Je ne pense pas que Bourges a été rebaptisé en Avaricum et que ce nom a existé avant le IIIème ou IVème siècle. Le nom d'Avaricum vient du nom de la rivière Yèvre (Avar) qui est sans aucun doute beaucoup plus ancien.
De façon générale pour toutes les villes baptisées suivant les anciens noms de peuples, je n'ai pas souvenir dans mes lectures de références précises sur les dates de ces changements de noms, ni sur les raisons de ces changements. Mais je pense que des études ont déja été faites sur ce thème ... ?

Si mépris il y avait, c'était peut-être celui du lettré envers l'analphabète, du citadin envers le paysan. A cela s'ajoute le christianisme naissant dans les villes et qui ne pénètre pas la campagne et qui maintient les traditions [Païen, du latin paganus proprement «du pagus, de la campagne, de village»]. Ces aspects du mépris étaient toujours présent au XXe siècle.

Un élément à prendre en compte surtout est l'évolution profonde des mentalités : société évolutive, les Gallo-romains ont prospéré parmi les dieux impériaux, culte sans pouvoir politique et militaire, mais surtout grâce au principe d'une ascension sociale fondée sur l'argent. Société figée, les Gaulois étaient encadrés par les druides, le culte de dieux locaux, un pouvoir réservé aux aristocrates.

La coupure entre les deux a dû se situer au delà d'un mépris pour des ploucs incultes et une civilisation périmée, dépourvue du confort "moderne" : ce fut aussi un divorce entre deux systèmes socio-économico-politiques.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Il est certain qu'il existe une profonde question de milieux socio-économique dans cette question ; dans l'armée, le sujet que je connais le mieux, les valeurs ancestrales de la bravoure guerrière des Gaulois ne cesse d'être rappelé et quiconque a lu Ammien Marcellin ne peut en être que convaincu. Chez les philosophes adeptes de vertu et de sobriété les Gaulois représentaient ici aussi une sorte de modèle idéalisé (pas sobriété concernant la boisson, les Gaulois étant décrit comme d'incorrigible soiffard...). Il est à signaler que les barbares sont accueillis par certains comme des libérateurs des griffes du fisc comme Savinien de Marseille mais aussi parce qu'ils ne sont pas corrompus par les dérèglements de la vie romaine ; luxe, jeux, théâtres, bains... Je n'ai pas d'exemple de chrétien ayant rappelé l'antique passé gaulois dans ce sens, mais je vais chercher...



C'est une notion essentiellement chrétienne servant à distinguer le rural empli de superstitions de l'urbain souvent plus concerné par la religion... encore que les nuances à apporter sont nombreuses.



Le livre en question est Hervé Inglebert, Idéologie et valeurs civiques dans le monde romain.
Cela fait un moment que je l'ai utilisé par contre...

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Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.