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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 10 Mai 2009 16:38 
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Caesar Scipio a écrit :
Et pourtant, si vous lisez la guerre des Gaules, le seul moment où César parle de levées, c'est précisément dans le livre 7, soit en 52. Et il indique expressément qu'il a levé des troupes dans toute sa province.
Je comprends que vous émettiez l'hypothèse (je me suis aussi posé la question) qu'il ne s'agit que de la Cisalpine : c'est plutôt cohérent avec le fait que César essaie alors de s'occuper de la crise qui a lieu à Rome depuis l'assassinat de Clodius. Mais vous me donnerez acte qu'à tout le moins, l'indication de "toute" la province, par un César chez lequel jamais un mot n'est inutilement employé, indique bien, avec la provocation délibérée de celui qui assume, qu'il a aussi recruté au nord du Po.
D'après sa propre version des faits, César ne cherche pas à s'occuper de la crise qui a lieu à Rome mais il profite d'un sénatus-consulte lié à cette dernière pour procéder à une levée. Je développe dans mon mémoire plusieurs arguments pour faire correspondre cette levée de 52 à la formation de la VIe légion, qui se trouve dans des quartiers d'hiver en Gaule au début de l'année 51, tandis qu'aucune unité de ce numéro n'était présente dans l'armée de César avant 52. Vous avez raison : César affirme avoir levé des troupes "dans toute sa province". Je vous remercie d'avoir attiré mon attention sur ce passage auquel je ne m'étais pas spécialement intéressé jusque là, car il me donne visiblement tort pour ce qui est de l'enrôlement de Transpadans, mais il me confirme dans la conviction que César a toujours cherché à agir dans le cadre de la loi. En effet, d'après la façon dont il présente les choses, César paraît avoir profité d'une ambiguïté du sénatus-consulte pour faire également appel à des Transpadans, car le décret du Sénat le lui permettait en ordonnant d'enrôler en masse "toute la jeunesse d'Italie". Si César a pu se permettre à cet instant précis de lever des troupes "dans toute sa province" (donc aussi au nord du Pô), c'est parce qu'il estimait que la Cisalpine toute entière faisait partie de l'Italie. Cela ne permet pas d'affirmer qu'il a systématiquement outrepassé ses droits en intégrant des Transpadans dans ses légions tout au long de la guerre des Gaules : s'il s'est autorisé à le faire à cet instant précis, c'est uniquement parce qu'une maladresse du Sénat le lui a permis. Cela sous-entend que César ne l'aurait probablement pas fait sans ce sénatus-consulte, dont il cite probablement le texte exact pour justifier l'enrôlement de soldats "dans toute sa province". Ce souci d'agir dans le cadre des lois, quitte à profiter d'une mauvaise formulation, me paraît fondamental chez César.


La question de la légion de Transalpins évoquée par Suétone est encore différente. Les historiens l'associent généralement aux vingt-deux cohortes de Transalpins recrutées par César au début de l'année 52 afin de défendre la Provincia des incursions menées par les alliés de Vercingétorix. C'est à mon sens une erreur car ces vingt-deux cohortes, regroupées sous le commandement de L. César, ont simplement servi à défendre la Transalpine et ne paraissent avoir joué aucun rôle dans la guerre des Gaules, leur nombre interdisant en outre de pouvoir les assimiler à une légion. En revanche, si on lit le détail des préparatifs de défense de la Transalpine, on peut remarquer que César s'est fait accompagner en territoire arverne des recrues de l'année (sans doute la VIe légion) et d'une partie des troupes levées en Transalpine, distincte des vingt-deux cohortes qui attirent souvent l'attention des historiens (Caes., BG, VII, 7). Ces soldats transalpins n'ont pas pris part aux premières campagnes de 52, ayant été laissés en territoire arverne sous les ordres de Décimus Brutus afin de faire diversion pour que César puisse rejoindre ses légions (Caes., BG, VII, 8). Ils ont probablement rejoint T. Labienus à Agedincum en même temps que les recrues de Cisalpine (Caes., BG, VII, 57), d'où l'idée qu'ils étaient présent à Alésia. D'autre part, plusieurs indices permettent de penser que des auxiliaires transalpins étaient présents à différentes étapes de la guerre civile, notamment lors de la campagne espagnole de 49 (Caes., BC, I, 39) et à Pharsale en 48 (App., BC, II, 70). Il est donc possible que des mercenaires transalpins aient effectivement accompagné César dans ses campagnes, ce qui leur aurait valu l'octroi de la citoyenneté une fois la paix rétablie. Selon moi, Suétone pourrait avoir commis une approximation en employant le mot "légion" pour désigner un corps de troupes qui n'en était pas véritablement une. Si vous voulez mon avis, la "Ve Alaudae de César" est une pure invention de l'historiographie moderne : les origines de la légion impériale appelée Ve Alaudae sont à chercher dans les événements postérieurs aux ides de mars, période à laquelle on a d'ailleurs commencé à associer des surnoms aux légions. Si vous le souhaitez, je pourrai vous communiquer une version numérique de mon mémoire fin juin, afin que vous puissiez vous faire votre opinion sur la question.


