Diviacus a écrit :
Pour connaitre d'autres raisons s'opposant à la localisation sur le plateau de Merdogne, il faudrait lire la thèse d'Yves Texier (?) qui, sur la base d'arguments philologiques, a contré l'hypothèse de Merdogne contre celle des côtes de Clermont. Cette thèse de 1993, dont Yves Texier a tiré son livre de 1999, est antérieure aux fouilles d'Hervé Guichard qui ont finalement convaincu la communauté scientifique.
Je n'ai pas trouvé cette thèse, ni le livre en question. J'ai juste trouvé un article de "Colette DOCO-ROCHEGUDE
Latiniste – chercheur à l’institut VITRUVE - PARIS" que voici :
Au chapitre 36 du livre VII du « BELLUM GALLICUM » à propos de la ville, nous pouvons lire (et cela invariablement dans tous les manuscrits étudiés à ce jour) : « OMNES ADITUS DIFFICILES HABEBAT » ce qui veut dire : « tous les accès qu’elle (la ville) présentait étaient difficiles » Il existait donc plusieurs entrées à cet oppidum situé sur une très haute montagne. Or comment est-ce traduit dans l’édition des Belles Lettres dès 1926 par L. CONSTANS (édition et traduction qui depuis lors font autorité en France) ? « Une montagne fort haute et d’accès partout difficile ».
De la part d’un bon élève de l’époque, cela aurait été senti comme une approximation élégante, mais de la part d’un universitaire, membre de l’Institut. c’est un contresens manifeste !
En effet « aditus difficiles » est un pluriel et non un complément de qualité au singulier, «omnes » signifie tous ou toutes, ce n’est pas l’adverbe de lieu « partout », quant au verbe « habebat » il est regrettable que le traducteur l’ait escamoté comme si c’était un outil accessoire. En fait « habebat » signifie que la ville avait plusieurs accès, qu’elle disposait de plusieurs accès, qu’elle était desservie par plusieurs chemins, et que toutes ces voies d’accès étaient malaisées ou pentues.
Alors on se demande bien pourquoi L. CONSTANS a pu manquer à ce point de rigueur ?
A cela deux réponses :
L’une c’est qu’il y a eu peut-être ‘pompage’, chose hélas courante depuis le XVIème siècle (1). En effet pour ce passage nous relevons la même erreur « une haute montagne partout de difficile d’accès » dans une traduction de 1865 dont le général CREULY fut un des auteurs.
L’autre réponse est que cette traduction erronée à sa raison d’être dans le rideau de fumée merdogneux dont L. CONSTANS eut sa part de responsabilité. En effet, il crut bon d’ajouter en note page de droite 235 : « Le plateau de Gergovie à 7 km au sud de Clermont-Ferrand s’élève à 744 m d’altitude, il n’est accessible qu’à l’ouest par le col des Goules. »… Et voilà comment on barre la route à la recherche, comment au XIXème des esprits de quelque renom avaient situé Gergovie sur l’impressionnant plateau de Merdogne, qui ne disposait que d’un seul accès : Tous les chemins qui menaient à Gergovie et que César avait repérés, tous devaient se réduire à un seul ! N’en déplaise à l’éminent stratège que fut le Proconsul…
Et c’est ainsi que certains ont soutenu que César écrivait n’importe quoi … si, si, il s’en est trouvé !
Une autre question : Aurait-ce été bien raisonnable de la part des ancêtres arvernes du 1er millénaire avant J.-C., que de choisir un oppidum sur une hauteur en cul de sac, sans issue de secours ? et en plus, SANS EAU ?
(1) Néanmoins de WAILLY, en 1788, traduit bien : « une montagne dont toutes les avenues étaient difficiles ».
En fait, il s'agit plus d'une critique à l'encontre de Constans qui a osé indiquer par le biais d'une note qu'il n'y avait qu'un accès au plateau de Merdogne. Bref, ça sent plus la polémique que le travail impartial ...