Nous sommes actuellement le 10 Mai 2024 19:48

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 66 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 25 Juin 2011 16:59 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 25 Juin 2011 5:42
Message(s) : 4
Il est exact que certaines valeurs qui se sont simultanément avec le Christianisme étaient inhérentes à l'évolution de la civilisation Hellénistique Gréco-Romaine, par exemple le stoicisme fondé à Athenes par Zenon de Scitium, et la réforme de l'Orphisme ont été indéniablement des co-facteurs de l'évolution idéologique et religieuse de la société Gréco-Romaine.

Néanmoins à mon sens, le Christianisme joue un role particulier dans l'affaiblissement de l'empire, donc dans son destin final en particulier dans la manière dont il va réagir aux pénétrations barbares:

1)- la réduction du culte des Dieux lares affaiblit la cohésion de la communauté, le rattachement du destin individuel au destin collectif et l'apparition de comportements plus individualistes dans l'aristocratie militaire.

2)- L'universalisme de Saint Augustin facilite l'acceptance sur le sol de l'empire de populations nombreuses et non controlées politiquement, puisqu'après tout elles constituent de nouvelles âmes à convertir. Si ces populations avaient été conquises militairement sur leurs territoires d'origine, réduites en nombre par les lois de la guerre, et romanisées progressivement par l'administration impériale, les conséquences auraient été différentes puisque la sécurité des voies commerciales dans l'empire auraient été maintenues. Le Christianisme a au contraire favorisé l'acceptance de la pénétration massive de populations allogènes qui sont devenues rapidement négatives (Ostrogoths, Vandales,..) pour la sécurité collective et ont facilité l'éffondrement économique de la partie occidentale de l'empire, précédant l'effondrement militaire et structurel, la régression des villes, et la déposition du dernier Auguste.

3) - Le culte des Cesars est aussi affecté par la diffusion du Christianisme mais ceci a des conséquences aussi positives que négatives


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 25 Juin 2011 18:04 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Juin 2009 11:56
Message(s) : 5718
Localisation : Limoges
lysandros405 a écrit :
1)- la réduction du culte des Dieux lares affaiblit la cohésion de la communauté, le rattachement du destin individuel au destin collectif et l'apparition de comportements plus individualistes dans l'aristocratie militaire.


Il y a bien d'autres facteurs de cohésion et l'empereur, lieutenant de Dieu sur terre en est un éminent. De plus il ne fait pas sous estimer le point de la civilisation elle-même. Tous les habitants sont fiers d'appartenir à l'Empire (moins les révoltés des Bagaudes, les Isauriens et les laissés pour compte évidemment) puisque cela les distingue des Autres, regardé systématiquement comme des barbares. La conscience d'appartenance à l'Empire est très forte et s'est renforcée depuis l'édit de Caracalla. D'ailleurs les historiens romains ne cessent de désigner les habitants de l'Empire selon leur origine ethnique, mais pas quand il les opposent aux Autres ; là ce sont tous des Romains. Les comportements chrétiens n'ont guère influé sur le destin de l'Empire simplement parce qu'il existe un monde entre les textes des auteurs chrétiens et les réalités locale ; cela n'a guère bouleversé les mentalités et c'est au contraire la massification du christianisme qui a amené sa propre transformation en une Eglise, entité "politique" soumise aux empereurs.

lysandros405 a écrit :
2)- L'universalisme de Saint Augustin facilite l'acceptance sur le sol de l'empire de populations nombreuses et non controlées politiquement, puisqu'après tout elles constituent de nouvelles âmes à convertir. Si ces populations avaient été conquises militairement sur leurs territoires d'origine, réduites en nombre par les lois de la guerre, et romanisées progressivement par l'administration impériale, les conséquences auraient été différentes puisque la sécurité des voies commerciales dans l'empire auraient été maintenues. Le Christianisme a au contraire favorisé l'acceptance de la pénétration massive de populations allogènes qui sont devenues rapidement négatives (Ostrogoths, Vandales,..) pour la sécurité collective et ont facilité l'éffondrement économique de la partie occidentale de l'empire, précédant l'effondrement militaire et structurel, la régression des villes, et la déposition du dernier Auguste.


