Pat a écrit :
J'ai lu sur ce site même que l'Égypte n'était pas esclavagiste, d'où mon grand étonnement.
La situation est très complexe à ce sujet. Pour les périodes "tardives" ont sait qu'il y a du commerce d'esclaves entre les égyptiens et les Grecs. On connait aussi des expéditions menées vers le "Pays du Pound" qui ont ramené des esclaves. Mais, en Haute Égypte ou en Égypte pré-dynastique, il n'y a pas de preuves clairement établies. On a des doutes et quelques indices, mais rien de bien probant. Ce qui a permis la diffusion de thèses africanocentristes prétendant que l'Égypte "noire" n'avait pas été touchée par ce fléau parce qu'administré par des peuples africains d'origines noires (l'esclavage étant une invention dues aux arabes et aux occidentaux d'après eux).
L'Égypte serait, dans ce cas, la seule civilisation antique qui n'aurait pas connu l'esclavage. S'il semble bien que l'esclavage ne masse n'apparait qu'à des époques assez tardives, rien ne permet d'affirmer qu'il n'y a jamais eu d'esclaves en Égypte. Mais, l'esclavage est attesté par des textes égyptiens, ou plutôt ceyx de certains récits d'une série d'expédition initiées vers -2500 avant JC vers le pays du Pount et parmi les marchandises ramenées, il semblerait qu'il y a eu des esclaves.
Citer :
Les documents nous relatent au moins 8 (huit) expéditions égyptiennes à Pount, espacées en moyenne d'une cinquantaine d'années, de la Vè à la XIIè dynastie, de Sahouré (~2500) à Sésostris II (~1875).
Notre documentation sur Pount reste totalement muette durant la période Hyksos.
Il nous faudra attendre la XVIIIè dynastie et l'an IX du règne de la Reine Hatshepsout (tutrice de Touthmosis III), vers ~1470, pour que l'Egypte renoue avec sa tradition pountite. [3] Le récit de cette expédition nous est rapporté avec beaucoup de détails sur les murs du deuxième portique du temple funéraire de la Reine Hatshepsout, à Deir-el-Bahari. Il s'agit là du document le plus complet que nous possédions sur le Pount.
Les ambassades entre l'Egypte et Pount reprendront alors de façon régulière.
Citer :
Dès la première dynastie thinite, les Égyptiens, sous le règne d’un roi nommé Ouadji, tracèrent une piste vers le sud de la Mer Rouge. L’inscription du temple de Deir-el-Bahari datant du règne d’Hatchepsout décrit une expédition qui eu lieu vers 1500 ans av. J.-C. : « on charge bien haut les navires avec les trésors du Pount et avec toutes les belles plantes du pays du dieu, avec des tas de résine et de myrrhe, avec des arbres à myrrhe encore vert, du bois d’ébène, de l’ivoire pur, de l’or rouge du pays d’Amou, des bois odoriférants, avec diverses sortes d’encens et de fard pour les yeux, des cynocéphales, des guenons et des lévriers, des peaux de léopards, des esclaves avec leurs enfant, jamais chose pareille n’a été apportée à n’importe quel roi depuis toute éternité. »
Plus tard, le commerce avec le pays de Pount devint très régulier sous les règnes de Thoutmosis III, Séthi Ier et Ramsès II.
Citer :
La reine egyptienne Hatshepsout envoie au pays de Pount une expédition de cinq navires qui ramènent avec de l'ivoire et des produits divers 134 esclaves, ce dont témoignent des stèles à l'entrée du palais.
La supériorité technique et l'existence d'un Etat organisé assurent une indiscutable suprématie aux Egyptiens. Des documents chaldéens évoquent le commerce des aromates, de l'or et des esclaves. On pensait que les textes parlaient de paons (thukkijim, en hébreu), mais selon les philologues, il faudrait lire sukkijim, esclaves (Luc Croegaert, Premières Afriques, Hatier Bruxelles 1985).
http://www.bubastis.be/dico/expansio.html
http://www.cliolamuse.com/spip.php?article14595
http://www.africultures.com/index.asp?menu=revue_affiche_article&no=307