Je suis en train de lire: Histoire économique de l'Alsace de Bernard Vogler et Michel Hau et un chapitre traite de cette époque. Je me permet de citer quelques extraits qui éclairent le problème de l'émigration des Alsaciens. Il semblerait qu'il y ait 3 causes éssentielles à cette émigration, le refus de l'anection de l'Alsace, le refus de servir dans l'armée allemande et des causes économiques.
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La bourgeoisie alsacienne est massivement et profondémment hostile au Reich allemand en 1871. De cette attitude découlent deux comportements qui auront, l'un et l'autre, des répercutions économiques : le départ pur et simplehors d'Alsace, ou le maintien sur place, mais dans une attitude de réserve à l'égard de l'administration allemande.
Le nombre de personnes qui quittent l'Alsace-Lorraine peut être estimé à 128 000, soit 8,5% de la population. Plus de la moitié des partants sont originaires de villes dépassant les 4 000 habitants et ils appartiennent notamment au milieu des ouvriers ou des artisans et à la bourgeoisie. De nombreux memebres des grandes familles mulhousiennes se réinstallent, avec leurs capitaux et parfois leurs usines, au-delà des Vosges. De 1871 à 1879, on recense dix-huit créations d'entreprises par des Alsaciens en France dans des secteurs très divers. La perte en termes d'investissements et de savoir-faire est impossible à évaluer.Ce qu'il y a de sûr, c'est que les autorités allemandes s'inquiètent de cette hémoragie au point s'appliquer avec une certaine souplesse la disposition interdissant à ceux qui ont opté pour leur maintien dans la nation française de séjourner en Alsace. il faudra attendre 1884 pour qu'une circulaire du Statthalter revienne à plus de rigeur. Lémigration se poursuivra longtemps : une parite de ceux qui seront réstés en Alsace continueront à émigrer en France avant leur seizième anniversaire pour éviter de servir dans l'armée allemande et la classe dirigeante industrielle continuera de perdre une partie de sa substance du fait de l'émigration de ces fils.
Quand aux alsaciens réstés sur place, ils adoptent une attitude réservée qui aboutit à freiner le mouvement des affaires. Les industriels alsaciens refusent les prises de participation des Allemands dans leur affaires, se privant ainsi de précieux concours financiers et techniques. Les seules branches où les Allemands peuvent pénétrer sont celles qui sont délaissées par le capitalisme alsacien : mines, productions d'électricité et sociétés de commerce ou de transport.
Plusieurs entreprises vont délocaliser des ateliers, ainsi, De Dietrich va installer un atelier à Luneville, tandis que la SACM opte pour Belfort. Les industriels alsaciens avaient dmandés que leur soient accordées des facilités douanières, ils n'étaient pas adaptés au marché allemand l'éssentiels de leurs débouchés se trouvant en France.
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Mais les industriels normands, représentés au gouvernement par l'un des leurs, Pouyer-Quertier, ministre des Finances, font pression pour une périodes transitoire aussi courte que possible.
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La convention additionnelle au traité de Francfort, signée le 12 octobre 1871, stipule que les articles fabriqués en Alsace-Lorraine annéxée seront admis en France en franchise jusqu'au 31 décembre et qu'ensuite les droits seront, en un an, portés au niveau des tarifs français en vigeur.
Une partie du ressentiment alsacien vis à vis de la France découle de ces dispositions. Aux yeux de nombreux alsaciens, non seulement la France a achetée la paix sur leur dos, le vote de Bordeaux est souvent rappellé, mais en plus, ils furent très vite considérés comme des étrangers. Malgré cela, ils seront nombreux à espérer un retour de leur province auprès de la mère patrie. Ce qui agrandira le ressentiment quand on les acceuillera comme des étrangers. Ce réssentiment est encore réveillé de nos jours par des décisions malheureuses de l'adminitration française. Ainsi, il y a quelques mois de nombreux alsaciens eurent la surprise de voir que leurs noms sur leus papiers de la sécu avaient été francisés. Celle-ci c'est défendue en expliquant que c'était l'application d'une directive nationale qui demandait la mise en conformité des listes de la sécu (qui possédaient les caractères additionnels permettant de transcrire les noms alsaciens) avec les listes de l'INSEE (qui ne possèdaient pas ces caractères). Bien entendu, les anciennes listes ayants été éffacées, il appartenaient aux personnes lésées d'aller au service du contentieux pour rectifier les changements. Il fallu une certaine grogne des usagers pour que se mettent en place des service de modération pour régler ce "petit" différent.