Quelques éléments pour répondre à vos interrogations :
- A partir de l'empereur Auguste, le soldat romain n'a plus le droit de se marier. S'il était marié au moment de son enrôlement, ses nouvelles fonctions militaires sont une cause de séparation. S'il se marie pendant son engagement militaire, sa compagne (concubinatus) est tolérée, mais son mariage ne produit pas d'enfant légitime. Ses enfants illégitimes ne sont donc pas en droit de lui succéder.
- Lorsque les empereurs donnaient des terres aux vétérans, les soldats pouvaient y faire venir leurs anciennes épouses et leurs enfants légitimes ou s'y installer avec leurs "épouses militaires" (concubinatus). Dans ce second cas, leur installation dans ces colonies romaines et leur retour au statut de citoyen romain normalisait la situation. Les "épouses militaires" devenaient des épouses légitimes et les enfants illégitimes devenaient des enfants légitimes.
- Dans le cas des vétérans célibataires, rien n'empêchait le mariage entre familles d'anciens légionnaires. Dans les colonies romaines, les classes sociales se recomposaient en effet à partir des grades militaires. Les chefs militaires composaient ainsi une nouvelle noblesse citoyenne dans les colonies. Enfin, le cas pouvait exister de mariage avec des indigènes. Ces "unions mixtes" conduisirent à l'émergence de deux terminologies, à savoir uxor et coniux (Voir Marianne Beraud, "Désigner l’épouse gallo-romaine. Essai d’analyse des pratiques épigraphiques autour d’uxor et de coniux", in Genre et histoire, 2012).
_________________ « But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)
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