webster dans The Roman Imperial Army, 1985, p. 108 d'après les travaux effectués par G. Forni en 1953 : Il reclutamento delle legioni da Augusto a Diocleziano (un ouvrage de référence).

Il faut toutefois garder à l'esprit que les "provinciaux" pouvaient très bien être des citoyens issus de colonies de droit romain.


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 05 Nov 2008 14:08 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Merci batiste

ma contribution ne valait évidemment que pour l'empire. Je te remercie de ton tableau (sans doute la source de paul petit).


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 09 Nov 2008 10:39 
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Salluste
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La Saussaye a écrit :
Ou alors c'est vrai et les armées romaines n'avaient de romaines que le nom ? Mais alors comment se seraient-elles différenciées de leurs adversaires ?

Bonjour,

Je n'ai pas d'information concernant la part exacte des "Romains" (encore faut-il s'entendre sur la définition donnée à ce mot) dans leurs propres armées mais ce n'est certainement pas le fait d'être romain ou non qui permet de se différencier militairement de ses adversaire.
Le manipule, la cohorte, la légion,... différencient les armées romaines de celles qui leur sont opposée. Il s'agit d'une opposition tactique et non basée sur le lieu de naissance.
Lorsque la légion est opposée à la légion, ce sont l'expérience, la motivation et l'entrainement de la troupe ainsi que les qualités manœuvrières des commandants qui font la différence.
Parfois aussi, un brin de chance, de hasard... peut-être.

Cordialement.


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 Sujet du message : Re: Les légions républicaines
Message Publié : 11 Nov 2008 11:42 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 21 Avr 2008 15:32
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Une légion,sauf cas sporadiques, est toujours composée par des citoyens romains.
les légions républicaines sont quasi totalement composée de romano-italiens.
Dans les légions impériales les italiens sont encore majoritaires au début du premier siècle.
A la fin du premier siècle le pourcentage de romains issus des provinces augmente et deviens
majoritaire au deuxième siècle.
Comme le cas des empreurs Trajan,Adrien et Marc-Aurèle nous enseigne, être un romain issu d'une province signifie
la plus part des fois(pas toujours!) être un romain déscendent d'italiens.Surtout dans une légion.
Il est possible qu'à la fin du deuxième siècle le nombre de provinciaux "naturalisés" est augmenté dans les légions.
Mais il ne faut pas oublier que les provinciaux avaient tout à fait leurs place dans les armées romaines dans les corps auxilières.
La question intéressante à se poser est pourquoi au fur et à mesure que l'empire évolu les autorités prefèrent recruter des légionaires
parmi les provinciaux plutôt qu'en Italie.


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