En plus des sources arabes (notamment Masudi et Tabari), gréco-latines et iraniennes, Christensen se base sur des écrits arméniens, syriaques et juifs.
Je ne sais pas si des sources turques existent car le peu que l'on connaisse des turcs de cette période provient essentiellement d'écrits byzantins, arabes et chinois.
Par contre, il est évident que Christensen délaisse les sources chinoises puisqu'il n'en cite aucune de manière directe (et très peu de manière indirecte à travers un ouvrage de Samuel Beal). Je trouve cela déconcertant d'autant plus que de nombreux textes chinois existaient à l'époque...

La question étant cependant : les sources chinoises traitant de l'empire sassanide existent t-elles en grand nombre? Il ne semble pas y avoir eu beaucoup de contacts, hormis l'épisode de la fuite du fils de Yazdgard III chez les chinois.

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Victi, vincimus.

De nombreux textes chinois parlent abondamment des turcs de l'époque, les puissants Tou-kiue. Donc à mon avis, étant donné les contacts entre ces derniers et l'empire sassanide, notamment l'attaque conjointe contre les hephtalites et le partage des terres de cet empire détruit (qui dominait 3,5 millions de km2), des éléments doivent sûrement apparaître.
D'autre part de fortes relations existaient entre chinois et sassanides, avec un commerce bien établi entre les deux empires et des échanges d'ambassades. D'ailleurs une fille de Yazdgard III était marié à l'empereur chinois, ce qui prouve leur position d'allié.

Il faut aussi ajouter à ces sources celles de l'archéologie, qui a fait de nombreux progrès dans cette région (cf. R.Ghirsman). Et les réalisations des Sassanides étaient remarquables (pas seulement les Iwans).

Le problème c'est que Ghirshman n'a jamais fouillé en Irak. Encore aujourd'hui (pour des raisons évidentes certes) l'Irak n'est pas fouillé (je veux bien entendu parler de fouilles archéologiques officielles), alors que les fouilles en Iran ont été reprises.
Je pense donc que les plus grandes découvertes proviendront des fouilles irakiennes notammment autour de l'ancienne capitale Ctesiphon. Mais comme l'Irak appartient aux américains aujourd'hui, toutes les découvertes provenant de futures fouilles qui seront transportables finiront inexorablement au Metropolitan Museum.

Je ne vois pas les fouilles en Irak reprendre d'ici quelques années ... Enfin, ce n'est pas le plus grave pour ceux qui y résident.

C'est bien dommage, car comme Noacyl l'a fait remarquer, c'est en Irak que l'on trouvera le plus de choses interessantes. Les rives du Tigre et de l'Euphrate pullulaient de cités et de forteresses, sans oublier bien entendu Ctesiphon.
Il n'empêche, Afghanistan, Iran et Irak, on ne peut pas imaginer pire pour faire de l'archéologie... Cette synthèse sur l'histoire des Sassanides n'est pas prête de voir le jour à mon avis...

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Victi, vincimus.

En sommes-nous toujours au même point, deux années plus tard ^^?

Il y a quand même un projet de réécriture du livre de Christensen au CNRS, coordonné par Philip Huyse. Ce projet fait l'objet d'un programme 2005-2008. Mais il est vrai que les personnes concernées reconnaissent que la rédaction de cet ouvrage est encore une peu "prématurée".
En attendant, P. Huyse a publié "La Perse antique" aux Belles Lettres mais qui ne concerne pas uniquement les sassanides.

On en est plus que jamais au même point. Ce projet de Philip Huyse j'en entend parler depuis plus de 3 ans et je n'ai pas eu davantage de nouvelles depuis. Le problème reste le même : a t-on assez de matériel pour publier une synthèse complète sur les Sassanides étant donné les difficultés de recherche sur le terrain? Et c'est pas près d'aller mieux.
J'ai cependant entendu parler de Sasanian Persia: The Rise And Fall of an Empire par Touraj Daryaee, webmaster du site sasanika.com, prévu pour début 2007. Je vais me renseigner un peu là dessus.

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Victi, vincimus.