C'est absolument faux et seulement fondé sur les parole de Savinien de Marseille qui est le seul a voir les barbares comme des libérateurs. Au contraire jamais les mentalités romaines n'ont été aussi massivement opposées aux barbares. Ce n'est pas pour rien que les Goths passé dans l'Empire après acceptation de Valens se sont révoltés ; c'est parce qu'on les a parqué et qu'on a refusé de leur donner du ravitaillement. La xénophobie est alors très vivres chez certains habitants et en particulier les aristocrates. C'est au contraire donc parce que l'Empire perd sa capacité à intégrer les barbares qu'il se produit révolte et création d'un Etat dans l'Etat. Cela faisait bien longtemps que les Romains faisaient passer des barbares dans l'Empire pour les y installer, depuis Auguste avec les Ubiens. Pour information, Constantin aurait installé près de 300000 Sarmates dans l'Empire, en a-t-on entendu parler par la suite? Non, intégration réussi... La vision que vous développer est celle initiée notamment par Gibbon et elle date du XVIIIe siècle, époque où l'on traite l'histoire avant tout de manière partisane et l'Eglise, à la suite du courant des Lumières n'est plus guère en odeur de sainteté... Or si l'Empire s'affaiblit au Ve siècle c'est principalement le fait d'une politique impériale ; confier la défense des frontières à des peuples barbares entiers pour qu'ils s'étripent entre eux et évite d'avoir à solder une immense armée romaine, jusque là si efficace. Sauf que sans armée comment faire respecter ses décisions? La seule solution trouvée fut d'envoyer un peuple barbare plus ou moins fidèle contre un autre en révolte ce qui ne faisait que reporter le problème. Étrangement la partie orientale, qui réagit avec encore plus de xénophobie que l'Occident après l'épisode de Gaïnas, conserva une armée et survécut...

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 26 Juin 2011 0:06 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Nov 2010 18:01
Message(s) : 502
Localisation : sur le cardo d'une cité de la Gaulle romaine
Après le sac de Rome par Alaric en 410, les païens accusaient les chrétiens d'avoir provoqué cette catastrophe par leur impiété envers les dieux. C'est pourquoi Saint Augustin entreprit de le réfuter dans La Cité de Dieu en suivant l'Histoire romaine et en accablant les formes religieuses et philosophiques du paganisme. Ce qui tend à prouver que si le christianisme était établi à Rome, il suscitait encore une opposition. Dans quelle proportion ? Tout reste à savoir.

_________________
Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 07 Juil 2011 17:37 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 11 Mai 2008 20:00
Message(s) : 296
Il me semble que la nostalgie pour l'ancienne religion était plus forte parmi les couches sociales privilégiées (sur le plan financier et culturel) et les sénateurs en particulier qui estimaient descendre de la nobilitas républicaine. Je ne crois pas que le peuple se soit vraiment senti concerné par une religion archaîque, peu émotive et fortement inégalitaire. Que signifiaient les lares et les pénates pour les esclaves, les prostituées ou les pauvres auxquels l'Evangile offrait le Paradis avec même une priorité sur les riches !.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 07 Juil 2011 18:23 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Nov 2010 18:01
Message(s) : 502
Localisation : sur le cardo d'une cité de la Gaulle romaine
PhP a écrit :
Il me semble que la nostalgie pour l'ancienne religion était plus forte parmi les couches sociales privilégiées (sur le plan financier et culturel) et les sénateurs en particulier qui estimaient descendre de la nobilitas républicaine. Je ne crois pas que le peuple se soit vraiment senti concerné par une religion archaîque, peu émotive et fortement inégalitaire. Que signifiaient les lares et les pénates pour les esclaves, les prostituées ou les pauvres auxquels l'Evangile offrait le Paradis avec même une priorité sur les riches !.


