On m'a posé une question hier, apparemment assez anodine, mais à laquelle je ne suis pas en mesure d'apporter une réponse très précise. Dans l'Empire romain, dans les provinces comme à Rome, qui assure les fonctions courantes de police ? Il y avait bien les vigiles à Rome mais un tel corps existait-il systématiquement dans toutes les grandes cités romaines ? A défaut, on pense à la légion cantonnée la plus proche mais est-ce bien toujours le cas ?

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

Le rôle de police (et de la lutte contre les incendies particulièrement) relève en effet du rôle du corps des vigiles instauré par Auguste dans chaque région de Rome. On retrouve l'attribution des différents rôles dans le Digeste, I,15.2-4 en ce qui concerne le préfet des vigiles (le vir spectabilis). En tout, 7 cohortes pour les 14 régions, menées par des tribuns.

Concernant les juridictions en dehors de Rome, Tibère crée de nombreux "postes de soldats" en Italie : voyez Suétone, Tibère, 37.1-4. Il y indique que ces postes de soldats sont destinés à prévenir les troubles et à les réprimer, si besoin est ; par troubles, il entend les vols, brigandages et émeutes. Cassius Dion (Histoire romaine, LVII,19.6) semble aller également dans ce sens, mais en attribuant un rôle plus significatif à Séjan dans la réforme du regroupement des castra destinés à prévenir les troubles, plus qu'à les punir, qu'il s'agisse des prétoriens ou des vigiles.

Ulpien note enfin que le préfet de la Ville a également pour mission de veiller au bon ordre dans les places publiques (Digeste, I,12,1.1-14,2) et "[qu']au-delà des limites de la ville, le préfet de la Ville n'a plus de potestas" ; mais il ajoute que s'il est en dehors de la Ville, il peut déléguer sa juridiction à un préteur.

Je vais rechercher ce qu'en disait mon professeur de CM, peut-être avait-elle évoqué leur rôle dans les provinces. Je crois me rappeler que l'un de ses séminaires sur l'Afrique avait également abordé la question.

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Il n'y a pas de littérature sans liberté politique

Memoriam quoque ipsam cum voce perdidissemus, si tam in nostra potestate esset oblivisci quam tacere

En relisant rapidement un de mes cours, j'ai peut-être trouvé un élément de réponse à votre question, mais je ne suis pas sûr qu'il explique tout. Les liens tissés par le clientélisme acharné de l'époque tardo-républicaine permettaient aux grandes villes de provinces de se munir de nombreux services : les patrons disposaient ainsi de nombreuses milices destinées à maintenir l'ordre (pour le compte des grands imperatores, cela va de soi, mais sous l'Empire, celles-ci subsistent et continuent leurs rôles de maintien de l'ordre) et à entretenir une base électorale puissante au sein des grands centres provinciaux.

Par ailleurs, les corporations jouent un rôle extrêmement puissant, et pas uniquement à Rome ou en Italie : celles-ci pouvaient largement se munir de services adaptés et destinés à des tâches de police au sein de nombreux centres (Capoue, Ostie, Marseille, Carthage, Alexandrie, etc.).

Je continue mes recherches (poussiéreuses à force d'être restées sur papier ) !

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