Je ne suis pas convaincu que l'émission de virements ait nécessairement créé de la monnaie. S'ils correspondaient à nos actuelles lettres de change, qui ne supposent pas une provision à l'instant où elles sont émises, ils avaient en effet les caractères d'une monnaie fiduciaire. Mais si l'on en usait comme des chèques aujourd'hui, il ne s'agissait que d'ordres de faire passer une certaine quantité de monnaie d'un compte à un autre et alors il n'y avait pas création de monnaie, sauf à admettre la possibilité d'émission de virements sans provision, ce qui, à mon sens, correspondrait plutôt à de la fausse monnaie.
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Je ne crois pas que le prêt empêche la thésaurisation; ce n'est vrai que pour l'individu qui emprunte et encore, pas toujours, tout dépend de ce qu'on attend du prêt; et c'est faux au niveau global comme principe, car emprunter pour acheter c'est créer de la monnaie en devenir, pièce ou billet.
Je n'arrive pas à vous suivre. Vous dites deux choses à mon sens tout à fait différentes :
1. Le prêt n'empêche pas la thésaurisation.
2. Emprunter, c'est créer de la monnaie en devenir.
1. Si l'on est déterminé à acheter un bien mais qu'on ne possède pas la somme suffisante, à moins d'emprunter, on est astreint à épargner peu à peu et j'imagine qu'à l'époque romaine on faisait souvent comme dans nos campagnes naguère, on accumulait des pièces de monnaie dans un bas de laine, c'est à dire thésauriser.
2. Emprunter, c'est s'engager à rembourser, c'est à dire à disposer de la quantité de monnaie nécessaire à cet effet aux échéances. A moins que l'achat ne se fasse en compensation de la vente d'autres biens déjà possédés au moment de la contraction de l'emprunt, cela suppose un enrichissement par la production de biens et de services à venir, vendus pour être convertis en monnaie. Il y a alors acquisition de monnaie sur la masse de la monnaie en circulation mais non création de monnaie.
Reste à savoir si les argentaires s'autorisaient à prêter pour leur compte des fonds qui leurs appartenaient pas, ce que j'ignore. Ils auraient alors, bien avant les banques des temps modernes, créé artificiellement de la monnaie. Mais je pense que, de toutes façons, cela aurait marginal par rapport à la masse de monnaie métallique en circulation.
Quelqu'un a-t-il idée de la façon dont Cicéron a procédé dans l'achat de sa maison sur le Palatin pour le prix de 3,5 M de sesterces ?