Vellavius a écrit :
Il ne faut pas oublier la pression barbare et les efforts consentis depuis plus de deux décennies par les Romains dans cette région
Complètement et l'humiliation reçue par Domitien devait être vengée ; chose faite après la première campagne où le traité fait du royaume de Décébale un véritable protectorat romain. Mais la non application des clauses du traité et l'entente possible avec les Parthes provoque la seconde intervention de Trajan. Mais l'annexion en elle-même n'est possible que parce qu'il y existait une forme d'urabnisme sur lequel pouvait se greffer l'administration romaine et parce que les mines valaient la peine d'investir dans la conquête (c'est d'ailleurs avec le butin que Trajan fait élever son immense complexe forum et ses thermes). Dans d'autres cas de figures les Romains se "contentent" d'entrer sur le territoire ennemi, de le mettre à sac, de massacrer tant qu'ils peuvent et de rentrer à la maison.
calade a écrit :
c'est prolonger l'oeuvre d'Auguste (qui dit imprudemment avoir conquis la Germanie dans les Res Gestae)
Mais jusqu'en 9 il l'a effectivement en grande partie soumise. On a négligé cette soumission mais l'archéologie commence à la révéler. Avant qu'Arminius ne fasse sédition et coordonne la guerre contre Rome les Germains ont dans la majorité des cas "accepté" la domination romaine, ce qui n'exclu pas un certain sentiment d'amertume évident, comme l'ont également éprouvé les Pannoniens.
calade a écrit :
Ce qui est certain c'est que le limes qui se met en place sous les Antonins n'empêche nullement les échanges
Le limes est un vaste terme et une réalité complexe qui a divisé la communauté scientifique. Récemment j'ai lu la définition donnée par Mommsen et je dois dire qu'elle est juste ; c'est avant tout un espace routier donc large et ouvert servant à délimiter l'espace donc bien entendu ce n'est pas un mur de trente pieds de haut, le contre exemple du mur d'Hadrien étant l'exception. Whittaker a parfaitement détaillé ce qu'il appelle "le monde de la frontière", ni totalement romain, ni totalement barbare...
calade a écrit :
es Germains sont mythifiés comme des "bons sauvages" chez Tacite, à savoir ceux qui ont réussi à préserver les vraies valeurs de la guerre et de la solidarité du groupe là où les Romains sont devenus plus individualistes et repus.
Il ne faut pas être aussi catégorique ; Tacite accentue en effet ce caractère, mais il décrit également des germains comme des brutes inconstantes et avinées dont l'exaltation des passions les rend plus proche du monde animal que des Romains.