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Message Publié : 01 Juin 2010 21:46 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 26 Oct 2008 19:40
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Un bon ouvrage de base sur l'histoire de la Nubie, qui comporte quelques chapitres sur l'historiographie: The Black Pharaohs, de Robert G. Morkot. Il est basé essentiellement sur les structures de pouvoir nubiennes - donc malheureusement aucune histoire de la vie quotidienne - et tente d'établir les faits sur la présence nubienne en Égypte. L'ouvrage de Midant-Reynes n'est pas mauvais, mais comme il est centré sur l'Égypte, il comporte plusieurs lacunes.


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Message Publié : 01 Juin 2010 22:13 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Chose a écrit :
UL'ouvrage de Midant-Reynes n'est pas mauvais, mais comme il est centré sur l'Égypte, il comporte plusieurs lacunes.


Je le sais parfaitement, mais comme le gars en question partait du principe que c'était les nubiens qui avaient crée l'Égypte, je lui indiquais un livre sur l'origine de la civilisation égyptienne ou l'on voit qu'aux origines de l'Égypte il y a bien des influences externes : Nubie, Sahara, Palestine, Sumer. Mais, que la civilisation égyptienne est une création locale qui a su tirer le meilleur des diverses culturess avec lesquels elle avait des échanges.

Pour la civilisation méroïtique, je suis convaincu qu'il y a des livres bien plus complets que le libre de Mydant-Reynes qui ne s'intéresse aux cultures périphériques de l'Égypte pré-dynastique que pour leurs apports à celle-ci.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 15 Juil 2010 19:54 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Pourriez vous me donner vos opinions sur les relations égypto-nubiennes après l'époque pharaonique. Alors que l'Egypte était dirigée par les Perses, les Grecs (Lagides) et les Romains, quelles étaient les relations de ces empires avec la Nubie dont on sait à quelle point elle était en étroite relation (culturelle et commerciale) avec l'Egypte ancienne.

Plus précisemment les Romains ne me semblent pas avoir cherché à remonter la vallée du Nil : est-ce bien exact ? et si oui pour quels motifs : purement militaires ? ou par manque d'intérêt ?


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Message Publié : 16 Juil 2010 9:35 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 11 Juin 2007 19:48
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Globalement, les relations sont plutôt bonnes entre Méroé et les Perses/Grecs/Romains, car les tentatives de conquêtes, rares, de maître de l'Egypte leur ont à chaque fois fait prendre conscience de la difficulté de contrôler ce territoire relativement peuplé (les routes terrestres sont difficiles, le pays inhospitalier, tandis que le Nil en amont de la IIe cataracte est difficilement navigable) tandis que les richesses éventuelles étaient finalement assez réduite : pas de grandes villes, pas vraiment de mines importantes, par une terre à blé, etc. Ils se sont tous rendus compte que le jeu n'en valait pas la chandelle et préfère inaugurer des relations commerciales fructueuse, de sorte que globalement, cela se passe plutôt bien et les Ethiopiens ont une réputation très honorable dans l'Antiquité, dont témoigne encore au IVe le roman d'Héliodore, les Ethiopiques.

Pour les Perses, la désastreuse campagne de Cambyze en 525 est célèbre grâce au récit d'Hérodote III.17-25 essentiellement. Il fut repoussé avec pertes et fracas, mais l'échec ne fut peut-être pas aussi grand que l'historien d'Halicarnasse le dit, puisque les Ethiopiens participent aux expéditions de Darius au sein de l'armée perse, ce qui suppose que les Achéménides contrôlaient au moins des marches au sud de l'Egypte. Par la suite par contre, les relations de distendent, au gré des difficultés perses en Egypte.

Lorsqu'Alexandre déboule, il ne semble pas avoir fait de tentative contre eux, bien qu'il existe quelques rumeurs, en particulier une persistante (Lucain, Photius, Lydus) faisant état d'une expédition de reconnaissance, à vocation scientifique, réclamée par Aristote soucieux de comprendre le phénomène des crues, et à laquelle participa Callisthène. Mais il s'agit probablement d'une légende.
Ptolémée Ier n'a guère le loisir de porter ses regards sur Méroé.
De plus, Alexandre et Ptolémée ont une autre priorité : la route maritime vers l'Arabie. C'est sur cette voie que seront engagés tous les efforts en direction du sud, voyages d'explorations, expéditions militaires et fondations urbaines. La Nubie est alors très secondaire.

