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Contrairement à ce que l'on dit toujours, Gergovie n'a pas été un siège (ni circonvallations, ni tours d'attaque, etc.) mais un coup de main qui a mal tourné.
Gergovie n'a pas été un siège parce que cette fois là, le plan gaulois a marché: Vercingétorix a servi d'appât pour qu'une armée extérieure prenne à revers les romains.
C'est seulement parce que César était un fin stratège qu'il a flairé assez tôt la manœuvre, qu'il a retiré ses troupes en bon ordre à temps et que ça n'a pas tourné au désastre pour lui (ça aurait pu! mais au final, c'est une victoire mineure pour les gaulois, César ne perd "que" quelques centaines d'hommes).
Vercingétorix a probablement essayé la même chose à Alésia. C'est la seule explication au fait qu'il soit allé s'enfermer dans Alésia (le combat de cavalerie avant n'est qu'une petite déconvenue, il ne justifie pas un repli aussi net).
Sauf que là, César avait anticipé, et il a eu le temps d'établir un véritable siège avec la double enceinte. Il a même pris les Gaulois à son propre jeu, puisque l'armée gauloise est prise à revers par les mercenaires germains de César.
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Il était si bien obéi, que lorsqu'il a voulu brûler Avaricum, il s'est heurté à une véritable levée de boucliers. Résultat, Avaricum fut prise, et les romains qui étaient en mauvaise posture, purent y trouver tout ce dont ils avaient besoin pour se "refaire la cerise"
Il faut remettre les choses dans leur contexte. Aujourd'hui, on exige une obéissance immédiate et sans ambiguité des soldats en fonction d'une hiérarchie très précise.
La coalition gauloise de 52, c'est un assemblage de peuples qui souvent ne pouvaient pas se sentir les uns les autres quelques années (mois?) auparavant. Vercingétorix, arverne de son état, n'est pas un chef suprême. Il doit composer avec de puissants personnages, issus de peuples prestigieux et anciens.... Il faut aussi considérer que l'organisation de tous ces peuples était elle-même très éclatée en des sortes de tribus, de clans, de clientèles (on voit quasiment une guerre civile chez les Eduens par exemple).
Dans le cas d'Avaricum, c'était la capitale des Bituriges, dont le nom signifie "rois du monde" et qui ont probablement eu un gros ascendant sur le reste de la Gaule à la Tène Ancienne. Avaricum, au moment de la guerre des gaules, est encore considérée comme une des plus belles villes et une des plus riches de la Gaule.
Vercingétorix n'avait tout simplement pas l'autorité nécessaire pour ordonner sa destruction. Les otages ne faisaient pas tout, et Vercingétorix n'en avait probablement pas assez pour mater tous les aristocrates, chefs, et autres rois de la coalition dont on lui avait confié le commandement.
Par contre, pour les guerriers, il existait une discipline stricte. Ce n'est pas tant l'autorité militaire qui a manqué à Vercingétorix, mais bien une autorité politique qu'il était impossible de légitimer vu le contexte social et politique de la Gaule de cette époque. Surtout que la société gauloise était en pleine mutation et que la fonction royale semble avoir généré le même rejêt que lors de la fondation de la république à Rome. Le propre père de Vercingétorix avait été exécuté parce qu'il avait revendiqué la royauté sur les arvernes. Nul doute que le commandement confié à Vercingétorix (mot qui veut dire "roi des super guerriers", d'ailleurs certains ont émi l'hypothèse qu'il s'agirait plus d'un titre que d'un nom) a du inquiéter pas mal de monde en Gaule. Pour un Eduen ou un Bituriges, César ou un roi arverne, c'est la même chose, la fin de leur indépendance. Vercingétorix devait être surveillé de près.
Et tout cela ce sont des données que nous ne connaissons que par César, et dont il faut se méfier.