C'est tout à fait vrai. On peut le constater dans le film Agora. Les pauvres adhèrent au christianisme, alors que les élites regimbent.

_________________
Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 07 Juil 2011 18:24 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Nov 2010 18:01
Message(s) : 502
Localisation : sur le cardo d'une cité de la Gaulle romaine
PhP a écrit :
Il me semble que la nostalgie pour l'ancienne religion était plus forte parmi les couches sociales privilégiées (sur le plan financier et culturel) et les sénateurs en particulier qui estimaient descendre de la nobilitas républicaine. Je ne crois pas que le peuple se soit vraiment senti concerné par une religion archaîque, peu émotive et fortement inégalitaire. Que signifiaient les lares et les pénates pour les esclaves, les prostituées ou les pauvres auxquels l'Evangile offrait le Paradis avec même une priorité sur les riches !.


C'est tout à fait vrai. On peut le constater dans le film Agora. Les pauvres adhèrent au christianisme, alors que les élites regimbent.

_________________
Je n'ai pas cru que tes édits pussent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. Sophocle


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 07 Juil 2011 18:47 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Juin 2009 11:56
Message(s) : 5718
Localisation : Limoges
PhP a écrit :
Il me semble que la nostalgie pour l'ancienne religion était plus forte parmi les couches sociales privilégiées (sur le plan financier et culturel) et les sénateurs en particulier qui estimaient descendre de la nobilitas républicaine. Je ne crois pas que le peuple se soit vraiment senti concerné par une religion archaîque, peu émotive et fortement inégalitaire. Que signifiaient les lares et les pénates pour les esclaves, les prostituées ou les pauvres auxquels l'Evangile offrait le Paradis avec même une priorité sur les riches !.



Alors pourquoi selon vous le christianisme devra coller par dessus des fêtes païennes ses propres célébrations, devra également associer le culte d'un saint à tous les lieux de vénération populaire? La religion ancienne ne s'exprime pas que dans les grands dieux du Capitole. Elle était présente partout, très représenté au niveau local et sa pratique était lié tant à la tradition qu'en une profonde méfiance et un respect important pour ces forces divines. Le christianisme a apporté sans nul doute la rédemption, la vie après la mort, une vie en communauté... mais son message exclusiviste n'a pas été compris et admis de manière générale.
Il ne faut pas rejeter en paquet une religion ancienne qui est plurielle, complexe et surtout encore bien vivante même si les nouvelles religions apportent des éléments plus en adéquations avec les aspirations d'une population civile appartenant à un Empire centralisé.
D'ailleurs vous parlez d'inégalités ; vous pensez que l'Empire chrétien est plus égalitaire? Que l'esclavage et la prostitution disparaissent comme par enchantement? Que les pauvres sont devenus gras? Les populations vivaient dans une société hiérarchisée où les inégalités sociales sont un fait qui est admis de manière général.
Pour les aristocrates romains il y a surtout une question de tradition ; ils sont à Rome, le siège du culte traditionnel, qui a lui même permis l'expansion de l'Empire ainsi que sa prospérité. Le christianisme est une religion qui vient d'Orient, donc nécessairement suspecte aux yeux de gens de ce milieux. Et puis tourner le dos si facilement à des divinités qui protègent Rome depuis plus d'un millénaire n'est-ce pas courir à la ruine?

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 10:22 
Hors-ligne
Salluste
Salluste

Inscription : 11 Mai 2008 20:00
Message(s) : 296
Pédro a écrit :
PhP a écrit :
Il me semble que la nostalgie pour l'ancienne religion était plus forte parmi les couches sociales privilégiées (sur le plan financier et culturel) et les sénateurs en particulier qui estimaient descendre de la nobilitas républicaine. Je ne crois pas que le peuple se soit vraiment senti concerné par une religion archaîque, peu émotive et fortement inégalitaire. Que signifiaient les lares et les pénates pour les esclaves, les prostituées ou les pauvres auxquels l'Evangile offrait le Paradis avec même une priorité sur les riches !.