Pour en revenir aux 22 cohortes de 52 et à celles de 49, il peut être remarqué que les premières, composées de Transalpins, ne sont jamais prises en compte dans le nombre des légions de César lors de la période 52-49 et qu'il n'en est jamais question lors de la répartition des troupes dans leurs quartiers d'hiver. Ce n'est pas le cas des cohortes levées en Cisalpine en 49, qui sont comptées dans le nombre des légions : il y a de bonnes raisons de penser qu'elles font partie des quatre légions stationnées à Plaisance à partir d'octobre 50 et qu'elles sont comprises dans les onze unités que les sources attribuent à César au début du conflit.


Caesar Scipio a écrit :
Sur Novum Comum, certes c'était une colonie romaine mais ce n'était pas exclusivement une colonie romaine. Autrement dit, dans la même ville il devait y avoir des romains et des latins et on imagine aisément comment un proconsul bienveillant a pu généreusement laisser entrer les seconds dans le groupe des premiers. En outre, il n'est pas sûr que le citoyen de Novum Comum fouetté par Marcellus ait occupé la charge équivalent au consulat qui seule conférait le droit romain aux latins.
D'après Strabon, les 5500 colons établis dans cette ville par César lors de son consulat (dont 500 Grecs) ont tous reçu la citoyenneté romaine. Le notable maltraité par Marcellus faisait probablement partie des colons installés par César.

Je ne peux revenir en détail sur vos autres affirmations, mais je pense que le comportement légaliste de César transparaît plutôt bien dans les événements du début de l'année 52, si votre interprétation de ce passage est bonne. Pour ma part, elle me paraît pertinente. Pour ce qui est de la levée de non-citoyens comme légionnaires, je demande à voir... Faites vous allusions aux théories fumeuses émises par les historiens au sujet des "légions vernaculaires" ?


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 10 Mai 2009 18:30 
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Philippe de Commines
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C'est avec grand intérêt que je lirai votre mémoire.

Votre analyse est intéressante mais, et c'est à la fois sa force et sa faiblesse, très novatrice.

Comme je vous l'indiquais précédemment, je commence à être tenté d'infléchir mon propos sur les 22 cohortes.

Certes, si on prend le terme provincia sans plus de précision, il désigne clairement l'ensemble des territoires placés sous l'autorité proconsulaire de César (sa provincia = Gaule cisalpine + Illyricum + Gaule transalpine). Cependant, si on lit les 2 phrases du BG 7,1,1, César semble clairement ne faire là référence qu'à la Gaule cisalpine, puisqu'il nous dit qu'il va y tenir les assemblées et qu'il me semble bien improbable qu'il considère la Gaule transalpine comme l'Italie.

Le problème est que Suétone est en général très très bien documenté, quoique souvent de mauvaise foi.

Plus que légaliste, je qualifierais plutôt César d'outrageusement procédurier. César était un véritable maître du détournement de procédure, tout comme son ennemi Caton d'Utique d'ailleurs. Car en effet le senatus consulte de 52 ne s'adressait qu'à Pompée et non pas à César.
Surtout que l'Italie n'était confondue avec la Gaule par personne, y compris la Gaule cisalpine, même si cette dernière était très fortement romanisée. A retenir d'ailleurs que le compromis triumviral de 42 mettant fin au statut de province de la cisalpine était probablement moins une reconnaissance solennelle de l'italianité de la cisalpine qu'une volonté d'exclure la cisalpine du nombre des provinces. La cisalpine était en effet beaucoup trop riche en soldats mobilisables pour qu'on puisse la confier à un proconsul.