Ptolémée II va enfin y porter toute son attention, grâce à un phénomène inattendu : l'emploi des éléphants de guerre. Les Séleucides en avaient à foison, originaires d'Inde; pour les contrer, le Ptolémée Ier en avait accumuler un certain nombre, mais tous indien, héritage d'Alexandre et butin de guerre. Ptolémée II, soucieux de se trouver une source d'approvisionnement personnelle autre que la lointaine Inde, ou au moins complémentaire à celle-ci, va découvrir qu'il est possible de domestiquer les éléphants africain, du moins l'espère dite "des forêts", plus petite que les monstres de la savane. Par conséquent, il va chercher à faire main basse, ou au moins contrôler la source de cette nouvelle arme qui jouera un grand rôle dans l'armée et pour le prestige lagide.
Il aurait donc mené une campagne en personne, pas forcément contre Méroé, mais contre les principautés qui faisaient tampon entre l'Egypte et le grand royaume éthiopien. Il constatera de visu les difficultés du chemin, et opte d'une part pour des relations commerciales et culturelles privilégiées (les rois Ethiopiens qui règneront après son passage sont réputés avoir bénéficiés d'une éducation hellène), et d'autre part, encore une fois, favorise la route maritime pour le transport des éléphants vers le Delta.
A la suite de cette campagne, les Lagides sauront contrôler cette route commerciale et entretiennent d'excellents rapports avec les souverains méroïtes, pendant tout le IIIe, jusqu'aux révoltes de 206. Cette amitié réciproque est en particulier sanctionnée par la multiplication des voyages d'explorations grecs (Pline, VI.182 en dresse une liste assez impressionnante, avec pas moins de 6 voyageurs ayant décrits ces régions).
Par la suite, la décadence lagide et les révoltes régulière du sud-égyptien vont distendre ces liens, et les échanges deviennent plus sporadiques.

Arrivent les Romains avec Auguste. Encore une fois, on retrouve les mêmes phénomènes, avec d'une part la priorité accordée aux expéditions vers la mer Rouge au détriment du Nil, et d'autre part, une expéditions militaire prémisse à une conquête qui échoue mais qui inaugure de bonnes relations commerciales.
L'aventure commence avec Pétronius, vers 24 av., qui se lance dans une expédition avec 10 000 hommes (Strabon, XVII.1.54 ; Pline, VI.181-182 ; Dion Cassius LIV.5.4-6) qui aurait pu se solder par la création d'une nouvelle province. La campagne est extrêmement violente, brutale de la part des Romains qui massacrent leurs adversaires et déportent des masses d'esclaves. Néanmoins, ils ne parviennent pas à briser la résistance locale, en dépit de victoires éblouissantes et de la prise de Napata. Peu après sa retraite, les Ethiopiens vont chasser les garnisons qu'il avait installé, et finalement, c'est la négociation qui va prendre la relève. Les Romains ont fait leurs démonstration de force, ils ont constatés les difficultés que représenterait le contrôle de cette région inhospitalière et ses richesses assez peu nombreuses (surtout après leur razzia...), et finalement, Auguste renonce à la conquête, comme il le fait à la même époque pour la Germanie. Par contre, les Romains ont pris le contrôle d'une espère de marche militaire au sud de l'Egypte, qui fait tampon et qui sert d'intermédiaire commercial, qui connait alors un nouvel essor, durable.
Il faut alors attendre Néron pour que les Romains y jettent à nouveau un œil gourmand : ce dernier envoie une expédition de reconnaissance destinée officiellement à rechercher les sources du Nil, officieusement sans doute prémisse à une future campagne (Pline , VI.181 ; 184-186 ; XII.19 ; Sénèque, QN, VI.8.3-4 ; Dion Cassius, LXIII.8.1). L'expédition projetée n'aura jamais lieu, peut-être surtout parce que le rapport fournit n'était pas très alléchant, signalant en particulier selon Pline l'absence de villes... finalement, une fois de plus, le jeu ne semble pas en valoir la chandelle et seuls les marchands pénètreront en profondeurs, en particulier les chasseurs de fauves, en quête de merveilles originales à étriper au cirque (je songe tout particulièrement à Julius Maternus).

Les siècles suivants m'intéressant moins, j'ignore ce qu'il advint par la suite. Apparemment, à moyen terme, la situation va se détériorer avec des Blemmyes et des Nobades plus offensifs, mais je ne domine pas leur chronologie...


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Message Publié : 16 Juil 2010 20:09 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Thersite je vous tire mon chapeau et m'incline fort bas.

Question subsidiaire : est il dénué de sens d'établir un parallèle entre la chute de l'empire romain et la fin des royaumes nubiens ou les deux phénomènes sont ils déconnectés ?


