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Message Publié : 25 Juin 2005 18:52 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
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Localisation : village des Pyrénées
De la période de la Restauration, je ne connais pas grand chose, pour ce qui m'intéresse de l'histoire, c'est à dire autre que les (petites) histoires de coucheries de rois et de lutte de pouvoirs, dont on peut lire les péripéties ici.
Quelle politique (ou absence de politique) ont menée ces deux rois?
Par exemple, les terres prises aux nobles lors de la Révolution, devenues communales, leur ont-elles été rendues, comme raconté dans "Jacquou le Croquent", et si oui, par décision du roi, ou les ont-ils récupérées de leur propre chef?
Comment étaient traités les anciens grognards de Napoléon?
Les prêtres qui avaient juré sous la révolution?
Etait-ce purement un état revanchard, retour à l'ancien régime sans perspective?
Si oui, 1830 était inéluctable comme 1789.

_________________
"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 25 Juin 2005 20:51 
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Eginhard
Eginhard

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Par exemple, les terres prises aux nobles lors de la Révolution, devenues communales, leur ont-elles été rendues, comme raconté dans "Jacquou le Croquent", et si oui, par décision du roi, ou les ont-ils récupérées de leur propre chef?

Je ne connais pas très bien l'affaire, mais je crois que les anciens nobles émigrés furent finalement indemnisés en 1825 ("le milliard des émigrés") mais ne récupèrèrent pas leurs terres.


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Message Publié : 27 Juin 2005 19:13 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 12 Juil 2003 17:54
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Dédé, je ne peux que vous conseiller la lecture du livre d'Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert : Histoire de la Restauration (1814-1830), naissance de la France moderne. (Librairie Académique Perrin, 1996) qui vous montrera que c'est une période bien plus passionnante qu'on ne le croit généralement.

Louis XVIII s'est efforcé de concilier 2 France et n'y a pas trop mal réussi même si, à partir de l'assassinat du duc de Berry en 1820, malade et fatigué, il se laisse déborder par les "Ultras" dont le chef n'est autre que le futur Charles X, son frère.
Louis XVIII obtint dès 1817 la fin de l'occupation étrangère qui - au terme du congrès de Vienne - devait durer au moins 5 ans...Canning dira même "Nous avons conquis la France, la France est notre conquête et nous voulons l'épuiser tellement qu'elle ne bouge plus de dix ans." :evil:
Rappelons que les armées étrangères, en juillet 1815, occupent plus de 60 départements... de façon brutale.
La Restauration voit aussi, selon les auteurs sus cités, l'enracinement, par une pratique régulière, du parlementarisme en France.
A l'extérieur, c'est la campagne d'Espagne en 1823 qui marque le retour de la France sur la scène internationale. La fidélité de l'armée, sur laquelle on avait des doutes, a été exemplaire.
C'est aussi l'expédition de Morée (1828) qui favorise l'indépendance de la Grèce puis la conquête d'Alger (1830).

Du côté du négatif, on peut citer la sévère épuration de l'administration en 1815 (60000 fonctionnaires destitués), la Terreur Blanche, la loi des "demi-solde" (20000 officiers de l'armée impériale mis d'office en non-activité et réduits ainsi à la moitié de leur traitement)

Quant au "milliard des émigrés" (23 mars 1825), on ne pouvait bien sûr revenir sur les achats de biens nationaux et cette indemnité était une mesure d'apaisement qui sanctionnait bien, en fait, l'acquisition des biens nationaux mais maladroitement présentée par le ministère, elle souleva une vive opposition.

Bref, la Restauration a certes ses côtés sombres mais elle ne se résume pas aux "vieilles idées" de Charles X et aux malheureuses ordonnances qui provoquèrent sa chute en 1830.


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 Sujet du message : Restauration
Message Publié : 28 Juin 2005 15:08 
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Eginhard
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Louis-Auguste a bien résumé la situation.
N'oublions pas le suffrage censitaire, qui ne devait prendre fin qu'à la chute de Louis-Philippe, et qui donnait le droit de vote qu'à ceux qui pouvaient payer ! (c'est à dire très très peu de monde). :baton:


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Message Publié : 28 Juin 2005 15:36 
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Eginhard
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dédé a écrit :
Etait-ce purement un état revanchard, retour à l'ancien régime sans perspective?

J'ai l'impression d'énoncer un cliché, mais je dirais : sous Louis XVIII, pas complètement, sous Charles X tout-à-fait.
Quelqu'un pourrait-il me dire si ce cliché est fondé?

D'ailleurs, cela m'amène à soulever une question : la politique de la Restauration est-elle homogène durant ce régime, ou bient y a-t-il deux périodes correspondant aux deux règnes?
Spontanément, j'aurais tendance à séparer un peu les deux règnes, et à dire que Louis XVIII a essayé une politique de (très) léger compromis, alors que Charles X n'avait pas son intelligence politique, et souhaitait une table rase complète du passé révolutionnaire.


