SVP, évitez les idioties du genre:
- c'était mieux avant, ils étaient plus heureux sans machine sans cadence... l'amour du petit
- ils travaillaient dans des petits ateliers et après dans de grandes et méchantes entreprises capitalistes...
Le passage à "l'âge industriel", si il permet de voir plus clairement que dans des arrières-cour de ferme, des vies pénibles permet surtout une incroyable amélioration des conditions de vie ouvrières.
Pour citer Sauvy une deuxième fois ce matin:
"C’est parceque, depuis deux siècles, les Occidentaux ont cherché à supprimer des emplois que le nombre des emplois a augmenté dans une proportion inédite dans l’histoire.
Le culte de l’improductivité créatrice d’emplois a certes existé de tout temps. La plupart des gens face à une dépense improductive, si hauts qu’ils soient placés dans la hierarchie, estime que cela « créé des emplois ». Contresens affloigeant, ce ne sont pas les tâches qui manquent mais les moyens de les rémunérées."
Grâce aux gains de productivité, l'age industriel permet aux français les plus modestes de sortir d'une misère séculaire.
Fourastié Jean, L’évolution des prix à long terme, Paris, PUF, 1969 matérialise ces progrès dans la vie des individus en msurant le coût par heure de travail ouvrier de différents biens et services:
Le lait
date prix heure de travail 1875 0,3 F/l 1,33 sh 1910 0,35 F/l 1,06 sh 1935 1,20 F/l 0,38 sh 1965 0,65 F/l 0,19 sh
La Bibliothèque Rose illsutrée valait
1857 13 Francs 4,8 sh 1963 3,75 F 1,3 sh
et l'édition non-illsutrée offerte à partir de 1931 à 1,82 sh l’est à 0,62 sh en 1963
En 1856, lorsque Armand Husson publie ses Consommations de Paris, l’alimentation en eau par porteur était encore l’usage dominant à Paris ; les porteurs d’eau ne disparurent qu’aux alentours de 1875, chassés par la généralisation des concessions d’eau courante à domicile. L’eau vendue à domicile par les porteurs d’eau coûtait en 1856, 10 centimes la voie de 20 litres ; soit 5 Francs le mètre cube ou 25 salaires horaires.
Ce prix réel d’environ un salaire horaire pour 40 litres était un prix millénaire dans toutes les villes de tous les continents.
En 1880, l’eau de ville valait 0,55 Francs le m3, c'est-à-dire 2,4 salaires horaires. Le pouvoir d’achat avait donc déjà décuplé. Mais une nouvelle baisse de même amplitude a été réalisée de 1880 à 1950, aujourd’hui le m3 vaut 0,17 salaires horaires, soit 147 fois moins qu’en 1856.
En 1889, le kilowattheure était tarifé 1,5 F, soit 6 salaires horaires. Ce prix est immuable jusqu’en 1907 (alors que le salaire montait lentement), fut abaissé à O,7 de 1908 à 1913 puis à 0,5 de 1914 à 1919. Le prix réel de 1919 fut donc de 0,5 salaire horaire puisque le salaire horaire de cette année fut exactement de 1 Franc.
Le prix réel était encore tel en 1927 lorsque fut instauré le tarif par tranche. Depuis lors, le tarif de la première tranche est tombé à 0,15 salaire horaire mais la consommation de la plupart des usagers abaisse le coût moyen car ils consomment en partie dans les tranches supérieures.
La trosième tranche met le kilowattheure aux environs de 0,05 salaire horaire, soit cent fois moins cher qu’en 1900 et dix fois moins qu’en 1927.
Enfin pour la consommation essentielle:
Fourastié Jean, L’évolution des prix à long terme, Paris, PUF, 1969 p.123-124
Prix réel en salaires horaires du quintal de blé en France (moyenne nationale)
1875 140,6
1876 118
1877 135,2
1878 130,3
1879 122,6
1880 127,5
1881 97,1
1882 117,8
1883 103,4
1884 96,2
1885 88,2
1886 87,9
1887 93,3
1888 99
1889 94,2
1890 96,9
1891 106,4
1892 88,9
1893 80,6
1894 73,2
1895 68,8
1896 68,6
1897 90,1
1898 90,4
1899 68,1
1900 64,5
1901 67,7
1902 71,1
1903 73,8
1904 70,2
1905 74,7
1906 72,7
1907 73,3
1908 70
1909 71,7
1910 76,4
1911 77,8
1912 82,3
1913 79,3
1914 85,5
1915
1916
1917
1918
1919
1920
1921 42,1
1922
1923
1924 55,9
1925 61,1
1926 74,2
1927 57,8
1928 55,8
1929 44,6
1930 45,7
_________________ L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème.
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