Je ne faisais pas référence à la théorie des légions vernaculaires mais aux recrutements entre autres de Sertorius en Espagne, de Sylla en Grèce, ainsi qu'à l'interprétation des sources antiques par les historiens et aux hypothèses les plus fréquemment émises par eux. Ils n'en font même plus des hypothèses mais des évidences : je comprends donc que vous doutiez ayant moi-même émis des doutes sur des conclusions aberrantes émises par la plupart des historiens sur par exemple l'analyse de l'assassinat de César.

Enfin une dernière remarque pour vous dire qu'il me semble que si les surnoms des légions étaient encore peu répandus à l'époque de César, en revanche la 10ème légion aurait été surnommée "équestre" dès 58 lors du conflit avec Arioviste.


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 10 Mai 2009 21:08 
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Caesar Scipio a écrit :
Certes, si on prend le terme provincia sans plus de précision, il désigne clairement l'ensemble des territoires placés sous l'autorité proconsulaire de César (sa provincia = Gaule cisalpine + Illyricum + Gaule transalpine). Cependant, si on lit les 2 phrases du BG 7,1,1, César semble clairement ne faire là référence qu'à la Gaule cisalpine, puisqu'il nous dit qu'il va y tenir les assemblées et qu'il me semble bien improbable qu'il considère la Gaule transalpine comme l'Italie.
Deux levées sont à distinguer : à la première effectuée en Cisalpine (BG, VII, 1), il faut ajouter une seconde réalisée en Transalpine pour assurer sa défense (BG, VII, 6-7). César cherche en effet à prévenir une invasion de la Province du côté de Narbonne. Bien qu'il ne l'affirme pas explicitement, il lève des cohortes de Transalpins, dont 22 sont réparties "chez ceux des Rutènes qui dépendent de la Province, chez les Volques Arécomiques, chez les Tolosates et autour de Narbonne". D'autres sont rassemblés à proximité du territoire des Arvernes et ce sont ces Transalpins qui vont participer à la guerre des Gaules : "En même temps, il donne ordre à une partie des troupes de la Province et au renfort qu'il avait amené de l'Italie, de se réunir chez les Helviens, qui sont limitrophes des Arvernes". Dans cette dernière phrase, César distingue bien, parmi ceux qui vont l'accompagner chez les Arvernes, d'une part les Transalpins qui viennent d'être recrutés et d'autre part ceux qui ont été levés un peu plus tôt en Cisalpine. Les vingt-deux cohortes de Transalpins réparties aux quatre coins de la province sont quant à elles évoquées plus loin en BG, VII, 65.

Caesar Scipio a écrit :
Je ne faisais pas référence à la théorie des légions vernaculaires mais aux recrutements entre autres de Sertorius en Espagne, de Sylla en Grèce, ainsi qu'à l'interprétation des sources antiques par les historiens et aux hypothèses les plus fréquemment émises par eux. Ils n'en font même plus des hypothèses mais des évidences : je comprends donc que vous doutiez ayant moi-même émis des doutes sur des conclusions aberrantes émises par la plupart des historiens sur par exemple l'analyse de l'assassinat de César.
Je ne connais pas très bien ces épisodes, mais il me semble avoir lu chez Patrick Le Roux (L'armée romaine et l'organisation des provinces ibériques) que Sertorius était le premier à avoir levé des troupes parmi les colons établis en Espagne. Sylla n'a-t-il pu faire la même chose en Grèce ?

Caesar Scipio a écrit :
Enfin une dernière remarque pour vous dire qu'il me semble que si les surnoms des légions étaient encore peu répandus à l'époque de César, en revanche la 10ème légion aurait été surnommée "équestre" dès 58 lors du conflit avec Arioviste.
Le surnom Equestris renvoie très certainement à un épisode de 58, mais à partir de quand est-il attesté ? Il n'est pas impossible que la légion l'ait reçu plus tard ! Les seuls surnoms attestés de façon fiable du vivant de César sont à ma connaissance Gemella pour une légion formée à partir des vétérans de deux unités, Vernacula pour une légion formée en Espagne et Martia pour une unité mystérieuse. Il n'est pas certain que ces trois légions aient porté un numéro ; c'est même douteux pour les deux dernières.


