J’aurais tendance à penser aux facteurs suivants, quant à comprendre le succès de la secte du Christ dans l’empire :
- Des pratiques moins contraignantes que le judaïsme, qui peuvent donc entrainer des fidèles juifs ou même des païens plus réticents dans leur sillage (plus de circoncision ou d’interdits alimentaires) ;
- une organisation efficace mise en place très rapidement (les chrétiens ont déjà des églises et des évêques locaux dès le IIe siècle) ;
- une volonté universaliste d’accueillir toutes les classes sociales (... ou presque, parce que je ne crois guère à une volonté chrétienne primitive de libérer les serfs : la lecture de saint Paul au contraire incite chacun à rester à sa place. Ce qui ne veut pas dire pour autant que la religion n’accueille pas tout le monde, mais juste que l’ordre de la société ne doit pas en être bousculé pour autant.) ;
- un esprit de solidarité assez marqué (qui plait donc forcément à la masse des plus pauvres) ;
- la relative tolérance religieuse des Romains dans un premier temps (qui a fondu comme neige au soleil par après, vu le manque d’implication des chrétiens dans la vie publique telle que souhaitée à Rome).
Pédro a écrit :
Hé bien tant pis... j'en ai juste un peu ras le bol de rappeler de manière incessante que l'Empire romain ne vit pas une longue décadence comme la tradition historiographique le proclame. Alors quand je tombe sur des message qui érige cela en vérité de manière péremptoire je suis tenté de me laisser aller à une certain agacement.
Je pars comme vous du principe qu’une civilisation nait mais ne meurt jamais (sauf si elle détruite et rasée jusqu’aux fondations par une autre, ce qui est rare) ; un déclin, s’il existe, ne peut porter que sur certaines considérations matérielles, voire matérialistes (et encore, il faudrait définir lesquelles), puisque toute société est en devenir et en changement perpétuel. Je pense comme vous que la date de 476 PCN ne faut pas une abominable rupture pour tout l’Occident, et que l’empire romain a d’une certaine façon perduré à travers les royaumes barbares et l’Église. Une transformation plus qu’un déclin.