Vellavius a écrit :
La fin des curies orientales (en droit) se situe entre la fin du IX° et le début du X° siècle. La fin du sénat de Constantinople, en tant qu'assemblée évidemment, serait contemporaine.
Celles de l'Occident continuent de fonctionner aux V° et VI° et semblent disparaître au VII°.
En Gaule, les curies fonctionnent pour certaines jusqu'à une date avancée, comme nous savons grâce aux particuliers qui y insinuent des actes privés parfois jusqu'au début du IXe siècle, comme l'a montré le mémoire d'habilitation de Josiane BARBIER,
Archives oubliés du haut Moyen Âge.
Les gesta municipalia
en Gaule franque (VIe-IXe siècle), Paris, 2014, comme à Orléans en 640, à Poitiers en 678, à Autun 722, à Troyes en 753, enfin à Angers en 804, avec dans ces cités des mentions de
defensores civitatis, de
curatores, de scribes municipaux, etc... Ces instances administratives (concurrencées par l'action des évêques), et juridiques, dont les membres sont certainement les
senatores de nos sources, sont définitivement remplacés par les réformes de Charlemagne qui associent à l'action du comte les
scabinii recrutés localement.
S'agissant d'exemple de carrière sénatoriale après 476, prenons le cas exceptionnel de l'Italien Petrus Marcellinus Felix Liberius reconstitué par Bruno DUMÉZIL, « Le patrice Liberius : développement et redéploiement d'un réseau dans la première moitié du VIe siècle »,
Échanges, communications et réseaux dans le haut Moyen Âge, 2011, p.27-44.
Il naît vers 465, resté fidèle à Odoacre, Théodoric le nomme préfet du Prétoire d'Italie (493-500), puis patrice en 500, vers 508, il est nommé préfet du Prétoire des Gaules (
de facto de Provence uniquement), en 533, il est nommé
patricius praesentalis et l'année suivante il est envoyé en ambassade à Constantinople. Vers 538, Justinien le nomme préfet augustal d'Égypte. En 549, il le nomme commandant des armées d'Occident, en 552 il commande l'expédition en Espagne. Il s'éteint presque nonagénaire à Rimini vers 555.