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 Sujet du message : Restauration
Message Publié : 28 Juin 2005 17:20 
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Eginhard
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Localisation : guilers - brest métropole océane
L'assassinat du duc de Berry par Louvel (?) le 13/2/1820 a cassé la politique de réconciliation de Louis XVIII. Le comte Decazes, président du conseil en novembre 1819, était un ancien secrétaire de Louis Bonaparte et de Mme Mère.

La mort de Berry va tout changer. Decazes est liquidé politiquement dans les heures qui suivent l'assassinat. Les réactionnaires prennent le pouvoir.
On ne peut que blâmer Charles X, qui accentue cette politique de retour à l'avant 1789. Il faut cependant lui reconnaitre des circonstances atténuantes : il a perdu un fils !

Louis-Philippe saura tirer les marrons du feu en 1830, avec l'aide des démocrates. :fete:


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Message Publié : 28 Juin 2005 17:50 
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Plutarque
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Citer :
Louis-Philippe saura tirer les marrons du feu en 1830, avec l'aide des démocrates.
:x

Vous devriez dire des libéraux!

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 Sujet du message : Restauration
Message Publié : 28 Juin 2005 18:10 
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Eginhard
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Localisation : guilers - brest métropole océane
Je n'aime pas ce mot, si vous voyez ce que je veux dire...!!! :coucou:


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Message Publié : 28 Juin 2005 18:54 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Citer :
Louis-Philippe saura tirer les marrons du feu en 1830

On peut dire ça du point de vue de la monarchie.
Quant au point de vue politique, le changement de régime était inévitable, avec l'émergence de la bourgeoisie, et les débuts d'éducation politique de la classe ouvrière: c'est le début du socialisme dit utopique.
D'une façon générale, on atribue (me semble-t-il) beaucoup plus de pouvoir politique aux dirigeants qu'il n'en ont en réalité. Le plus malin est celui qui accompagne les évolutions de la société (et en ce sens "tire les marrons du feu")

_________________
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Message Publié : 28 Juin 2005 22:23 
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Plutarque
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Je n'aime pas ce mot, si vous voyez ce que je veux dire...!!!


je vois...mais les libéraux n'étaient pas des démocrates. Ceux qui se battent pour renverser les Bourbons et mettre sur le trône Louis Philippe ne defendent pas la démocratie (conf. Le National).

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 Sujet du message : Louis-Philippe
Message Publié : 29 Juin 2005 3:47 
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Eginhard
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Localisation : guilers - brest métropole océane
Disons alors les libéraux, qui se battaient dans les salons et les couloirs ! :oops:

Dans la rue et les salles de rédaction de battaient les démocrates.


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Message Publié : 30 Juin 2005 8:12 
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Plutarque
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Inscription : 11 Juin 2005 19:49
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Localisation : Saint-Etienne
Bonjour

Pour répondre à une des questions de départ de Dédé, Louis XVIII a reconnu la validité des ventes de biens nationaux saisis à l'Eglise et à certains nobles émigrés ou autres "ennemis du Peuple". Mais les biens placés sous séquestres, souvent par les communes, et non vendus à des particuliers, devaient être rendus s'ils étaient réclamés. A défaut de vouloir les récupérer, l'ancien propriétaire pouvait demander une indemnité. C'était souvent le cas des pâturages communaux, établis sur des terrains pauvres ou marécageux et qui sont restés en usage collectif jusqu'au dépeuplement des campagnes...et leur conversion en terrain constructible dans les dernières décennies. Cela s'est passé ainsi dans mon village de Haute-Loire. Le paradoxe raconté dans "Jacquou le croquant" a pu être une réalité: des paysans exerçant leur droit coutumier de "vaine pâture" sur les terres inutilisées du seigneur avant la Révolution, et interdits ensuite d'y amener leurs animaux par un propriétaire implacable ou vengeur.

DG


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 Sujet du message : Re: Restauration
Message Publié : 11 Août 2005 22:16 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 07 Oct 2003 17:27
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Localisation : Allauch
pilayrou a écrit :

La mort de Berry va tout changer. Decazes est liquidé politiquement dans les heures qui suivent l'assassinat. Les réactionnaires prennent le pouvoir.
On ne peut que blâmer Charles X, qui accentue cette politique de retour à l'avant 1789. Il faut cependant lui reconnaitre des circonstances atténuantes : il a perdu un fils !

:



Oui il est devenu roi à 67 ans, il a vu sa famille décapitée, son fils assasiné, enfin bref, ce n'est pas avec ca qu'il a pu devenir révolutionnaire^^

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie


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