Atlante a écrit :
D'ailleurs, quand on y réfléchit bien, si l'on trouve, dans des fouilles archéologiques à un endroit donné (ici, cette tombe celte) des objets qui ont une origine lointaine, c'est qu'il y a contact entre les peuples. S'il y a contact, il y a non seulement échanges commerciaux (ça tombe sous le sens) mais aussi humains. Les gens des époques lointaines n'avaient quasiment que leurs jambes pour se déplacer... mais ils les utilisaient bien plus que nous !
Evidemment, si les objets voyagent, c'est qu'il y a eu des contacts. Mais le sujet ne se résume pas à cette évidence.
1- Si des objets luxueux et d'origine lointaine se retrouvent à cette époque, dans quelques centaines de tombes (seulement), c'est qu'il y a eu concentration de richesse sur certaines personnes et dans des lieux voisins. Cette richesse s'est vraisemblablement constituée parce que ces personnes étaient des relais commerciaux, entre d'une part les civilisations méditerranéennes, et d'autre part les habitants de contrées nordiques qui détenaient des matières premières (ambre ou métaux). Cette zone de relais s'est déplacée d'abord d'est en ouest entre les VIIIème et VIème siècles, passant de l'aire hallstattienne orientale à l'aire hallstattienne occidentale, puis encore plus à l'ouest et vers le nord entre les VIIème et VIème siècles, passant de l'aire hallstattienne occidentale à l'aire laténienne.
Ces mouvement s'expliquent par le déplacement de la zone de départ des marchandises vers l'ouest, d'abord du Proche Orient / Grèce à la Grande Grèce et l'Etrurie, puis de nouveau par ce déplacement vers Marseille et le Nord de l'Italie.
2- A ma connaissance, les déplacements à longe distance des hommes en même temps que les biens ne sont pas attestés à cette époque. On ne peut absolument pas comparer le Vème siècle av.J.-C. et le Moyen Âge.
Au Vème siècle av.J.-C., les contacts étaient très majoritairement de proche en proche. C'est une des raisons du développement de ces centres princiers celtes qui servaient de relais.
G.Pierrevelcin l'a aussi montré à des époques plus récentes en étudiant les échanges entre la Bohême et la Gaule du IVème au Ier siècle av.J.-C. et en concluant que la majorité des contacts étaient vraisemblablement indirects, transitant par plusieurs personnes.