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 10 Mai 2009 21:45 
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Philippe de Commines
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Il faut que je relise mon livre VII. :wink:

Pour ce qui est de la légion de Mars, j'ai plutôt gardé en mémoire qu'il s'agissait d'une légion de vétérans (voire d'evocati ?) formée par Octavien, destinée à renforcer l'armée des triumvirs lors de la campagne de 42 contre les tyrannicides, et perdue corps et biens dans un naufrage lors de la traversée de l'Adriatique.

Pour Sylla lors de ses guerres contre Mithridate, les sources manquent. C'est une déduction d'historien compte tenu des pertes subies par Sylla, des garnisons laissées et des effectifs avec lesquels il a débarqué en Italie fin 83. Ajoutez-y les craintes de Cicéron de voir Pompée débarquer avec une armée de barbares orientaux pour conquérir plus que libérer l'Italie, et tout cela fait un faisceau d'indices non négligeables, sans néanmoins faire de preuve. Et en tout état de cause, Sylla ne se serait pas vanté d'avoir eu recours à des soldats étrangers pour restaurer la république aristocratique contre ses autorités plutôt populaires (cf. les 2 consuls consensuels élus pour 83 : Scipion et Norbanus).


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 10 Mai 2009 22:08 
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Caesar Scipio a écrit :
Il faut que je relise mon livre VII. :wink:
Et moi il faudrait que je m'intéresse un peu plus à ce qui s'est passé avant 59 ! lol

Caesar Scipio a écrit :
Pour ce qui est de la légion de Mars, j'ai plutôt gardé en mémoire qu'il s'agissait d'une légion de vétérans (voire d'evocati ?) formée par Octavien, destinée à renforcer l'armée des triumvirs lors de la campagne de 42 contre les tyrannicides, et perdue corps et biens dans un naufrage lors de la traversée de l'Adriatique.
En fait la légion de Mars apparaît dans les sources en 44 : il s'agit de l'une des légions présentes en Macédoine au moment de la mort de César, parce que celui-ci la destinait à sa campagne contre les Parthes. Cette légion fait partie de celles qui ont été rapatriées en Italie par Antoine, mais elle a déserté ses rangs pour rejoindre Octavien. Elle est restée fidèle à ce dernier lors de la guerre de Modène et elle devait effectivement l'accompagner à Philippes, mais tous ses soldats ont péri lors de la traversée de l'Adriatique. D'après une anecdote de Valère Maxime, cette légion aurait participé à la campagne d'Afrique de César. Les historiens ont donc essayé de déterminer son numéro à partir de ce que nous savons des légion de la guerre d'Afrique, mais sans succès. Du coup, l'authenticité de l'anecdote racontée par Valère Maxime est très discutée... Pour ma part je pense qu'elle n'avait pas de numéro, car elle est évoquée par des sources très différentes (lettres et discours de Cicéron, Appien, Valère Maxime) et aucune ne l'appelle autrement que par l'expression "légion de Mars". Mon hypothèse personnelle, c'est que cette légion pourrait avoir été formée à partir des vétérans de César volontaires pour poursuivre leur service après la démobilisation de leurs légions, de façon à conserver des soldats d'expérience sous les drapeaux pour la guerre contre les Parthes. Je n'ai trouvé cette idée nulle part, mais je constate qu'elle apparaît juste après la démobilisation des légions V à XIV et qu'elle fait des prouesses considérables en 43, puisqu'elle est capable à elle seule de tenir tête à deux des meilleures légions d'Antoine. Le fait qu'elle ne porte aucun numéro serait assez bien expliqué par la provenance de ses soldats, si ces derniers étaient effectivement issus de divers corps...


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 02 Juin 2009 21:07 
Moi, je pense que Pompée n'a pas eu la chance de César ! C'est tout !
Et, je les crois tous les deux de très grands généraux !
Sauf que César a conquis la Gaule quand même !


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 03 Juin 2009 16:20 
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homoioi a écrit :
Moi, je pense que Pompée n'a pas eu la chance de César ! C'est tout !
Et, je les crois tous les deux de très grands généraux !
Sauf que César a conquis la Gaule quand même !


