En tant que fils aîné du comte d'Artois, l'état civil du duc d'Angoulême est S.A.R. Louis Antoine d'Artois, petit-fils de France et duc d'Angoulême puis, à partir de 1824, S.A.R. Louis de France, dauphin de Viennois, et enfin, à partir de 1836 (plutôt que 1830), S.M.T.C. Louis XIX, roi de France et de Navarre.
Ce prince méconnu ne mérite certainement pas l'oubli dans lequel il est tombé. Je ne vais pas prétendre qu'il fut un personnage hors du commun mais en aucun cas il ne fut inférieur à d'autres princes de la Maison de France.
Parti en exil en même temps que son père (en 1789), il a combattu dans les rangs de l'armée de Condé et s'y est montré digne de son rang. Marié à sa cousine par la volonté de Louis XVIII, il vécut aux côtés de ce dernier pendant l'Empire et fut apparemment grandement influencé par la vision, disons "tolérante" de la royauté que pouvait avoir le roi en exil. Celui-ci, d'ailleurs, le considérait comme son fils et voyait en lui l'espoir de la dynastie.
Sous la restauration, il fut le général en chef de l'expédition en Espagne, et s'y montra magnanime, tenant d'apaiser les tensions entre partisans de l'aboslutisme royale et libéraux.
Une fois, dauphin, Louis-Antoine, trop respectueux de l'autorité royale et paternelle, ne s'opposa jamais aux décisions de Charles X, le suivant fidèlement, même au moment de la signature des ordonnances.
Après la mort de son père, il choisit de prendre le titre de roi pour conserver à la couronne sa dignité. N'oublions pas que l'abdication de Charles X en 1830 est fortement sujette à caution et que, en tout état de cause, Henri V ne peut prétendre être roi si Louis-Antoine ne l'a pas été à son tour, comme Louis-Antoine ne peut en aucun cas refuser la couronne.
Louis XIX a toujours affirmé que, si la royauté légitime devait être restaurer en France, il laisserait le trône à son neveu ; dans un tel cas de figure, il y aurait eu deux rois en France, un régnant, Henri V, et un roi en titre Louis XIX, que l'on peut imaginer retiré dans un couvent, connaissant les convictions religieuses très fortes de Louis-Antoine.
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