Bonjour à tous,

Bien que le sujet ait déjà été abordé, il me semble que les indications bibliographiques manquent (je m'excuse si ce n'est pas le cas). Je souhaiterais donc quelques ouvrages sur la chute de l'empire romain qui constitueraient une bonne synthèse (les manuels généraux sur l'empire sont beaucoup trop brefs). Je vous remercie par avance de vos réponses.

Je pense que la meilleur synthèse disponible reste le tome de la Cambridge Ancient History assez récent et complet avec de véritables spécialistes de la question.

http://histories.cambridge.org/book?id= ... 0521325912

En français je n'ai pas en tête d'ouvrage récent (ceux qui me viennent sont beaucoup trop datés) mais vous pouvez sans problèmes consulter le catalogue de l'exposition de Venise Rome et les barbares qui est un recueil d'articles de spécialistes en français.

http://www.palazzograssi.it/fr/expositi ... logue.html

Cet ouvrage présente l'avantage de placer les évènements dans une continuité depuis le IIe siècle romain jusqu'au VIIIe siècle. La Cambridge fait de même mais en plusieurs tome, néanmoins elle est beaucoup plus complète et fait un véritable point global en profondeur sur ce thème "brûlant".

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

J'ai bien aimé "la fin de l'empire romain d'occident", de Georges André Morin, aux éditions du Rocher (2007), d'une lecture très agréable.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran

Il faut que je le lise... Je ne sais pas ce qu'il vaut mais de ce que j'ai vu c'est sans doute de bonne facture.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Les deux références citées par Pedro sont récentes et incontestables sur le plan scientifique ; j'ajouterai que le catalogue sur l'exposition "Rome et les Barbares" est une véritable splendeur pour qui aime l'Antiquité tardive, ou simplement s'y intéresse.

Je mentionnerai aussi :
- la synthèse lumineuse écrite par Yves Modéran sur la période 235-395 et parue chez Ellipses ;
- ainsi que l'Histoire du Bas-Empire d'Ernst Stein. Cet ouvrage ne se trouve qu'en bibliothèque, et pour cause... il est paru pour la première fois en 1928. Il est donc historiographiquement daté (par exemple sur la manière de voir les barbares), mais peut rendre encore bien des services. En effet il est difficile aujourd'hui de trouver une synthèse en français reprenant tous les événements qui secouent l'Empire dans sa période "tardive". Cet ouvrage peur remplir cette lacune : il a toutes les caractéristiques des travaux rédigés par les universitaires allemands disciples de Mommsen. Erudition prodigieuse dans la connaissance des sources, rigueur impitoyable dans leur analyse et leur utilisation. Le style est sec et dense, le récit des événements politiques est clair, le portrait de leurs protagonistes, évocateur. L'ouvrage est divisé en deux tomes (eux-mêmes divisés en plusieurs volumes, et accompagnés d'index très précieux) : le premier traite de la période 284-476, le second va jusqu'en 565.

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« Avec tout ce que je sais, on pourrait faire un livre… Il est vrai qu'avec tout ce que je ne sais pas, on pourrait faire une bibliothèque. » Sacha Guitry

Ha Yves Modéran... il ne cessera de nous manquer... Je ne l'ai pas cité puisqu'il ne dépasse pas 395, mais c'est sûr que c'est une excellente lecture qui en peu de pages (malheureusement) fait le point sur l'ancienne période malaimée. Vous citez avec raison Stern mais qui reste délicat pour un novice sur ces questions, tout comme Gibbon que j'utilise pourtant pour certaines références. Sur la même période que Modéran il y a André Piganiol, L'Empire chrétien ; très bon et pourtant daté. Il y a aussi pour les mêmes dates le tome 3 de l'Histoire générale de l'Empire romain, Le Bas-Empire (284-395) et qui de même est très daté...
Moins périmé, L'Histoire universelle Larousse, Les Empires Universels de Michel Rouche, et Les Grandes Invasions et Empires de Pierre Riché. L'aspect sympathique de ces ouvrages est leur mise en perspective des évènements sur toute l'air géographique concernée par ces mouvements.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Totalement à la limite du hors sujet ( ), ce fil m'a fait penser à ouvrir hier soir un bouquin récupéré récemment, et qui commençait à s'égarer dangereusement dans les piles ...

Bref, j'ai démarré un polar historique qui m'a l'air franchement bien fait : "le feu de Mithra", chez Calleva éditions, de Patrick Demory.

http://www.calleva.fr/Le-Feu-de-Mithra

L'affaire démarre à Lutèce alors que le César Julien y gouverne les gaules, et elle se présente franchement bien !

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran

J'ai communiqué avec son auteur sur le forum Armes et guerriers au temps des grandes invasions. A mon avis ce doit être historiquement de bonne facture.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Je vous remercie pour vos réponses. Je suis quand même étonné qu'il y ait si peu de livres récents en français sur le sujet.

C'est vrai, mais en même temps je ne suis pas spécialiste du Ve siècle... autant je pourrais étendre sur le IVe siècle, autant sur le Ve... C'est un univers en plein bouleversement entre Antiquité et Moyen Âge que le concept d'Antiquité tardive a heureusement permis de traiter d'un bloc.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Selon moi, les raisons de cette lacune bibliographique sont essentiellement d'ordre historiographique. Certes, dans un ouvrage classique traitant du Bas Empire ou de l'Antiquité tardive, ce sujet à part entière fait au mieux l'objet du chapitre final, sinon n'est évoqué qu'en conclusion, d'une part parce que l'historiographie académique française continue a favoriser les grandes césures chronologiques classiques(comme l'année 476), et d'autre part parce que ce thème n'est guère valorisant pour les grands centres de recherche (type EFR), hazardeux pour un éditeur et risqué pour un jeune historien.

Le fait pour un historien français de reconnaitre que des chefs militaires d'Occident portant le titre de rex, tel que Aegidius, son fils Syagrius ou Childéric en Gaule du Nord, ou encore Odoacre en Italie, continuent à être des agents du pouvoir impérial, de moins en moins ravennate mais le plus souvent constantinopolitain, n'est pas encore aisé à écrire. Même si les facteurs de continuité sont là :
- monnayage impérial ou ses imitations,
- application du droit romain, parfois selon des abrégés réalisés localement (Epitome d'Euric et bréviaire d'Alaric, loi Gombette, Pactus legis Salicae),
- usage local des fastes consulaires dans la datation des actes de la pratique (notamment en Bretagne insulaire),
- continuité des institutions municipales,
- poursuite du cursus honorum pour les membres de l'ordre sénatorial, de plus en plus bureaucratique...

Les historiens affectionnent le respect de la périodisation académique, les contre-exemples restent rares.

Pour cet aspect historiographique, on peut lire WERNER Karl Ferdinand, Naissance de la noblesse. L’essor des élites politiques en Europe, Paris, 1998, bien qu'il s'agisse d'un ouvrage controversé.

Sinon, il faut se rabattre sur l'historiographie européenne, avec la dizaine de volumes de la collection The Transformation of the Roman World, publiée à Leyde depuis le milieu des années 1990.

Même s'il est un peu dépassé l'ouvrage de Lucien Musset, qui était avant tout médiéviste spécialiste des Scandinaves a su faire ce pont historiographique dans son ouvrage sur les "invasions".... mais dépendant d'ouvrages très datés en histoire romaine il perd en intérêts immédiat ici. Il reste pourtant pertinent sur la question des permanences des structures romaines, plus ou moins marqué dans les différents royaumes...

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.