Il ne faut pas juger le résultat d'après nos critères modernes de traitement des ruines. Aujourd'hui, reconstruire ce qui est ruiné ("faire du Viollet-le-Duc" comme j'ai entendu un conservateur du patrimoine le dire avec mépris), est considéré comme une hérésie, une trahison de la vérité, puisqu'on ne peut pas, par définition, remonter le cours de l'histoire.
Or les restaurateurs du XIXème siècle ne prétendaient pas faire oeuvre de vérité historique ; du moins étaient-ils conscients des difficultés de l'exercice : Viollet-le-Duc, a donné cette définition dans son Dictionnaire Raisonné de l'Architecture Française : "Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné". Vu comme ça, je pense que la restauration du Haut-Koenigsbourg a été très bien faite. Qu'aurait-il fallu faire d'autre ? L'opération a d'ailleurs été menée de façon scientifique (relevés archéologiques minutieux ; notamment le lapidaire, où on a rassemblé des dizaines de milliers de pierres de la ruine ; l'inventaire n'est pas encore achevé aujourd'hui) et le plan extérieur de l'ancienne structure a été respecté ; la principale difficulté était de savoir à quoi pouvaient ressembler les parties hautes (donjon, tours...). Faute de documents d'époque, Ebhardt a dû faire appel à son imagination.
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