Avec j'imagine un peu de retard (pardon mais je suis nouveau !), j'espère pouvoir apporter quelques pierres à ce qui s'est déjà construit dans la discussion
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Je me permets de répondre en copiant un article que j'ai réalisé pour des amis regroupant des informations de divers manuels ainsi que de mes cours :
"l'Egyptien est une des plus anciennes langues avec le sémitique (langues parlées en Afrique du Nord, Proche et Moyen Orient dans l'Antiquité), cette langue étant entre autre parlée depuis au moins -3800. L'écriture pictographique utilisée par les Egyptiens nous permet de cerner une grande partie de la pensée et de la vie égyptienne, et il faut sur ce point rendre homage à Jean-François Champollion (1790-1832), considéré comme le père de l'Egyptologie. Il a en effet permis de déchiffrer de nombreux hiéroglyphes, en ayant découvert les processus de communication utilisés par les Egyptiens, fort de ses nombreuses connaissances linguistiques, étant expert de nombreuses langues de cette région du monde. L'écriture pictographique égyptienne présente en effet de nombreuses particularités. On peut représenter un objet par un simple dessin schématique, un objet formant ainsi un caractère. Afin de montrer une action, on peut la représenter en montrant un animal l'effectuant : pour écrire "voler", on dessinera ainsi un oiseau en vol, ou un homme qui nage pour écrire "nager". A côté de ces simples principes, existent aussi des manières bien plus complexes d'écrire, qui serviront notamment à décrire des mots impossibles à représenter autrement, comme la conscience ou le génie, le vide. Il existe ainsi le principe d'homophonie et d'idéographie : on a en effet découvert que certains caractères se lisent phonétiquement, tandis que d'autres ne se lisent pas du tout !
Je m'explique : la massue piriforme, ou hedj, a un signe qui permet aussi d'écrire "blanc" et "brillant", mais qui se prononce hedj dans tous les cas. L'échiquier, ou men, possède un caractère qui représente aussi l'idée "d'être stable", ou "être malade". Afin de ne pas mélanger les différentes significations, les Egyptiens ont trouvé des concepts astucieux, par l'utilisation de rébuts ou de compléments phonétiques. Ainsi, on va écrire sehedj ou "briller", en associant les dessins signifiant se et hedj, "étoffe roulée" + "massue piriforme", qui forme ainsi le mot recherché. Sinon, on utilise les compléments phonétiques qui sont une liste de 24 signes utilisés pour compléter le signe et différencier son sens des autres possibles. Ils ne se lisent pas, mais sont indispensables pour la lecture du signe. La vipère à corne se prononce ainsi "f", et la bouche d'homme se lit "r". Par exemple, on dessine le signe représentant "beau, bon" qui peut entre autre se lire nefer, et on dessine à côté la vipère et la bouche afin de confirmer la lecture, les signes "f" et "r" étant alors placés à droite du premier signe, l'un au dessus de l'autre, norme censée faire comprendre au lecteur que les caractères sont placés afin de confirmer la lecture du premier signe, et non pour les lire les uns à suite des autres. On a ainsi "nfr" + "f" + "r", ou nefer lorsque l'on rajoute les voyelles (les voyelles ne sont en effet jamais écrites dans la langue égyptienne, on ne connaît donc pas la prononciation des mots, mots qui sont donc issus d'une convention d'écriture entre chercheurs permettant de nous assurer que nous parlons de la même personne ou du même objet) . Cette technique permet ainsi de limiter l'interprétation des signes afin de privilégier la lecture.
Il faut cependant remarquer une chose, ces 24 signes forment à eux seuls un alphabet qui aurait pu être suffisant pour l'ensemble de l'écriture égyptienne, les Egyptiens ont donc inventé l'alphabet ! Cet alphabet est cependant apparu après les premiers caractères, résultat d'une complexification progressive du language, ils ont ainsi choisi de garder ces signes, sans doute du fait de la sacralité accordée à l'écriture, qui ne permettait pas de supprimer l'ensemble des signes établis jusque là, l'un des premiers signes apparus, le plus vieux recensé, étant le scorpion, qui représentait le pharaon (il y a donc des hiéroglyphes dès la dynastie 0, avant -3200)."
Pour ce qui est de l'écriture démotique, c'est une simplification de l'écriture hiératique, qui est elle-même une simplification de l'écriture hiéroglyphique. Elle est apparue vers 700 av. J.-C. sous la XXVe dynastie, et était utilisée surtout pour les textes administratifs et judiciaires, et pour la littérature. J'ignore l'évolution qu'a subi cette écriture par la suite, je m'intéresse surtout aux périodes précédant ces dates, l'époque la plus poussiéreuse en fait ^^
Pour l'interrogation sur la conversation avec des Egyptiens, je rejoints les thèses des précédents messages, et je ne connais rien sur la Mésopotamie, ce qui est une tare à corriger au plus vite d'ailleurs !