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Message Publié : 08 Sep 2014 15:45 
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Salluste
Salluste

Inscription : 06 Fév 2014 19:23
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J'ai vu récemment le film "Alexandre", racontant la vie d'Alexandre le Grand. On y voit un blessé macédonien achevé d'un coup de maillet sur un coin métallique posé sur la nuque. Cette séquence s'appuie t-elle sur un ou des textes de l'antiquité ? Je me pose la même question pour les guerriers d'Hannibal blessés au cours d'une des deux batailles qu'il a livrées contre les Gaulois ou du fait de chutes en montagne. On comprend bien que ce soit une charge difficile à supporter pour une armée en marche sur une longue distance, sachant qu'en plus nombre de blessures ne pouvaient pas guérir du fait de l'infection ultérieure. Doit on en conclure qu'au delà d'une certaine gravité, les blessés étaient systématiquement achevés, d'une mort la plus rapide et sans douleur possible, par leurs camarades de combat, ou par des préposés au "service médical" ?


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Message Publié : 08 Sep 2014 18:54 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 25 Août 2014 22:07
Message(s) : 40
Localisation : Ici et là
Je ne dispose pas de suffisamment de connaissances pour répondre à cette question, mais je m'y joins en essayant d'élargir le débat. Existe-t-il une histoire du traitement des blessés dans les guerres, depuis l'antiquité jusqu'à Solférino ?


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Message Publié : 08 Sep 2014 21:16 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 27 Oct 2011 21:49
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J'ai lu quelque part que lors des batailles de l'Empire les officiers de santé achevaient les blessés les plus graves d'une balle dans la tête. Quelqu'un peut-il confirmer ?


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Message Publié : 08 Sep 2014 21:46 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
Message(s) : 3532
Antonnet a écrit :
J'ai lu quelque part que lors des batailles de l'Empire les officiers de santé achevaient les blessés les plus graves d'une balle dans la tête. Quelqu'un peut-il confirmer ?


Sans doute pensez-vous aux dires de Jacquin (Carnets de route) auxquels il est quand même difficile de donner foi :
« Les pauvres blessés n'étaient pas beaucoup mieux traités à l'ambulance et dans les hôpitaux l'on a vu souvent des chirurgiens ouvrir la veine à des blessés qui étaient pour être amputés, ou d'autres étant amputés et transportés dans les hôpitaux mouraient presque tous aussitôt qu'ils croyaient être guéris ; aussi il n'en est pas beaucoup rentré en France de militaires estropiés ou avec un membre de moins ; il paraît que notre empereur Napoléon avait adopté les principes de l'empereur d'Autriche : aussitôt qu'un soldat autrichien avait une blessure grave pour être estropié, on le faisait mourir, aussi, en Autriche, l'on ne voit aucun ancien militaire avec un membre en moins : C'est le moyen économique pour ne pas donner de retraite.

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 09 Sep 2014 13:38 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 28 Déc 2011 12:34
Message(s) : 2210
Localisation : St Valery/Somme
Moins bien traités que les gladiateurs, vu leur prix exhorbitant. Galien fit ses classes dans l'arène de Pergame.

Chez les romains c'est l'hellénisation de la société qui généralise les medecins (grecs pour la plupart) si on prend Caton l'ancien comme référence de ce qui se passait avant l'influence grecque, dans le De agri cultura explique comment se préserver des maladies par une vie saine. Il considérait la maladie comme une épreuve destinée à former le caractère et comme une forme de sélection naturelle. Dans ce contexte les bléssés étaient probablement achevés.

Avec la guerre des gaules ont a une autre approche : les blessés étaient cantonnés dans les villages aux alentours des zones de conflit. Les médecins font partis de la troupe d'esclaves qui suit la Légion. Auguste en professionnalisant l'armée, y joint les aerarium qui sont des médecins militaires. Leur période d'engagement est de 16 ans au sein des valetudinaria l'équivalent militaire des aesculapia. Les médecins militaires romains sont bien formés, contrairement à certains homologues civils, et trés hiérarchisés (medecin de camps, de cohorte et de légion).

Il ne faut pas oublier la médecine gauloise dont il ne reste peu de trace à cause de l'abscence d'écrit druidique mais qui avait subit assez tot l'influence grecque et qui a une originalité c'est l'utilisation des eaux thermales.

