Pierma a écrit :
Pensabene a écrit :
ce que vous appelez " vos tabous " "ridicule" est un fait un travail de fond qui est en train d'être mené chez plusieurs éditeurs et historiens pour réécrire tout un tas de choses sur ce sujet précisément (viol). Cela va des livres écrits par des historiens (reconnus) aux citations telles que celles-ci.
Hé bien ! On n'est pas sortis du sable !
Cela dit, je vois mal comment, techniquement, on peut modifier une citation d'Alexandre Dumas ?
J'ai déjà dit que cette rage de vouloir modifier le passé est stalinienne. (c'était à propos du renversement des statues.) Staline qui faisait retoucher les photos pour en faire disparaître les personnages éliminés ou déportés.
Autrement j'ai eu tort d'évoquer votre "pudibonderie". Ce n'est pas le bon mot. (Je ne vois pas pourquoi vous l'avez mis sur la table, d'ailleurs...) Mais il y a cette crainte des mots prononcés il y a une éternité que je ne sais pas comment qualifier...
Je vous réponds puis j'arrête car ce fil intéressant n'est pas le lieu pour parler de ça. J'ai fait dévier la conversation, mea culpa.
Votre rapprochement avec les statues est le bon (bon sur Staline moins car vous savez bien que déjà durant l'Antiquité il y avait la
damnatio memoriae ). Il y a plusieurs années, Denis Crouzet alertait dans une interview sur le déboulonnage de la figure de C.Colomb outre-atlantique et de ses conséquences potentielles sur d'autres personnages historiques. Il a vraiment été visionnaire là-dessus. Nous sommes là-dedans et l'arrivée "soudaine" du débat chez nous cette année me fait dire que nous n'avons pas su voir ce qui était "latent" et ne demandait qu'à éclore.
... Figurez-vous que j'ai l'impression qu'un autre (futur) débat sera la réécriture des livres des historiens / le bannissement de certaines citations et à la fin de la fin, une réécriture complète de livres (bon ça fait dystopie je l'avoue). Je n'ai encore qu'un faisceau de preuves (c'est pour ça que je n'ouvre pas de fil) mais je sens un mécanisme s'enclencher et notamment sur la façon de parler des violences (faites aux femmes en particulier ici). Ne pouvant révéler mes sources éditoriales, je peux néanmoins vous donner un exemple de livre qui fait débat chez plusieurs historiens. C'est un livre de Jean Favier,
Les Grandes Découvertes : d'Alexandre à Magellan (1991). Il y a une demande de réédition et de réécriture car la façon dont il évoque le viol ne passe plus.
Et Dumas dans tout ça? Je vois davantage un bannissement pour ce type de citation.
Pour conclure, je pense qu'il faut s'y préparer et avoir des "billes" là-dessus (mon avis) que l'on soit d'accord ou non (je ne porte pas d'avis là-dessus tant cela me paraît être une évidence-fatalité dans les années /décennies à venir).
PS: Étant un quidam (ni historien ni rien), je ne veux pas être un Denis Crouzet pour ce sujet mais je ne doute pas que des historiens en parleront prochainement.
Concernant la pudibonderie, mon mot est un peu hors-(propos/sujet/...). En vérité j'écoutais un entretien où Brassens évoquait la pudibonderie de sa mère pile au moment où j'écrivais la phrase d'où le mot.