Oui, comme vous je crois bien que Constantin n'avait pas conscience du poids de ses choix, il aurait fallu être un sacré visionnaire pour cela... Je pense qu'il y à une part de stratégie politique bien pragmatique, et une part d'instinct dans les choix de Constantin : il sent que le monde évolue et il sent que le christianisme et une nouvelle représentation de l'empereur, peut aider le pouvoir impérial à s'adapter...Quelque chose comme ca. Au delà de cela il a de la sympathie pour le christianisme sans doute, mais ce n'est certainement pas un converti mystique...D'ailleurs il adhère au christianisme à la manière d'un païen...Par exemple, il à se coté de païen à l'ancienne, de croire en la fameuse "fortuna", qui ressort de temps en temps... C'est amusant d'ailleurs car finalement, julien adhère au paganisme comme un monothéiste. Julien, comme Constantin avec le christianisme, a de la sympathie pour le paganisme à l'ancienne, ses rituels, ses anciens dieux, ses mythes, mais comme Constantin, aussi, je ne le crois pas si sincère dans son zèle à faire des sacrifices très sanglants, par exemple. Il croit à la manière d'un philosophe, si vous voulez. Rien d'étonnant à cela, c'est un peu le discours des deniers défendeurs du paganisme. Je ne remet pas en question sa curiosité, sa quête même spirituelle, par contre. Mais sa lutte contre le christianisme, et meme une certaine forme de religion en général, je la pense vraiment motivée par des buts politiques très rationnels.
Probablement que la plus grande différence entre les deux est que Constantin est un grand pragmatique, alors que Julien est plus Philosophe, idéaliste. Constantin arrive à sentir l'air du temps, et essaie d'y coller, alors que Julien tente de lutter contre quelque chose d'inarretable. Je ne pense pas au christianisme, en disant cela ,je en sais pas si il était si irrésistible que cela, mais plus à la transformation de la mentalité religieuse.
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Chose certaine en effet, mais au moins les croyant ne sont pas des idolâtres, ils sont des hérétiques...
D'une manière générale, je crois qu'on donne beaucoup trop de crédit, en positif ou en négatif d'ailleurs, au christianisme pendant l'antiquité. J'ai du mal à adhérer a une vision telle que, avant le christianisme on est tous polythéiste, idolâtre, on fait des sacrifices, on respecte les dieux de l'autre, on ne met pas dans la religion son identité, on va aux jeux du cirques et on exploite les esclaves dans les latifundia, après, tout change. Je n'y crois pas. Pour moi la mentalité religieuse devient petit à petit plus exclusiviste, presque monothéiste, plus intolérante, plus universelle, etc. Le christianisme débarque là dessus et à toutes les armes pour prospérer sur un tel terreau. Mais il n'est pas responsable de ces transformations. Son heure de gloire, si j'ose ainsi m'exprimer, au niveau influence sur l'histoire et sur les peuples, les mentalités, viendra plus tard. Son véritable génie pour l'instant, c'est sa force conquérante, sa capacité d'adaptation à toutes les cultures, toutes les castes sociales. Il y à le christianisme africain, oriental, occidental, des pauvres, des riches, des aristocrates...C'est un avantage décisif. Mais il se contente pour l'instant de conquérir, en s'adaptant justement. Pas de modeler le monde à sa vision. L'intolérance religieuse, ca existait en dehors du christianisme, et il en à même fait les frais un temps.