Aigle a écrit :
Pédro a écrit :
Ensuite Aigle je ne pense pas que la correction du langage, l'affection des formes soit un vaccin utile contre la médiocrité. J'ai entendu suffisamment de cul pincés au discours vide pour m'en convaincre. Par ailleurs un auditoire aime le contraste dans la langue, la saillie vulgaire et chatoyante qui restaure l'attention par un sourire. Desproges, dont on peut difficilement contester la maîtrise du verve, a eu de très belles phrases pour justement défendre le "verbe leste" comme il l'appelle. En tout cas c'est pour moi quelque chose d'important.
"La forme, c'est le fond qui remonte à la surface" a dit un grand écrivain ...
Belle formule. Robert Merle fait dire à Henri III, qui commente une lettre du Duc de Guise :"Mauvais style, mauvais homme."
Mais vous avez forcément remarqué que le vocabulaire standard, celui utilisé par les journalistes à la télé par exemple, s'est beaucoup décontracté depuis les années 60. C'est même une évolution constante.
Les téléspectateurs des années 60 seraient aujourd'hui effarés par le ton et le vocabulaire de nos présentateurs. A l'époque c'était d'un formalisme guindé à peine croyable, à postériori.
Et ça vaut même pour le ton général d'émissions ou de documentaires de bon niveau. Si la forme a évolué, je ne crois pas que le fond y ait perdu.
Et Pédro a raison : le côté "cul serré, tasse de thé" n'est pas une garantie de l'intérêt de la conversation. (pour le dire en termes "lestes".)