Barbetorte a écrit :
. L'économie était une vertu cardinale au 19e siècle. Lorsqu'on jouissait d'un revenu mensuel équivalent à 3 000 €, on faisait en sorte de ne dépenser mensuellement que 2 800 € et de réinvestir l'excédent de 200 € [...] Mais les petits rentiers investissaient très peu en actions, ils préféraient les obligations, beaucoup moins risquées, et parmi les obligations, celles qui avaient leurs faveurs étaient les empruns d'Etat sans risque.
C'est ainsi que fonctionnait mon grand-père. Homme du XIXème siècle égaré au XXème à son corps défendant, mal à l'aise dans une carrière de salarié, on pourrait dire qu'il s'était épanoui en arrivant à la retraite, où ses revenus fixes (fort modestes d'ailleurs) lui permettaient d'agir comme vous le décrivez, obéissant sans doute à un schéma qui lui venait de loin.
Il faisait ses comptes mensuels sur un cahier: page de gauche, revenu prévu, dépenses prévues, excédent prévu. Page de droite, dépenses confirmées, excédent final.
Et chaque mois, l'excédent était en effet placé en obligations d’État.
Il n'aurait pas fallu lui parler d'endettement, d'effet de levier, de rendement d'investissements. Il avait pincé le nez quand mon père s'était endetté pour acheter sa première maison. S'endetter, c'était la preuve que l'on vivait au dessus de ses moyens, c'était même,
horresco refferens prendre un risque de faillite.