Bonjour,

Je voudrais savoir quelles sont les sources historiques concernant les tremblements de terre étant survenus à Antioche (37 ap. J.-C.), Apamée (53), Laodicée (60), Achaïe et Macédoine (61), Pompéi et Herculanum (05/02/62), et Naples (64).

Merci d'avance.

Dans son Histoire des origines du christianisme, Ernest Renan a écrit :

« Jamais le monde n’avait été pris d’un tel tremblement : à Rome, le cauchemar à peine dissipé de Néron ; à Jérusalem, une nation entière à l’état de délire ; les chrétiens sous le coup de l’affreux massacre de l’an 64 ; la terre elle-même en proie aux convulsions les plus violentes : tout le monde avait le vertige. La planète semblait être ébranlée et ne pouvoir plus vivre … Des fléaux naturels se produisaient de toutes parts et tenaient les âmes dans une espèce de terreur … L’ordre de la nature paraissait renversé ; des orages affreux répandaient la terreur de toutes parts. Mais, ce qui frappait le plus, c’étaient les tremblements de terre. Le globe traversait une convulsion parallèle à celle du monde moral ; il semblait que la terre et l’humanité eussent la fièvre à la fois … De tous les phénomènes naturels, d’ailleurs, les tremblements de terre sont ceux qui portent le plus l’homme à s’humilier devant les forces inconnues ; les pays où ils sont fréquents, Naples, l’Amérique centrale, ont la superstition à l’état endémique ; il en faut dire autant des siècles où ils sévissent avec une violence particulière. Or jamais ils ne furent plus communs qu’au premier siècle. On ne se souvenait pas d’un temps où l’écorce du vieux continent eût été si fort agitée (M. Julius Schmidt, directeur de l’Observatoire d’Athènes, qui a fait un catalogue des tremblements de terre, a bien voulu me communiquer la partie de son catalogue relative aux temps qui nous occupent) … Pendant deux siècles, l’Asie Mineure fut dans un ébranlement perpétuel. Les villes étaient sans cesse occupées à se reconstruire ; certains endroits, comme Philadelphie, éprouvaient des secousses presque tous les jours ; Tralles était dans un état d’éboulement perpétuel ; on avait été obligé d’inventer pour les maisons un système d’épaulement réciproque. En l’an 17 eut lieu la destruction des quatorze villes de la région du Tmolus et du Messogis ; ce fut la plus terrible catastrophe de ce genre dont on eût jamais entendu parler jusque-là. L’an 23, l’an 33, l’an 37, l’an 46, l’an 51, l’an 53, il y eut des malheurs partiels en Grèce, en Asie, en Italie … Antioche était incessamment ébranlée. A partir de l’an 59, enfin, il n’y a presque plus d’année qui ne soit marquée par quelque désastre. La vallée du Lycus, en particulier, avec ses villes chrétiennes de Laodicée, de Colosses, fut abîmée en l’an 60 … Ces tremblements d’Asie répandaient partout l’effroi ; on en parlait dans le monde entier, et le nombre de ceux qui ne voyaient pas dans ces accidents les signes d’une divinité courroucée était bien peu considérable » (Ernest Renan, Histoire des origines du christianisme. Tome 2. Paris : Éditions Robert Laffont, 1995, pages 161-168).

Outre les citations connues de Tacite (Annales, XII, 43, XIV, 27; XVI, 13), Suétone (Vie des douze Césars, III, 8.74 ; V, 22 ; X, 17 et Josèphe, Renan mentionne également d’autres ouvrages de référence :

Sénèque, Questions naturelles ; Philostrate, Vie d’Apollonius de Tyane ; Dion Cassius, Histoire romaine ; Eusèbe de Césarée, Chronique ; Orose, Histoires contre les païens.

Néanmoins, ou bien ces ouvrages n’existent pas en traduction française, ou bien il est très difficile de se les procurer.

Possédez-vous cet ouvrage avec les références précises ?

l'évangile de la Passion, ne fait-elle pas allusion à un mini tremblement de terre aussitot la mort du Christ: " ......le rideau du temple se dechira....." ?