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Message Publié : 07 Mai 2008 17:01 
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Inscription : 13 Mars 2006 10:38
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J'entame la lecture d'Antonin le Pieux, de Bernard Rémy (Fayard, 2005), et je souhaiterais avoir des précisions sur cette réflexion de l'auteur (page 47), lorqu'il évoque l'attitude des provinciaux face à Rome:

" L'adhésion des provinciaux à la civilisation romaine, qui apportait quasiment à tous un mode de vie plus agréable, était spontanée. la cohésion du monde romain reposait sur ue adhésion volontaire des habitants à une patrie commune, qui admettait les patriotismes locaux. Affirmé par Aelius Aristide, ce consensus est pourtant refusé par certains (philosophes, prophètes, magiciens...) mais ils étaient très minoritaires".

Ce sont ces derniers qui m'intéressent, car je ne les ai jamais entendu mentionner auparavant, pour la période de l'apogée de l'empire; si l'on exclut les Chrétiens, bien sûr, ou les populations mal assimilées des confins, qui sont-ils, quelles sont leurs arguments et leurs motivations, quels modes d'action ont-ils pu adopter, que sont-ils devenus (répression ou indifférence de la part des autorités ?), ont-ils laissé des traces dans les textes et témoignages ?

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Message Publié : 02 Juin 2008 10:05 
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Plutarque
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Inscription : 20 Fév 2007 17:20
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Localisation : Lorraine
J'espère que ma contribution vous sera utile même si elle concerne la période précédant celle qui vous intéresse puisqu'il s'agit du règne des Flaviens dont les réformes ont toutefois préparé "l'apogée de l'empire".
J'ai récemment lu Catherine Salles "La Rome des Flaviens" collection Tempus et le chapitre IV "Vers une nouvelle conception du pouoir impérial" m'a rappelé votre post laissé sans réponse. Je vous en livre un rapide résumé. L'auteur parle de l'opposition constante des stoïciens à la conception personnelle du pouvoir impérial mais sans qu'ils ne proposent de programme cohérent de réforme des institutions. La question qui les préoccupe est de savoir si un philisophe peut conserver une activité sous le règne d'un "tyran". Sous Néron, le sénateur stoïcien Thraséa s'illustre par sa contestation spectaculaire aux décisions de ses pairs visant à flatter le prince. Son aggressivité militante lui coûte la vie en 66. Les convictions de ces philosophes ne s'expriment pas dans des traités (à l'exception de Sénèque) mais dans des ouvrages historiques ou poétiques à sous-entendus politiques (éloges de Caton d'Utique, des "héros de la liberté" Brutus et Cassius...). En 71, Vespasien expulse de Rome un grand nombre de philosophes. En 75, il condamne à mort le stoïcien Helvidius Priscus (qui critique au Sénat sa décision de nommer comme sucesseur son fils Titus) et fait déporter Musonius Rufus. La seconde moitié du règne de Domitien est également marquée par des condamnations à mort contre les chefs de file du mouvement stoïcien. Le stoïcisme est l'apanage des classes élevées mais la contestation philisophique du pouvoir existe aussi dans des milieux plus populaires avec les cyniques qui affectent un mode de vie affranchi de toutes les conventions sociales.

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Vi Veri Veniversum Vivus Vici


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Message Publié : 05 Juin 2008 19:40 
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Salluste
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Inscription : 11 Mai 2008 19:00
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Cher veiovis, je crois que vos observations sur la "dissidence" (l'expression est anachronique - mais peut-on parler d'"opposition") stoicienne sont intéressantes mais ne relèvent pas d'un refus de l'ordre romain par des provinciaux.

J'y verrais pour ma part plutôt l'expression philosophique - et donc un peu abstraite- des réserves que suscitait le régime impérial (surtout dans ses variantes extrêmes) dans certains milieux romains (en gros le sénat) : peut on parler de tendances républicaines larvées ? ou simplement d'une aspiration à la monarchie plus ou moins tempérée qui verra le jour sous les Antonins ?

Cette question est importante mais j'ai du mal à me faire une opinion et suis ouvert à toutes vos contributions.

Quant aux adversaires de l'ordre romain dan sles provinces, je en sais pas que dire mais je crois que paul veyne (de mémoire) a écrit (mais où?) que la domination romaine n'avait jamais été réellement admise par les élites grecques... il en veut pour preuve si je ne mme trompe qu'aucun grec n'est devenu empereur et que très peu de grecs apprenaient le latin (Plutarque lui-même faisait des fautes !).

Débats intéressants tous deux mais distincts : l'opposition philosophique dans la Ville - lse résistances dans les provinces !


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