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 Sujet du message : L’exécution de Ney
Message Publié : 06 Mars 2017 14:40 
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Eginhard
Eginhard

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Comment se fait-il que Ney ait décidé de se faire juger par la Chambre des Pairs plutôt que par le Conseil de Guerre ?
Pensait-il vraiment que la Chambre des Pairs, remplie de royalistes, allait être plus clémente ?

A t-on une idée de la composition de ce Conseil de Guerre ? Je sais que la présidence revenait au doyen, le Maréchal Moncey qui refusa au profit de Jourdan, mais pour le reste des membres...
L'attitude d'un Davout (tout de même sacrément classe) n'aurait-elle pas été plus probable ? Ou bien fallait-il s'attendre à la dureté à l'exemple des ex-maréchaux d'Empire présents à la Chambre des Pairs qui l'ont condamné (Sérurier, Kellermann, Pérignon, Victor et Marmont).


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 06 Mars 2017 14:53 
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Eginhard
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Bon enfaîte pour la composition j'ai trouvé facilement :

"Le conseil est finalement présidé par le maréchal Jourdan et composé de trois autres maréchaux (Masséna, Augereau et Mortier) qui ont servi l’Empereur à son retour de l’île d’Elbe, et de trois généraux plutôt favorables à l’Empire (Claparède, Villate et Gazan). Un commissaire du pouvoir exécutif est également présent, y compris au délibéré."

Ce conseil était-il si défavorable pour préférer la chambre ?


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 06 Mars 2017 22:04 
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Fustel de Coulanges
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Le bonapartiste a écrit :
Comment se fait-il que Ney ait décidé de se faire juger par la Chambre des Pairs plutôt que par le Conseil de Guerre ?


La crainte du peloton semble avoir joué. Ne prête-t-on pas à Ney ces mots :
« Ah! monsieur Berryer, quel service vous m'avez rendu ! Voyez-vous, ces gens-là m’auraient fait tuer comme un lapin ! »

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 10:55 
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Donc au lieu de s'en remettre à ses "pairs", militaires comme lui, avec qui il avait servi, et qui pour la plupart auraient été plutôt indulgents avec lui, il a préféré s'en remettre a une chambre "politique", ultra royaliste qui ne demandait qu'à le fusiller. Voilà ce qui s'appelle se planter. Bref on est dans la ligne de sa conduite de Waterloo. Brave, très brave, Ney, mais un peu limité coté analyse

_________________
C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 11:21 
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Plutarque
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Il faudrait creuser mais le jugement par ses anciens collègues n'est pas forcément plus clément.
Certains avaient certainement besoin de prouver leur ralliement, en sacrifiant Ney.


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 11:57 
Drouet Cyril a écrit :
La crainte du peloton semble avoir joué. Ne prête-t-on pas à Ney ces mots :
« Ah! monsieur Berryer, quel service vous m'avez rendu ! Voyez-vous, ces gens-là m’auraient fait tuer comme un lapin ! »
Ney a pris beaucoup de décisions a priori peu favorables à sa défense, comme d'interdire à ses avocats de plaider qu'il n'était pas né français.

De toute façon il y a des doutes même sur l'exécution (http://www.napoleonicsociety.com/french/neycazottes.htm).


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 13:21 
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Eginhard
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Inscription : 27 Août 2012 15:49
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Malicorne a écrit :
Il faudrait creuser mais le jugement par ses anciens collègues n'est pas forcément plus clément.
Certains avaient certainement besoin de prouver leur ralliement, en sacrifiant Ney.


Certes mais d'une part l'attitude d'un Moncey ou d'un Davout prouvait qu'il n'était pas impossible d'attendre de la clémence. Même si le témoignage de Davout se fait lors du procès à la chambre donc Ney ne pouvait le présager au moment où il demande l'incompétence du Conseil de Guerre.
D'autre part, l'exécution était la pire des condamnations, le Conseil aurait très bien pu prononcer une autre peine.

Pour creuser un peu, avez-vous idées des relations ou possible inimitié entre Ney et les membres du Conseil (Jourdan, Masséna, Augereau, Mortier, Claparède, Villate et Gazan) ?


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 13:27 
Le bonapartiste a écrit :
Pour creuser un peu, avez-vous idées des relations ou possible inimitié entre Ney et les membres du Conseil (Jourdan, Masséna, Augereau, Mortier, Claparède, Villate et Gazan) ?
Est-ce que vraiment ce Conseil pouvait décider en toute indépendance ? Est-ce que le Roi, voire Wellington ou Bernadotte, ne pouvaient pas avoir leur mot à dire ?