D'ailleurs vous parlez d'inégalités ; vous pensez que l'Empire chrétien est plus égalitaire? Que l'esclavage et la prostitution disparaissent comme par enchantement? Que les pauvres sont devenus gras? Les populations vivaient dans une société hiérarchisée où les inégalités sociales sont un fait qui est admis de manière général.
Pour les aristocrates romains il y a surtout une question de tradition ; ils sont à Rome, le siège du culte traditionnel, qui a lui même permis l'expansion de l'Empire ainsi que sa prospérité. Le christianisme est une religion qui vient d'Orient, donc nécessairement suspecte aux yeux de gens de ce milieux. Et puis tourner le dos si facilement à des divinités qui protègent Rome depuis plus d'un millénaire n'est-ce pas courir à la ruine?


2 réponses : pour l'égalité, il s'agit pas bien sûr d'une égalité réelle mais plutôt d'une égale vocation au salut - voire d'une inversion des priorités : "les prostituées entreront avant vous dans le Royaume des Cieux"- ce qui est aux antipodes de la religion traditionnlle qui ignorait le concept même de salut et respectait la hiérarchie sociale.

Pour le lien entre la tradition et le sénat de Rome je suis d'accord avec vous.

Sur toutes ces questions, il y a beaucoup à tirer du livre de Paul Veyne "comment notre monde est devenu chrétien".


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 14:05 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Juin 2009 11:56
Message(s) : 5718
Localisation : Limoges
PhP a écrit :
Sur toutes ces questions, il y a beaucoup à tirer du livre de Paul Veyne "comment notre monde est devenu chrétien".


Je ne l'ai pas encore lu mais de ce que j'en ai appris il n'est pas sans critique. Il en est un qui est aussi très stimulant c'est l'ouvrage de Polymnia Athanassiadi, Vers la pensée unique. Il y a aussi un ouvrage très complet sur ce thème ; Le judaïsme et le christianisme antique de Simon et Benoit.

En tout cas je suis d'accord sur ce que vous évoquez au niveau de l'égalité nouvelle devant la mort et cette inversion des dignités. Mais bon dans le même temps les mentalités y étaient assez nettement préparées ; les moeurs des philosophes s'alignaient de plus en plus sur les gens simples et brillaient par leurs actes d'ascétisme et de simplicité. Julien, qui vit chichement la vie de ses soldats (qui lui en témoignent un grand respect) se dit plus proche de la rudesse des Gaulois que des manières des Orientaux.

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 14:36 
Hors-ligne
Georges Duby
Georges Duby
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 27 Juil 2007 16:02
Message(s) : 7445
Localisation : Montrouge
L'une des principales critiques contre le christianisme quand à son impact sur la civilisation romaine concerne le pacifisme des premiers chrétiens ( tendre l'autre joue ). Entendre les chrétiens dénoncer la guerre, n'a certainement pas contribué à aguerrir les troupes.
La dénonciation du luxe, de la richesse, de la hiérarchie, n'a pas non plus du favoriser l'économie.
Le christianieme des premiers siècles n'était-il pas une théologie de la libération avant la lettre ??? Ou de manière encore plus audacieuse, pour voir, n'était-il pas une sorte de mai 68 sans le sexe, quand à ses effets sur la société ???

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 14:57 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 18 Fév 2010 23:31
Message(s) : 743
Pédro a écrit :
C'est absolument faux et seulement fondé sur les parole de Savinien de Marseille qui est le seul a voir les barbares comme des libérateurs...
J'ai cherché la trace de ce Savinien de Marseille, mais je n'ai rien trouvé. Qui est-il ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 15:12 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 11 Juin 2007 20:48
Message(s) : 2289
Ce doit être un lapsus pour Salvianus (Salvien) de Marseille, un prêtre du Ve. On a conservé de lui 8 livres Sur la Providence, 4 livres Contre l'Avarice, et 9 lettres.
L'ensemble a été traduit par I. Lagarrigue, Œuvres de Salvien de Marseille, 2 volumes, Paris, 1971-1975, qui remplace l'ancienne édition de J.F. Grégoire et F.Z. Collombet, Œuvres de Salvien, 2 volumes, Paris-Lyon, 1833 (T1: http://www.archive.org/details/oeuvresdesalvie00collgoog; T2 : http://www.archive.org/details/oeuvresdesalvie01collgoog).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 15:20 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 18 Fév 2010 23:31
Message(s) : 743
Merci !