A ce sujet et sans liens avec l'antiquité, j'ai entendu parlé des "boues d'arquebuses" mais je n'en trouve aucune trace sur wikipédia. Ce serait l'équivalent thermal des "eaux d'arquebuse " (eau vulnéraire ou eau d'arquebusade est une teinture officinale, c'est-à-dire, une solution médicamenteuse obtenue par action prolongée de l'alcool sur des plantes aromatiques, réputée vulnéraire, c'est-à-dire à même de soigner les plaies.)
Ces boues sont constitué essentiellement de bactéries filamenteuses vivant sur la chimie du soufre ou du fer des sources chaudes à odeur d'oeuf pourris. Elles sont complétement inofensive. Le tartinage sur les plaies de cette crème de bactérie empêche les bactéries pathogènes de s'implanter et de gangréner la plaie et permet de stimuler les défances immunitaires. C'est le cas des eaux d'Abano en Italie décrite par Montaigne. Mais cela peut marcher avec de nombreuses boues thermales et je ne serais pas surpris que les gaulois l'utilsaient déja. Ces bactéries maintenant purifiées font l'objet actuellement d'essais thérapeutique sur la cicatrisation post-opératoire.

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Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)


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Message Publié : 09 Sep 2014 13:55 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Drouet Cyril a écrit :
Antonnet a écrit :
J'ai lu quelque part que lors des batailles de l'Empire les officiers de santé achevaient les blessés les plus graves d'une balle dans la tête. Quelqu'un peut-il confirmer ?


Sans doute pensez-vous aux dires de Jacquin (Carnets de route) auxquels il est quand même difficile de donner foi :
« Les pauvres blessés n'étaient pas beaucoup mieux traités à l'ambulance et dans les hôpitaux l'on a vu souvent des chirurgiens ouvrir la veine à des blessés qui étaient pour être amputés, ou d'autres étant amputés et transportés dans les hôpitaux mouraient presque tous aussitôt qu'ils croyaient être guéris ; aussi il n'en est pas beaucoup rentré en France de militaires estropiés ou avec un membre de moins ; il paraît que notre empereur Napoléon avait adopté les principes de l'empereur d'Autriche : aussitôt qu'un soldat autrichien avait une blessure grave pour être estropié, on le faisait mourir, aussi, en Autriche, l'on ne voit aucun ancien militaire avec un membre en moins : C'est le moyen économique pour ne pas donner de retraite.


Dans un même ordre idée (mais l’affaire est bien moins douteuse), on peut évoquer les empoisonnements de Jaffa, cité déjà effroyablement marquée pendant la marche de l’armée française sur Acre par les massacres ayant touché la population civile lors de l’assaut et ensuite par celui des prisonniers.

Desgenettes (Histoire médicale de l'armée d'Orient) :
« Le général Bonaparte m'avait fait appeler, le même jour 27, de grand matin, dans sa tente, où il était seul avec son chef d'état-major. Après un court préambule sur notre situation sanitaire, il me dit : A votre place, je terminerais à la fois les souffrances de nos pestiférés, et je ferais cesser les dangers dont ils nous menacent, en leur donnant de l'opium. Je répondis simplement, mon devoir à moi, c'est de conserver. Alors le général développa sa pensée avec le plus grand calme, en disant qu’il conseillait, pour les autres, ce qu'en pareil cas, il demanderait pour lui-même. Il me pria d'observer aussi qu'il était, avant qui que ce fût, chargé de la conservation de l'armée, et par conséquence d'empêcher nos malades délaissés de tomber, vivants, sous le cimeterre des Turcs. Je ne cherche pas, continua-t-il, à vaincre vos répugnances, mais je crois que je trouverai des personnes qui apprécieront mieux mes intentions.
Le général Berthier resta muet pendant cet entretien; mais il me témoigna un instant après qu'il approuvait mon refus.
Ce ne fut, au reste, qu’à notre retour à Jaffa, et nulle part ailleurs, que je puisse attester, que l'on donna à des pestiférés, au nombre de 25 à 30, une forte dose de laudanum. Quelques uns le rejetèrent par le vomissement, furent soulagés, guérirent et racontèrent tout ce qui s'était passé.»

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