Dans la guerre, il faut toujours compter avec le facteur Chance/Malchance, encore actuellement :wink:

Le Grand Pompée était sans la moindre doute, un général bien moin expérimenté et physiquement courageux que César ! Il faut dire que Pompée était le plus agé....
C'était un opportuniste, l'expression de "Bernard Tapie de l'époque" est parfaitement adaptée à son cas, et drôle en plus. Si on regarde la situation d'un peu plus haut, on constate que le Triumvirat César-Pompée-Crassus, Pompée était réellement le plus "vieux républicain" des trois. C'est lui qui est resté le plus longtemps à Rome, tandis que César conquérait les Gaulles et que Crassus se faisait déssouder dans le désert parthe, le bon vieux Pompée passait le plus clair de son temps à Rome, ou il chouchoutait les Sénateurs, qui en retour, lui décernait ses titres ronflants. Une fois Crassus éliminé, Pompée finit, comme il se devait, se brouiller mortellement avec César. La, on constate les tactiques des deux personnages, Pompée luttait contre son collègue en utilisant la voie légale, ayant le Sénat dans sa poche et son sbire Milon qui avait sa faction de Populares. Ce système aurait sans doute fonctionné 150 ans plus tôt, mais il n'a pas pris la mesure du stade terminal de la République.....César, lui, était un excellent chef militaire, et d'une intelligence rare. Il a su assurer ses arrières, à l'aide de grands sac de sesterces; il était aussi plus audacieux que Pompée, il a osé entré sur le sol métropolitain avec une partie de ses soldats, acte illégal certe, mais qui à surpris les Sénateurs qui planaient dans d'autres sphères et Pompée le légaliste. Quand César à franchi le Rubicon, le Sénat ne voyait que Pompée pour sauver la République, l'ennui, c'est que Pompée avait un très bon service publicitaire, mais c'était tout ! Passons sur les évenements qui sont déja narrés dans ce fil pour arriver en Macédoine ou César, en excellent stratège, à vaincu les Légions de Pompée, plus nombreuses, composées principalement de jeunes fils de patriciens inexpérimentés. César ayant compris le plan de son adversaire, trop classique, et a disposés ses forces sur 4 lignes au lieu des 3 habituelles. Les soldats de Pompée ont attaqué les ailes de cavaleries de César, qui logiquement, ont reculés, et sont tombés sur la 4ème ligne, ou pris dans une nasse entre les 3ème, 4ème lignes et la cavaleries des auxilliaires se sont fait massacrées. On connait la suite...... Ah oui, une très grosse partie du Sénat avait suivi Pompée, craignant pour leurs têtes ! :mrgreen: En quittant Rome, ils n'étaient plus rien !

Et comme Bastien le dit fort bien, les troupes levées en Cisalpine n'ont pas formées de Légio, mais des cohortes Auxiliares :wink:


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 04 Juin 2009 3:12 
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Jean Mabillon
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Lucien a écrit :
Pompée luttait contre son collègue en utilisant la voie légale, ayant le Sénat dans sa poche et son sbire Milon qui avait sa faction de Populares. Ce système aurait sans doute fonctionné 150 ans plus tôt, mais il n'a pas pris la mesure du stade terminal de la République....
Alors qu'il avait été l'un des artisans de la déliquescence de la République. Vous ouvrez une réflexion tout à fait intéressante, Lucien.
Le jeune loup ambitieux s'est mué en vieux "sage" légaliste, lui-même dépassé par un autre "jeune" loup qui reflétait l'image de ce qu'il avait été dans sa jeunesse.


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 04 Juin 2009 10:10 
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Enki-Ea a écrit :
Lucien a écrit :
Pompée luttait contre son collègue en utilisant la voie légale, ayant le Sénat dans sa poche et son sbire Milon qui avait sa faction de Populares. Ce système aurait sans doute fonctionné 150 ans plus tôt, mais il n'a pas pris la mesure du stade terminal de la République....
Alors qu'il avait été l'un des artisans de la déliquescence de la République. Vous ouvrez une réflexion tout à fait intéressante, Lucien.
Le jeune loup ambitieux s'est mué en vieux "sage" légaliste, lui-même dépassé par un autre "jeune" loup qui reflétait l'image de ce qu'il avait été dans sa jeunesse.


