René Fonck a écrit :
1- Que risque un légionnaire qui blesse un autre légionnaire volontairement lors d'une dispute ou une soirée bien arrosée à l'intérieur même du camp ? D'ailleurs des soirées de détente et éventuellement de beuverie pouvaient elle avoir lieu dans le camp ?
En l'occurrence dans le film, après des duels de bras de fer, un légionnaire plante un couteau dans le bras d'un autre. S'en suit une bagarre générale.
C'est délicat de répondre puisque les punitions se font souvent au cas par cas. Ce qui est sûr par contre c'est que la camaraderie était pour le moins virile et que les soldats étaient susceptibles d'être très violent à l'encontre de leurs chefs sans être systématiquement punis ce qui aurait pu mettre de l'huile sur le feu. Souvent on choisissait quelques fortes têtes mais ce n'est pas obligatoire et tout dépend du contexte. Il est évident qu'en temps de paix et de stabilité il est plus facile de faire régner l'ordre que lors d'une guerre civile...
René Fonck a écrit :
2- Comment sont considérés les légionnaires qui reviennent vivants d'une bataille ou l'immense majorité des autres a péri ?
Car cela signifie donc qu'à un moment donné ils ont pu abandonner pour se cacher ou pour fuir le combat.
Ils peuvent être vu effectivement comme des fuyards mais quand la défaite est apocalyptique et s'il est avéré que l'armée s'est courageusement battue ils ne me semblent pas qu'ils furent couvert d'opprobre. A vérifier par contre...
René Fonck a écrit :
3- Un légionnaire peut-il abandonner son équipement ? Si non, que risque t-il ?
Dans le film, des légionnaires isolés poursuivis par des Pictes abandonnent leurs armures pour pouvoir se déplacer plus facilement.
Vu que son équipement lui appartient, le légionnaire peut bien sûr l'abandonner... en ayant à l'esprit qu'il va devoir à nouveau investir pour pouvoir réintégrer son unité puisqu'il existe une liste de base des équipements d'un légionnaire ; glaive, cuirasse, casque, bouclier, poignard, javelot. En somme c'est à sa charge, mais peut être existe-t-il des mesures de l'Etat sous forme de prêt...? De toute façon il faut bien avoir en tête que l'équipement n'est pas invariable et pour des considérations tactiques il est très souvent adapté ; on retire la cuirasse pour être plus mobile, on s'équipe avec une lance pour affronter des cavaliers... et delà se développe encore plus durant l'époque tardive. Il eut été idiot de conserver un équipement lourd de façon invariable quand les circonstances ne s'y prêtaient pas comme dans le barbaricum. C'est pour cela que je m'insurge quand je lis que le foisonnement d'unités légères durant l'antiquité tardive est un indice de la dégradation des armées... courir dans un marais avec une cotte de mailles... s'ils avaient essayé ils changeraient d'avis... et le cliquetis du métal, pas pratique pour l'effet de surprise...
René Fonck a écrit :
4- Est ce que les légions en déplacement marchaient au pas ?
Il me semble que c'est le cas dans le film.
Alors là j'avoue ne pas savoir s'ils avaient un pas précis. On voit effectivement une belle ordonnance qui ne devait pas être aussi splendide... On se représente souvent très mal les combattants romains qui étaient bien moins disciplinés que les soldats modernes même s'ils n'en étaient pas dénué. On procède souvent par anachronisme sur leur compte et la lecture des sources lève vite ces opinions.
René Fonck a écrit :
5- Est ce qu'un fils de gladiateur ayant retrouvé la liberté peut s'engager dans la légion ?
Pour être légionnaire il faut être citoyen romain, c'est la seule condition (avec quelques autres d'ordre physique). Un gladiateur libéré peut être reversé par contre dans une unité auxiliaire.
René Fonck a écrit :
6- L'armée romaine utilisait t-elle des pisteurs non légionnaires ?
Dans le film la 9ème légion est aidée par une femme pisteur picte et muette (sic).
Complétement et de manière invariable. On en a plusieurs exemple dans les textes. Ils essayaient par contre de les surveiller étroitement pour éviter des surprises. Les armées romaines utilisaient de toute façon des unités régulières de cavalerie et d'infanterie légère pour ouvrir la route et couvrir les flancs de la colonne. Varus l'avait fait dans sa marche en Germanie, mais comme c'était justement ses auxiliaires à cheval qui couvraient les flancs et qui ont trahis à la suite d'Arminius, il fut facilement vaincu, son armée avançant en aveugle et les flancs exposés.