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Message Publié : 16 Juil 2010 21:08 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 11 Juin 2007 19:48
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A mon avis, c'est sans lien, pour la simple raison que l'empire romain ne s'effondre pas, en particulier l'Egypte byzantine est relativement épargnée. Mais bon, je quitte mon domaine chronologique...
Je donnerai néanmoins deux pistes faisant plus ou moins intervenir leurs liens avec la Méditerranée :
1) la première concerne l'essor d'Aksoum, à peu près l'actuelle Erythrée, qui fait l'objet de toutes les attentions romano-byzantines du bas-empire, je songe en particulier à la diplomatie justinienne. Byzance va même encourager Aksoum à contrôler les deux rives de la mer Rouge. De fait, le commerce anciennement au main de peuples nubiens a dû se décaler vers l'est, et cela a dû accentuer le déclin soudanais, mais ce transfert est lent et progressif, entamé dès le IIe (cf Périple de la mer Erythrée).
2) les épidémies. Une bonne partie des grandes épidémies qui ravagent la Méditerranée sont réputées originaires d'Ethiopie (déjà la "peste" d'Athènes au Ve, selon Thucydide; rebelotte au IIIe ap. avec la "peste" de Cyprien ; puis au VIe avec la "peste" de Justinien... à chaque fois, la haute vallée du Nil est montrée du doigt). J'ignore ses effets sur les populations ou sa chronologie locale, je ne sais même pas si c'est vraiment mesurable, mais cela a pu jouer son rôle.

Mais d'autres plus qualifiés auront sûrement des éléments plus viables à avancer.
J'en profite pour préciser que lorsque je parle d'Ethiopie, c'est au sens antique, je fais référence à la région soudanaise, et non au plateau éthiopien. Je préfère préciser pour éviter des incompréhensions, ne sait-on jamais...


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Message Publié : 13 Avr 2012 1:12 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 26 Fév 2011 9:10
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Localisation : france
Tres belle culture a redecouvrir déjà par le sources classiques grecques ( Strabon et herodote en particulier . eviter diodore de Sicile qui ne fait que rapporter ce que les anciennes traditions "ethiopiennes" revendiquent depuis toujours...
Eviter absolument les pieges des afrocentristes qui ont fait de la Nubie leur cheval de bataille pour prouver leurs thèses radicales, et qui au fnal deservent cette belle culture.

J'ai lu avec grand plaisir et je les conseille, les rapports de Claude Rilly qui connait tres bien la réalité et le terrain historique et archeologique de cette zone.

On distingue un post neolithique dans la basse nubie (vers -3500 / -2500 ) où il este xtrememnt diffcile d'avoir des informations . on pense que les egyptiens proto dynastiques ont annexé cette zone pour déjà assurer leur approvisionnement en or, ivoire, bovins, peux d' animaux sauvages etc...

Ensuite dans la periode historique c'ets une evolution qui se fait en parallèle du "voisin" egyptien" ... partenaire commercial mais aussi enemi heridtaire
cer Les nubiens n'ont jamais renoncé a vouloir conquerir le pouvoir en basse Egypte , avec parfois des royaumes tres puissants ( royaume de Kerma) , des alliances avec les Hyskos , des raids effectué lors du royaume de Napata , jusqu' à enfin arriver à leur fin avec la XXVI eme dynastie egyptienne qui est Kushite , la fameuse dynastie des pharaons noirs mais qui ne dure qu'une soixantaine d' année. ( 732 à 634 av JC)

Mais vers - 591 l' egypte porte un coup qui aurait pu etre fatal aux Kushite qui voit napata leur capitale etre quasiment detruite. c'est vers cette periode que les kushites transfère à 350 Km plus au sud leur ville principale dans ce qu'on apelle " l'ile de Meroe" (qui n'est pas une ile au sens moderne mais au conflueent du Nil bleu , du Nil blanc et d'un troiseme fleuve) ; une ville décrite comme immense par herodote .

Ce n'est qu' a ce moment là qu'on peut parler de civilisation de Meroe avce ses tempes et ses belles petites pyramides royales . C'est ensuite la periode des "reines de Meroe" , femme noire et opulente qui semblent diriger le pays sous un regime matriarchal efficace.

Après la periode tardive je connais moins , maisThersite en afit une belle description detaillée.

Au niveau religion Dans la periode recente , leur dieu principal etait un dieu a tete de belier (inconnu) qui va s'assimiler au fil du temps à Ammon , puis jupiter . Les pretres nubien faisaient des dons au dieu en versant de l'eau sur des autels ( l'eau est sacrée dans cette region qui s'aridifia au fil des siècles)

Au niveau archéoligique , le rapport 2010 (en anglais) de l' unesco est tres complet : http://whc.unesco.org/uploads/nominations/1336.pdf

Au niveau histoire non offcielement reconnue pour l'instant ( ça je ne le developperais pas içi), ce qui m'intéresse particulierement dans cette civilisation c'est qu'on peut tres probablement l' identifier au fameux pays des Iles de Punt pour les egyptiens .


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