Déjà parce que face à un empereur il n'existe aucun recours légal et qu'un assassinat entraine souvent des troubles politiques et autres guerres civiles dont personne ne veut. Ce n'est pas une décision à prendre entre la poire et le fromage. D'autre part parce qu'il n'a pas engagé de persécutions contre les cultes traditionnels ce qui n'a sans doute pas remis en question très profondément la piété particulière. C'était certes choquant, mais surtout si on se trouvait appartenir à l'aristocratie conservatrice de Rome qui sera une des dernière à se convertir au christianisme.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Je découvre avec intêret l'histoire d'Elagabal que je ne connaissais guère.

Je n'ai pas fait de recherches ni plongé le nez dans un livre le concernant mais la question que je me pose c'est le rôle de son entourage proche.

Je n'imagine pas qu'à son âge on puisse avoir la maturité et l'état d'esprit nécessaire pour vouloir, de son propre chef, faire bouger les lignes en allant à contre courant d'un système établi.

Si tenté qu'il le soit, qui le manipulé ? quels étaient les objectifs ?

Merci de m'éclairer car je ne pense pas que celà soit une crise d'adolescence passagère prenant la forme d'une étoile filante dans le ciel de Rome.

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Je crois qu'avant toute chose il vaut mieux éviter de transposer le comportement des adolescents actuels à une société où l'on assumait des responsabilités bien plus tôt. La vie étai moins longue, les mariages, surtout pour les femmes, éminemment plus précoces. Héliogabale appartenait en plus à une famille aristocratique de haut rang dans une société qui a complétement intériorisé la supériorité intrinsèque de certains par leur naissance sur les masses. Ces éléments font que prétendre à une comparaison objective avec notre société est impossible.

Je n'ai pas trop le temps de développer, mais déjà si vous prenez, à une dates plus reculée, la prise de fonction de Scipion l'Africain, cela mntre que la jeunesse peut avoir très tôt de l'ambition.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

On ne peut comprendre Elagabal si on ne saisit qu'il vit dans sa bulle, son obsession, se considérant essentiellement comme un grand-prêtre de son bétyle d' Emèse, appartenant à une caste religieuse de sa ville, au surplus.
Il n'y a que son bétyle et sa religion qui comptent pour lui. Il y pense toute la journée, habillé en grand-prêtre, totalement inconscient du problème qu'il pose à Rome et de l'inquiétude de sa propre famille.
Comme le dit Pédro, comme il ne persécute pas les autres religions, on laisse faire, j'ajoute qu'il amuse tout le monde avec son culte, ses processions et comme il répand l'argent lors des cérémonies qu'il organise, le peuple est ravi et en profite( Turcan ).

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Il faut également avoir en esprit que c'est un Syrien d'Emèse qui ne fait que pratiquer son culte dont l'exercice est tout sauf choquant en Orient. L'Empire est loin d'être uniforme et les traditions locales ne cesseront pas même avec une certaine globalisation de l'Empire. Les pratiques orientales ont toujours été choquantes en Occident et à Rome, berceau d'un certain traditionalisme aristocratique, plus encore qu'ailleurs. Le grand "problème" avec la dignité impériale c'est qu'il n'y a pas d'école normative permettant d'y accéder. Chaque empereur amène avec lui ses particularités. Maximin le Thrace de basse extraction et qui s'est fait à travers l'armée était en contraste complet avec des hauts sénateurs romains.

Concernant la manipulation d'Héliogabale, ce qui est sûr c'est que les grandes dames de la maison syrienne ont clairement utilisé l'enfant pour revenir sur le devant de la scène dont elles avaient été chassées par l'assassinat de Caracalla et l'intronisation de Macrin. D'ailleurs après son assassinat elles restèrent dans les cercles du pouvoir puisque Alexandre Sévère était le fils de Julia Mamaea.

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

Sur l'entourage d'Héliogabal, le grand-prêtre d'Elagabal d'Emèse en Syrie (aérolithe noir dit dieu de la montagne) maria un jour sa fille Julia Domma au gouverneur romain de la Lyonnaise, le futur Septime Sévère ( de lepcis magna) venu à Emèse. Empereur en 193, Septime Sévère fait de son épouse l'impératrice, femme de grande culture grecque et latine, peu soucieuse du culte du bétyle.
Leur fils Caracalla est assassiné en 217, sa mère Julia Domma meurt peu après. Reste de la famille, sa soeur Julia Maesa, femme de caractère, et ses deux filles qui ont chacune un fils, Bassianus et Alexianus, héritiers de la prêtrise d'Emèse, qui seront tous deux empereurs.
De retour d' Emèse, Julia Maesa fait déposer puis assassiner Macrin, le meutrier de Caracalla devenu empereur et elle fait proclamer son petit-fils Bassianus, enfant très beau, sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus censé être enfant naturel de Caracalla fait-elle croire.
L'enfant veut rester prêtre du bétyle solaire et est indifférent au reste, aussi le surnomme t-on Héliogabal, d'une manière moqueuse dit Turcan (pendart du soleil). Chaque matin il officie dans le temple qu'il a fait construire pour son bétyle, près du palais. Il commet de plus des extravagances sexuelles.
Quand la grand-mère Maesa devient inquiète du comportement extravagant de son petit-fils, elle le fait assassiner et très influente auprès des officiers, fait proclamer empereur son autre petit-fils, Alexianus, qui règnera sous le nom de Sévère Alexandre (222-235) et commencera par réexpédier à Emèse le bétyle et à reconsacrer à Jupiter le temple à Elagabal.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.