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Abydos au fil de l'histoire: le Festival d'Osiris
Abydos fut, au cap du IIIe millénaire av. J.-C., le fief des souverains des deux premières dynasties; la ville portait alors le nom de This. Plus tard, et probablement dès les premières heures de l'Ancien Empire, alors que Djéser faisait de Memphis sa capitale, This fut rebaptisée Abdjou, que les Grecs transcrivirent en Abydos.
On y vénérait aux origines le dieu Khentamenti; mais en Xle dynastie, le roi Antef, pour des raisons que l'on suppose plus politiques que strictement religieuses, y imposa le culte d'Osiris, qui devint Osiris-Khentamentiou, Osiris Chef des Occidentaux et Seigneur d'Abdjou.
Dès cette même XIe dynastie, le nome et sa capitale acquirent une importance considérable, bénéficiant du support croissant que les rois accordèrent au développement des mythes osiriaques: à en croire les exégètes, c'est à Abydos qu'aurait été déposée la tête même du dieu, assassiné et dépecé par son frère Seth.
A l'occasion des grandes fêtes annuelles et bisannuelles, des foules de pèlerins venus de tous les nomes du royaume convergeaient aux abords du grand temple, et s'associaient à la célébration des mystères divins, à l'affrontement d'Osiris et de Seth, à la mise à mort du dieu par son propre frère, à son démembrement, à la douleur et à la colère d'Isis, à sa quête des restes épars de son époux, aux funérailles et à la résurrection du Justifié enfin, qui reprenait place à la tête de ses sujets et de ses domaines. Certains épisodes de cette passion se jouaient en plein air, avec la participation active, et sans doute tapageuse, des hordes de pèlerins. D'autres, plus secrets ou de portée plus hermétique, se déroulaient à l'intérieur même du temple, avec pour seuls acteurs les prêtres et les desservants.
Au terme de ce que l'on en est venu à appeler au fil des dynasties le Festival d'Osiris, et avant de reprendre le chemin de leurs provinces, les pèlerins prirent coutume de déposer aux pieds du dieu un témoignage de leur foi, humbles ex-voto de limon séché, statuettes, stèles, chapelles, ou s'ils étaient rois, temples à part entière.
En XIXe dynastie, Abydos était au faîte de sa gloire: le grand Séthi Ier y fit alors pèlerinage et dédia lui aussi à Osiris son présent, l'Auguste Château des Millions d'Années du Roi Menmaatre l'un des lieux saints les plus parfaits, mais aussi l'un des plus déconcertants d'Egypte.
_________________ Plus j'ai cherché, Madame, et plus je cherche encor...
RACINE (Britannicus, acte II,scIII)
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