Clemsus a écrit :
Je veux également me centre sur tout l'héritage d'Hannibal, les transformations politiques à Rome, ses stratégies
Tu ne crains pas de partir dans trop de directions ? Cela n’a pas grand rapport avec la personnalité du Barcide. Or le sujet d’origine est déjà très riche, et complexe puisqu’il va te contraindre à une
Quellenforschung, une recherche de la source originelle poussée pour chaque anecdote mise en scène par les auteurs conservés, tous de seconde main. Comparer ces versions primaires, puis étudier leur combinaison par les auteurs postérieurs en expliquant les raisons des choix de chacun, rechercher des topos parallèles dans la littérature gréco-latine en mettant en valeur points communs et différences, etc. etc. Tu auras déjà beaucoup de boulot, et je le crains en large partie en langue étrangère (bibliographie surtout allemande et italienne me semble-t-il pour Hanni).
A ce titre, je t’encourage à te plonger avec attention dans Appien (pense d’ailleurs aux autres livres, pas seulement l’
Hannibaliké : l’
Ibériké, la
Libyké le mettent aussi en scène), car contrairement à Polybe ou Tite-Live, bien que tardif, il privilégie des sources grecques (les Sosylos, Silénos et autres) par rapport au latines. Idem pour Diodore, dans les fragments des XXV-XXVIII).
Pour la personnalité d’Hannibal, Plutarque sera lui aussi très précieux puisqu’il s’agit de son thème favori, la vertu des grands hommes. Outre les
Vies (Fabius et Marcellus), les
Moralia regorgent d’anecdotes.
Cornélius Népos est aussi intéressant bien que bref, d’une part parce qu’il est relativement ancien, antérieur à Tite-Live, ensuite parce qu’il lui est très favorable (son sang insubre vibre peut-être aux exploits de l’allié de ses ancêtres ?) ce qui tranche avec son contemporain Valerius Antias, qui développe au contraire largement la légende noire dont s’inspirera Silius.
Plus tous les autres (Dion et Zonaras, Florus, Orose, Eutrope, Juvénal, le charmant Lucien, Frontin…) peut-être moins intéressants pour le sujet, mais à consulter, au cas où. Lucien au moins, puisqu’il est l’exemple type de la transition, Hannibal ayant muté en un personnage type pour la littérature.
Clemsus a écrit :
Tu aurais le titre d'une de ces études sur Alexandre?
Alexander the Great. Reality and Myth, Rome, L’Erma di Bretschneider, “Analecta Romana Instituti Danici”, suppl. n°20, 1993
Alexandre le Grand dans les littératures occidentales et proche-orientales, Actes du Colloque de Paris, Nanterre, 1999.
Alexandre le Grand. Image et réalité, Vandoeuvre-Genève, « Entretiens sur l’Antiquité classique », 22, 1976.
GOUKOWSKY P.,
Essai sur les origines du mythe d’Alexandre (336-270 av. JC), Nancy, deux volumes, 1978-1981.
MOSSE C.,
Alexandre, la destiné d’un mythe, Paris, Payot, 2001.
Il y en a beaucoup d’autres, mais je n’ai que ces références sous la main…
Fait également une recherche sur le forum : le thème est plusieurs fois abordé dans diverses sections, entre Alexandre vu à travers la tradition arabe, l’Alexandre médiéval, etc.