C'est le fil de mon raisonnement, en effet. Pompéevieillissait et l'âge rend moins téméraire dit on.......
Une question restecependant : qu'aurait fait Pompée s'il avait gagné ? Il est né en 106 avant JC, un âge déja avancé pour réformer et surtout profiter d'une réorganisation du système.

Quand à la décomposition de la
république, on peut la dater du Consul Marius, et de sa réforme de l'armée. Auguste l'avait bien compris et à fait ce qu'il pouvait pour recrée une armée de citoyens, mais il n'a jamais pu aller bien loin dans ce sens.


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 04 Juin 2009 19:12 
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Jean Mabillon
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Inscription : 26 Juin 2008 8:11
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Lucien a écrit :
Quand à la décomposition de la république, on peut la dater du Consul Marius, et de sa réforme de l'armée.
Oui, bien sûr. On peut même commencer à la dater de Magnesie du Sipyle en 188, quand les richesses affluant à Rome vont peu à peu faire tourner les têtes...
La déliquescence de la République est un ouvrage qui s'inscrit sur la longue durée. Je disais juste que Pompée y avait participé allègrement en son temps.

Cordialement


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 26 Oct 2009 15:30 
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Slt Baptiste est-ce-ke tu pourrais me dire ce ke tu c sur la loi ge Gabinius en 67 contre les pirates et quelles en ont été les conséquencens?
Merci d'avance.


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 26 Oct 2009 16:11 
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Bonjour "De Gaulle", soyez le bienvenu dans cet espace de discussion.
Je vous rappelle juste qu'un minimum d'effort en orthographe est à fournir pour obtenir des échanges agréables à lire.
Merci d'avance ! :wink:

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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 Sujet du message : Re: Le départ de Pompée.
Message Publié : 26 Oct 2009 18:33 
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De Gaulle a écrit :
Salut Batiste est-ce-que tu pourrais me dire ce que tu sais sur la loi de Gabinius en 67 contre les pirates et quelles en ont été les conséquences ?
Merci d'avance.

Pour mettre un terme au problème de la piraterie, la lex Gabinia a octroyé des pouvoirs extraordinaires à Pompée. En effet, celui-ci a reçu pour une durée de trois ans le commandement suprême sur toutes les mers et toutes les côtes jusqu'à 50 milles (soit 70 km) à l'intérieur des terres, du détroit de Gibraltar jusqu'au Bosphore. De plus, il s'est vu confier grâce à cette loi les instruments nécessaires pour mener à bien sa mission : une armée de 20 légions, une flotte de 500 navires et la possibilité de nommer 20 légats pour le seconder. Il s'agit d'un commandement tout à fait exceptionnel, sans précédent, car jamais un seul homme n'avait concentré autant de pouvoirs auparavant. L'imperium accordé à Pompée en vertu de la lex Gabinia fait que ce général était habilité à intervenir dans toutes les provinces côtières, lui conférant une autorité supérieure à celle des différents gouverneurs. Ces mesures lui ont permis de détruire la piraterie méditerranéenne en trois mois, les opérations ayant duré de mars à mai 67.

Cette loi a deux principales conséquences. La première et la plus évidente, c'est qu'elle permet de rendre la navigation plus sûre en Méditerranée. La seconde, c'est qu'elle inaugure une nouvelle pratique caractéristique de la fin de la République, à savoir la concentration d'énormes pouvoirs aux mains d'un seul homme, signe que les institutions républicaines se portent plutôt mal. De fait, d'autres pouvoirs extraordinaires ont été confiés à Pompée en 66 par la lex Manilia, illimités cette fois-ci (alors qu'ils étaient limités à trois ans par la loi de Gabinius), ce qui lui a permis de diriger les opérations contre Mithridate. Grâce à l'imperium via ces deux lois, qui lui ont permis de remporter des victoires considérables, Pompée s'est attiré un énorme prestige. S'il avait été moins soucieux de respecter la légalité, ce dernier, à son retour à Rome, aurait pu tenter de prendre le pouvoir et de mettre en place une monarchie. Finalement, afin d'éviter une nouvelle guerre civile, il a préféré former le premier triumvirat avec César et Crassus.

J'espère avoir répondu à ta question. Si tu en as d'autres, n'hésite pas à les poser. :wink:


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