D’une part en ce qui concerne les « barbares » et leur attitude, encore faut-il savoir de quels « barbares » on parle (c’est un terme très générique), mais aussi de quelle époque. Mes lectures sur ces messieurs sont un peu lointaines, mais je crois pouvoir affirmer qu’ils agissent différemment au cours des siècles, les raisons de leur arrivée évoluant aussi. Au IIIe siècle ils font du butin et rentrent chez eux, au Ve siècle ils viennent pour s’installer… Et quoi de commun entre les barbares qui franchissent le Rhin gelé dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 406/407 (et là on imagine les Suèves et les Vandales arrivant chez les Romains en criant « Bonne année ! », les Romains leur répondant « et une bonne santé ! »… fin de la parenthèse…), quoi de commun entre ces barbares donc, qui ont dû quitter leur foyer, qui sont plutôt mal organisés, qui arrivent avec femmes, enfants et bagages, qui sont fascinés par la richesse et la culture romaines, et l’armée d’Attila, machine de guerre implacable et efficace dont les chefs méprisent ouvertement les Romains. Il faudrait donc préciser la question… D’autre part, je ne vois pas trop quels sont les points communs entre les barbares s’installant dans l’Empire et les Espagnols débarquant en Amérique… Les premiers, même s’ils veillent à conserver leur identité et à s’affranchir du pouvoir impérial, sont visiblement fascinés par les Romains, leurs institutions, leur culture (l’art, la littérature), leur religion, … Les Espagnols quant à eux agissent comme s’ils devaient faire table rase du passé, imposant leur religion, leur culture, mettant en place une nouvelle organisation sociale.
_________________ « Avec tout ce que je sais, on pourrait faire un livre… Il est vrai qu'avec tout ce que je ne sais pas, on pourrait faire une bibliothèque. » Sacha Guitry
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