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 13:39 
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Eginhard
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Jean R a écrit :
Est-ce que vraiment ce Conseil pouvait décider en toute indépendance ? Est-ce que le Roi, voire Wellington ou Bernadotte, ne pouvaient pas avoir leur mot à dire ?


Apparemment, je n'ai pas d'élément prouvant le contraire mais bon il est tout à fait possible que d'une manière ou d'une autre le Roi passe outre.

Le général Claparède aurait dit au comte de Rochechouart : « Je puis vous affirmer que la majorité du conseil est pour l’acquittement ; les avocats du maréchal sont des fous ou des imbéciles d’avoir soulevé cette question d’incompétence à laquelle personne ne songeait. »


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 07 Mars 2017 17:08 
Le bonapartiste a écrit :
Le général Claparède aurait dit au comte de Rochechouart : « Je puis vous affirmer que la majorité du conseil est pour l’acquittement ; les avocats du maréchal sont des fous ou des imbéciles d’avoir soulevé cette question d’incompétence à laquelle personne ne songeait. »
Mais, quels que fussent l'instance et les hommes, pouvait-on purement et simplement acquitter ? Après tout il avait bien commis la plus caractérisée et la plus impardonnable des trahisons, avec des circonstances atténuantes mais on ne savait pas en tenir compte.


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 08 Mars 2017 0:04 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Le bonapartiste a écrit :
Pour creuser un peu, avez-vous idées des relations ou possible inimitié entre Ney et les membres du Conseil (Jourdan, Masséna, Augereau, Mortier, Claparède, Villate et Gazan) ?


Jourdan : "... Au retour de l'ïle d'Elbe, Jourdan assure dans un premier temps le roi de sa fidélité, n'hésitant pas à traiter Napoléon d"ennemi public". Imprudemment, il proclame : "La France repousse de son sein l'homme sous le despotisme duquel elle a gémi si longtemps.". Convoqué par l'empereur, il accepte pourtant de le servir. Fait pair de France le 2 juin 1815, il devient Comte d'Empire avec Brune mais ne recevra jamais les lettres patentes correspondantes ... Après Waterloo, sans états d'âme, (il) retourne se mettre à la disposition du roi. Comme il n'a pas tenu un rôle important durant les Cent Jours, il n'est pas inquiété ... appelé en septembre à la présidence du conseil de guerre qui doit juger Ney, il se comporte courtoisement avec son ex-collègue qui récuse cette juridiction et demande à être jugé par ses pairs. Comme Jourdan vient d'être déchu de la pairie, il n'a pas à se prononcer, ce qui soulage sa conscience.

Massena : "... après Waterloo, le gouvernement provisoire lui confie le commandement de la garde nationale de Paris et le nomme gouverneur de la capitale le 3 juillet. Ecartant toute idée de résistance : "On se battra pour leur faire plaisir et je m'exposerai à faire brûler mon château et mon hôtel !", il est remplacé dès le retour des Bourbons. Contraint de faire partie du conseil de guerre qui doit juger Ney, il est soulagé lorsque le conseil se déclare incompétent..."

Augereau : "... ulcéré par son comportement passé, l'empereur refuse son ralliement et le prive même de son titre de maréchal le 10 avril 1815. Trois mois plus tard, il n'est pas plus heureux avec Louis XVIII ... Ayant conservé son titre de pair de France, Augereau est appelé à prendre part au procès du maréchal Ney. Dignement, il refuse de siéger, répugnant à juger un frère d'armes.

Mortier : "A la seconde Restauration, le duc de Trévise, exclu de la chambre des pairs, le 24 juillet pour avoir participé aux Cent Jours ... Membre du conseil de guerre qui doit statuer sur le sort de Ney et qui, malheureusement pour lui, se déclare incompétent, Mortier refuse avec un courage qui l'honore de juger son camarade."

[... Personnalité déconcertante, Ney figure parmi les maréchaux de l'Empire les plus célèbres ... En avance à Iéna, en retard à Eylau, rétif en Espagne, il doit plus sa popularité à son indéniable courage physique qu'à son comportement hésitant sur les champs de bataille. Ce magnifique entraîneur d'hommes dépourvu de toute énergie morale, était excité, instable et irascible. ... Ses sautes d'humeur, sa jalousie, en faisait un être versatile et agité ... A Madame de Rémusat : "Il y a en lui une disposition ingrate et factieuse. Si je devais mourir de la main d'un maréchal, il y a à parier que ce serait de la sienne."
"C'était un brave homme, personne ne l'était plus que lui ; mais c'était un fou ; il est mort sans emporter l'estime de personne ! ... Ney était admirable pour sa bravoure, son opiniâtreté dans les retraites ; il était bon pour conduire 10 000 hommes, mais hors de là c'était une vraie bête ! ... Ney aussi mal attaqué que mal défendu, a été condamné par la Chambre des pairs en dépit d'une capitulation sacrée. On l'avait laissé exécuter, c'était une faute de plus : on en avait fait dès cet instant un martyr ... Le pardon de Ney n'eut été qu'une preuve de la force du gouvernement et de la modération du prince..." (Napoléon)

