Drouet Cyril a écrit :
Antonnet a écrit :
J'ai lu quelque part que lors des batailles de l'Empire les officiers de santé achevaient les blessés les plus graves d'une balle dans la tête. Quelqu'un peut-il confirmer ?
Sans doute pensez-vous aux dires de Jacquin (Carnets de route) auxquels il est quand même difficile de donner foi :
« Les pauvres blessés n'étaient pas beaucoup mieux traités à l'ambulance et dans les hôpitaux l'on a vu souvent des chirurgiens ouvrir la veine à des blessés qui étaient pour être amputés, ou d'autres étant amputés et transportés dans les hôpitaux mouraient presque tous aussitôt qu'ils croyaient être guéris ; aussi il n'en est pas beaucoup rentré en France de militaires estropiés ou avec un membre de moins ; il paraît que notre empereur Napoléon avait adopté les principes de l'empereur d'Autriche : aussitôt qu'un soldat autrichien avait une blessure grave pour être estropié, on le faisait mourir, aussi, en Autriche, l'on ne voit aucun ancien militaire avec un membre en moins : C'est le moyen économique pour ne pas donner de retraite.
Dans un même ordre idée (mais l’affaire est bien moins douteuse), on peut évoquer les empoisonnements de Jaffa, cité déjà effroyablement marquée pendant la marche de l’armée française sur Acre par les massacres ayant touché la population civile lors de l’assaut et ensuite par celui des prisonniers.
Desgenettes (Histoire médicale de l'armée d'Orient) :
« Le général Bonaparte m'avait fait appeler, le même jour 27, de grand matin, dans sa tente, où il était seul avec son chef d'état-major. Après un court préambule sur notre situation sanitaire, il me dit : A votre place, je terminerais à la fois les souffrances de nos pestiférés, et je ferais cesser les dangers dont ils nous menacent, en leur donnant de l'opium. Je répondis simplement, mon devoir à moi, c'est de conserver. Alors le général développa sa pensée avec le plus grand calme, en disant qu’il conseillait, pour les autres, ce qu'en pareil cas, il demanderait pour lui-même. Il me pria d'observer aussi qu'il était, avant qui que ce fût, chargé de la conservation de l'armée, et par conséquence d'empêcher nos malades délaissés de tomber, vivants, sous le cimeterre des Turcs. Je ne cherche pas, continua-t-il, à vaincre vos répugnances, mais je crois que je trouverai des personnes qui apprécieront mieux mes intentions.
Le général Berthier resta muet pendant cet entretien; mais il me témoigna un instant après qu'il approuvait mon refus.
Ce ne fut, au reste, qu’à notre retour à Jaffa, et nulle part ailleurs, que je puisse attester, que l'on donna à des pestiférés, au nombre de 25 à 30, une forte dose de laudanum. Quelques uns le rejetèrent par le vomissement, furent soulagés, guérirent et racontèrent tout ce qui s'était passé.»