Après vérification Ramsès II fait face à des révoltes en Palestine après Qadesh, et il doit les mater. Il lance ensuite des offensives contre des positions des Hittites au moment où les troupes de ces derniers sont concentrées ailleurs. Il parvient à menacer sans les reprendre les royaumes d'Amurru et d'Ugarit, mais réussit apparemment à raffermir sa domination sur d'autres royaumes comme Damas. Cela dure moins de 10 ans après Qadesh, par la suite un statu quo se met en place jusqu'à la mort de Muwatalli et même sous Urhi-Teshub.
Yongle a écrit :
Je ne veux surtout pas m’avancer témérairement, mais il semble que dès cette époque certains peuples de la mer commençent déjànà titiller l’empire.
Peut-être que certains apparaissent dans des textes, mais en tout cas ils ne jouent pas un rôle significatif à ce moment-là dans le concert international. Ils apparaissent sous Merneptah, le fils de Ramsès. Ensuite, on sait que le terme Palestine vient du peuple des Philistins, qui est effectivement un Peuple de la Mer (les Peleset des textes égyptiens), mais ça on a dû en parler ailleurs sur ce forum.
Citer :
Par contre, si les conflits se sont arrêtés après la fameuse bataille, je ne vois toujours pas l’intérêt d’attendre si longtemps pour signer ce traité.
On peut ne pas se battre, mais ne pas être ami pour autant. Avec les relations tumultueuses entre Égyptiens et Hittites depuis le temps de Suppiluliuma Ier, pas de raison de conclure un traité. L'alliance se noue parce que les deux camps ne voient plus d'intérêt à être en conflit, mais pour autant que l'on sache une formalisation des relations par un traité ne se fait pas systématiquement.
Citer :
Sinon, je ne comprends pas pourquoi dans ce traité, on ne retrouve pas la phraséologie habituelle consistant à servir du « mon frère » entre grands rois. De même, est-ce que le fait que ce traité soit gravé dans une tablette d’argent est juste le signe d’une volonté d’inscrire les clauses du traité sur une matière non périssable, ou y a-t-il une symbolique particulière de ce métal ?Est ce le cas de tous les traités ou seulement des traités et « égaux » ?
Le traité mériterait un sujet à part entière, parce qu'il ne concerne pas la bataille de Qadesh pour les raisons que j'ai évoqué précédemment. Mais je vais quand même répondre à ces questions ici. D'abord le traité fait bien référence à la "fraternité" entre les deux rois, donc est bien en accord avec la terminologie courante de la période. Ensuite le fait que le traité soit inscrit sur du métal est une procédure normale pour les Hittites, effectivement explicable par la volonté de mettre le texte sur un matériel non périssable pour le conserver plus longtemps. D'autant plus que cette tablette est a priori entreposée dans le grand temple de la capitale hittite, auprès des divinités. Mais on n'en sait pas plus sur cette symbolique, vu que ça n'est expliqué nulle part. Une tablette de traité en bronze a été retrouvée à Hattusha, et d'autres textes mentionnent le fait que cette pratique est courante au moins au XIIe siècle. Cela concerne les traités avec les vassaux, vu que le traité égypto-hittite est le seul à notre disposition à avoir été conclu par les Hittites avec des égaux pour cette période. Cela explique sa forme particulière, qui s'inspire de celle des traités de vassalité mais la réadapte à l'égalité entre les deux rois. Il faut en effet comprendre que ce traité découle d'une tradition hittite, pas égyptienne, car apparemment ce sont les Hittites qui attachent une importance particulière à la rédaction des traités de paix, les accords diplomatiques des Pharaons avec leurs vassaux ne prenaient pas de forme écrite pour autant que l'on sache, on pouvait se contenter d'un serment oral. D'où le fait que ce traité est une initiative hittite, les Égyptiens auraient sans doute pu s'en passer et se contenter d'un mariage diplomatique, qui se fait après le traité.