Pédro a écrit :
J'imagine également qu'il y eu un certain tournant avec la transition du pouvoir arsacide au pouvoir sassanide qui se traduit d'après ce que je sais par une plus grande centralisation du pouvoir. Selon quelles modalités ; mystère, mais l'appui sur le zoroastrisme parait avoir été important.
L'empire arsacide est très peu centralisé, et laisse des autonomies fortes à des petites entités provinciales qui parfois constituent de vraies menaces (Characène, Elymaïde, etc.). L'administration des Sassanides est mieux connue, mais encore une fois de façon très insatisfaisante, d'autant plus que les sources majeures sont réparties sur deux époques entre lesquelles il y a manifestement eu des évolutions dont les modalités nous échappent. Et en l'absence de textes de la pratique on ne peut pas vraiment savoir dans quelle mesure les provinces étaient contrôlées par le pouvoir central. Le règne de Khusraw Ier semble voir se mettre en place des réformes dans l'administration, l'armée, la fiscalité, sans doute pour renforcer le pouvoir central, qui avait du mal à percevoir certains impôts et faisait face à des dignitaires militaires trop puissants. Mais le problème, comme souvent avec les réformateurs antiques, et de savoir dans quelle mesure les changements qu'on lui a attribué postérieurement ont effectivement eu lieu sous son règne et non pas sous ceux de son prédécesseur ou de son successeur. Quant au rôle du clergé zoroastrien, il semble croissant dans l'administration centrale (avec le
mobedan mobed "prêtre des prêtres") comme provinciale (où le clergé joue sans doute un rôle dans l'archivage d'actes juridiques), même s'il reste subordonné au pouvoir. Il a apparemment joué un rôle dans la déchéance du fils de Khusraw Ier.
Plutôt que de diverger plus longuement sur cette discussion, il faudrait que son initiateur précise ce qu'il souhaite savoir et donne une limite chronologique ou géographique, parce que sinon on peut parler de beaucoup trop de choses pour faire quelque chose de cohérent. Mais ce n'est que mon avis.