[Ney avait été imprudent en blâmant devant lui (Kleist) la conduite de l'Empereur à Eylau : "C'est sa vivacité qui est cause que cette bataille ne prit pas une issue brillante. Il a poussé trop en avant, par petits paquets."] (Kleist, 2 mars 1807)

[Accusé de trahison, Ney refuse d'être jugé par le tribunal des maréchaux, qui se déclare d'ailleurs incompétent. Il demande à comparaître devant la Chambre des pairs, qu'il espère à tort, plus indulgente. A sa grande surprise, il est condamné le 6 décembre par 169 voix -dont celles de 5 maréchaux- contre 17 ... la grâce royale lui sera refusée...]

_________________
"L'histoire remplit le vide du présent et se transforme elle-même en espérance !"


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 08 Mars 2017 5:01 
ezio-auditore a écrit :
[Accusé de trahison, Ney refuse d'être jugé par le tribunal des maréchaux, qui se déclare d'ailleurs incompétent. Il demande à comparaître devant la Chambre des pairs, qu'il espère à tort, plus indulgente. A sa grande surprise, il est condamné le 6 décembre par 169 voix -dont celles de 5 maréchaux- contre 17 ... la grâce royale lui sera refusée...]
A sa grande surprise, vraiment ? Je répète, comment pouvait-on l'acquitter sans bafouer l'autorité royale à laquelle on se raccrochait volens nolens ?

D'un autre côté, dire qu'il n'avait aucun ami y compris influent, y compris chez l'ennemi de la veille à commencer par Wellington, c'est un peu gros. Bien sûr, après sa condamnation il valait mieux s'en démarquer, il aurait fallu trouver des appréciations avant. Et il y avait la franc-maçonnerie. Tous ces gens en étaient.

Mais c'est justement parce qu'il était à la fois très difficile à acquitter et très difficile à condamner que je juge vraisemblable l'histoire de Peter Stuart (si on ne peut ou ne veut ni condamner ni acquitter il n'y a que des alternatives tordues et secrètes).


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 08 Mars 2017 6:05 
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ezio-auditore a écrit :
[Accusé de trahison, Ney refuse d'être jugé par le tribunal des maréchaux, qui se déclare d'ailleurs incompétent. Il demande à comparaître devant la Chambre des pairs, qu'il espère à tort, plus indulgente. A sa grande surprise, il est condamné le 6 décembre par 169 voix -dont celles de 5 maréchaux- contre 17 ... la grâce royale lui sera refusée...]


A la question « le maréchal Ney a-t-il commis un attentat contre la sûreté de l'État ? » le vote donne 157 voix pour, 3 voix pour avec atténuation et 1 voix contre.

Le seul à avoir voté contre est le duc de Broglie, dont Gilles Perrault dit :"Ce jour-là, il fut la voix de la France."

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 08 Mars 2017 8:25 
Pierma a écrit :
Le seul à avoir voté contre est le duc de Broglie, dont Gilles Perrault dit :"Ce jour-là, il fut la voix de la France."
J'aime bien Gilles Perrault, mais là ça ne veut pas dire grand-chose mis dans le contexte. Que sait-il de l'opinion française à ce moment ? Objectivement, Ney avait trahi (ça me rappelle un échange dans Les mains sales de Sartre, à propos de tout autre chose : "Il dit que vous êtes un social-traitre - Un social-traitre ! Rien que ça ! - Objectivement, il a dit objectivement" >:) ).


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 Sujet du message : Re: L’exécution de Ney
Message Publié : 08 Mars 2017 9:19 
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Eginhard
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Jean R a écrit :
A sa grande surprise, vraiment ? Je répète, comment pouvait-on l'acquitter sans bafouer l'autorité royale à laquelle on se raccrochait volens nolens ?


Le choix n'est pas forcément binaire, entre l'acquittement et la condamnation à mort il y avait possibilité de trouver quelque chose. L'occasion était trop belle pour les royalistes de faire un exemple de choix.

D'ailleurs Ney a t-il beaucoup plus "trahi" que les autres, finalement en ces années 1814-1815, les vestes se sont retournés plus d'une fois. Ainsi va la nature humaine.


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