Pédro a écrit :
Oui mais force est aussi de constater que les sources sont maigres sur ce sujet précis malgré une documentation abondante pour cette période. On paye aussi le problème de grands nombres dans les sources antiques. Sont ils un dénombrement comptable ou une estimation visant à grandir l'effet de la menace ? C'est compliqué à établir et cela dépend des auteurs.
En tout cas il est certain que les populations qui migrent devant l'avance des Goths sont loin d'être des inconnus et les élites sont d'ailleurs plutôt bien romanisées. On est davantage dans une intrusion de l'univers de la frontière au sein de l'Empire que dans l'invasion de monstres hirsutes et inconnus que l'on décrivait naguère. Au fond une armée romaine fait tout aussi peur quand on est sur son chemin et qu'on la sait mal commandée... Ces troupes sont protéiformes dès le départ, elles agrègent des multitudes de peuplades et donc de cultures. C'est pourquoi les Goths possèdent une tradition de cavalerie issue de peuple de la steppe plutôt rare dans l'espace germanique. On est dans un espace indéterminé où les termes précis, tranchés, n'aident pas à la compréhension. La fusion des élites en Gaule laisse à penser qu'il n'y avait pas d'incompatibilité fondamentale. Mais tout de même les Goths bâtirent des sociétés de ségrégation (sans l'aspect négatif du terme) où les Goths se chargeaient des affaires militaires et les Romains du domaine civil. Pour autant avec une présence d'un siècle dans l'Empire le Goth dans quel mesure était il l'Autre ?
C'est exactement la thèse de Dumézil, tant dans son dictionnaires sur les barbares que dans le QSJ.