D'après What If?: The World's Foremost Military Historians Imagine What Might Have Been de Robert Cowley, pour que l'empire Romain résiste aux Barbares, il aurait suffit d'éviter le désastre de Teutobourg. En colonisant une grande surface de Germanie, l'empire aurait disposé des ressources humaines nécessaires pour arrêter les autres Germains et les Huns. C'est une théorie qui vaut ce qu'elle vaut...
En revanche, nous pouvons prolonger l'uchronie en posant comme hypothèse que l'empire a réussi à incorporer les Germains et si l'empereur avait réussi à maintenir son pouvoir, ce qui aurait très bien pu arriver si Valens avait gagné la bataille d'Andrinople.
Pour l'empire, il n'y aura qu'une alternative : vaincre les Huns, qui sont à l'origine des Grandes Migrations. Une fois ceci fait, le Ve siècle aurait pu être employé à pacifier les tribus germaniques, les fixer durablement en des endroits divers du limes, reconstituer l'administration impériale.
Le VIe siècle aurait été certainement une période de calme relatif, certainement marqué par les guerres civiles afin de réunifier l'empire. Il aurait été dit que comme au IIIe siècle, l'empire revenait de loin. Rome renaissait à nouveau.
Le christianisme, partagé entre le rite latin, le rite grec, l'arianisme des Germains, le monophysisme, aurait été traversé de crises. D'autant plus que l'Eglise aurait existé à côté d'une administration impériale - elle n'aurait pas constitué la seule structure administrative comme dans les royaumes francs, burgonde, etc.
A la fin du siècle, les choses se seraient gâtées à nouveau : les Avars auraient attaqué l'Europe, poussant devant eux les Lombards, et menaçant de remettre en marche les Grandes Migrations. Au sud, si nous posons comme hypothèse que l'islam apparaît, nous pouvons nous interrroger sur son impact.
Les tribus arabes peuvent conquérir l'empire, être vaincues, mais je préfère l'hypothèse suivante. En ces temps de crise, l'empereur romain a vent de la nouvelle religion (peut-être, comme Philippe l'Arabe, est-il un ancien bédoin romanisé) et s'y convertit. Ainsi, il prend parti dans les querelles religieuses de l'empire romain (sur la nature du Christ, donnant raison à une secte chrétienne particulière : les nazoréens), et y gagnant une idéologie propre à unifier pleinement les membres de l'empire en un seul peuple. Il est bien évident que l'islam aurait été vu comme l'évolution du christianisme et non une nouvelle religion.
Dans le but d'unifier tous les cultes, la Pierre Noire de la Kaabah aurait été ramenée à Rome, tout comme l'avait fait Héliogabale avec sa propre pierre. Le programme de "l'anarchiste couronné" aurait ainsi été accompli, il y aurait gagné ses galons de précurseur et de martyr.
Lorsque le Coran aurait été rédigé, il aurait, comme la Bible, été traduit par 70 sages (autant que de vierges dans le Paradis !), d'autres Septantes, et la traduction aurait également pris une valeur sacrée. L'arabe ne se serait pas répandu.
Comment dit-on Coran='Récitation', en latin ?
Les nouvelles croyances amèneraient une rupture entre l'empereur et le ou les clergés. Elles auraient incité chaque croyant à savoir lire le Coran par coeur, une nouvelle incitation pour les Barbares à apprendre le latin, et leur aurait imposé un pélerinage sacré à Rome (où ils auraient tournés autour de la Pierre Noire, vêtus de toges blanches, rappelant ainsi la dignité des sénateurs, fondateurs et gardiens de la Ville Sainte).
L'alphabétisation aurait progressé. La chariah n'aurait été qu'une adaptation du droit romain (quand aux droits des femmes, ils n'auraient pas évolué...). Les empereurs n'auraient pas été insensibles aux avantages fiscaux de la nouvelle croyance (1/10e des revenus de tous les croyants, beaucoup plus pour les autres) qui auraient renfloué les caisses de l'empire.
Ainsi armé, renforcé de contingents Arabes latinisé, l'empire aurait triomphé des Avars, puis des Magyars.
Je m'arrêterai après le nouveau choc des invasions turco-mongoles aux XIe-XIIe siècle. Les richesses de l'empire aurait pu décider Gengis Khan à entreprendre se conquête, tout comme il l'a fait pour la Chine, même si le relief de l'Europe et les déserts du Moyen-Orient sont peu propices à sa cavalerie.
Si les Mongols conquièrent l'Europe, avec la Chine, ils fondent l'empire mondial.
S'ils échouent, leur domination de l'Asie mettra l'empire islamo-romain en contact avec la Chine.
A la chute des Mongols, le monde sera marqué par le premier conflit mondial entre les Empires Romains et Chinois pour s'approprier / coloniser les plus grands morceaux de l'Asie , sans parler d'une évantuelle expansion vers l'Amérique, que les deux partis auront les moyens de tenter.
Qu'en pensez-vous ?
_________________ Qui contrôle le passé contrôle l'avenir. George Orwell
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