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 16:14 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Juin 2009 11:56
Message(s) : 5718
Localisation : Limoges
Alain.g a écrit :
L'une des principales critiques contre le christianisme quand à son impact sur la civilisation romaine concerne le pacifisme des premiers chrétiens ( tendre l'autre joue ). Entendre les chrétiens dénoncer la guerre, n'a certainement pas contribué à aguerrir les troupes.


Et c'est certainement après avoir épluché les sources que vous lancez cette affirmation? Il se trouve que c'est mon domaine de recherche et je suis catégorique ; cela n'a eu aucune incidence... A moins que vous ne pensiez que les croisés sont parti en terre sainte pour tendre l'autre joue... Au delà de la parabole les militaires ont autre chose à faire que débattre de théologie. Ils ont un métiers et les cas de "pacifisme" sont resté hyper minoritaire. Les soldats se battent avec un acharnement qui dépasse ce que vous pensez. Des troupes gauloise assiégées dans Amida menacent de passer par les armes leurs officiers s'ils ne les laissent pas sortir combattre. Ils sont quelques centaines et vont sortir de nuit faire un carnage parmi les Perses avant de revenir en ordre face à des troupes biens plus nombreuses. D'ailleurs je rajouterais que c'est par un certain signe que Constantin a vaincu... Et que le labarum n'est pas là pour décorer la chambre de l'empereur... Les textes d'Ammien Marcellin décrivent les troupes dans la seconde moitié du IVe siècle, à un moment où elles sont de plus en plus massivement chrétiennes. Le qualificatif qui revient pour parler de leur ardeur au combat n'est rien de moins que le furor ; la transe extatique qui est plutôt en théorie réservée aux barbares. Je précise que les soldats ne sont pas majoritairement barbares comme on le pense souvent ; les Gaulois s'engagent encore en nombre et là dessus Ammien comme Julien sont très clairs. Il ne faut pas sous estimer la valeur des troupes romaines de l'époque ; à Strasbourg en 357 les 13000 soldats de Julien font un carnage d'une armée trois fois plus nombreuse. La campagne persique de Julien a montré combien les Perses étaient incapable de la juguler ni même de leur infliger une défaite... même après les avoir pris en embuscade. Lisez de même comment se sont battus les troupes du père de Théodose en Afrique contre un usurpateur. Il serait quand même gros de faire de tous ces combattants courageux forcément des païens puisque les chrétiens ne veulent pas faire de mal. D'ailleurs j'aimerais savoir si la guerre d'extermination et de terreur menée dans le barbaricum est une manifestation de charité chrétienne?

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juil 2011 16:17 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 08 Juin 2009 11:56
Message(s) : 5718
Localisation : Limoges
Thersite a écrit :
Ce doit être un lapsus pour Salvianus (Salvien) de Marseille, un prêtre du Ve. On a conservé de lui 8 livres Sur la Providence, 4 livres Contre l'Avarice, et 9 lettres.
L'ensemble a été traduit par I. Lagarrigue, Œuvres de Salvien de Marseille, 2 volumes, Paris, 1971-1975, qui remplace l'ancienne édition de J.F. Grégoire et F.Z. Collombet, Œuvres de Salvien, 2 volumes, Paris-Lyon, 1833 (T1: http://www.archive.org/details/oeuvresdesalvie00collgoog; T2 : http://www.archive.org/details/oeuvresdesalvie01collgoog).


Ha oui, merci Thersite, j'avais écrit sans doute un peu vite... lol

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 66 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 11 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  
cron





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB